Petit panier de BD #15

Petit panier de BD #15

27 octobre 2021 14 Par Bidib

Coucou tout le monde, j’espère que vous allez bien. On se retrouve pour un nouveau petit panier de BD, au menu, des lectures très variées.

The mortal instruments: The graphic novel, book 1

Couverture The mortal instruments: The graphic novel, book 1

de Cassandra Clare et Cassandra Jean (Yen Press, 2017)

Je ne sais pas trop comment je me suis retrouvée à suivre Cassandra Jean sur Instagram, j’aimais son univers, son style et je me suis abonnée. Ce n’est que plus tard que j’ai découvert qu’elle avait publié une adaptation en bande dessinée de la saga The Mortal Instruments. Au début j’ai hésité puisque je connaissais déjà l’histoire pour en avoir vu une adaptation en série TV. Et si j’avais passé un bon moment, le côté mélodrame et romance de l’histoire m’avait moyennement convaincue. Sauf que… comment résister à cette sublime couverture !

J’adore vraiment le dessin de Cassadra Jean et puisque c’est une adaptation différente j’étais curieuse de voir comment elle allait s’approprier cette histoire. N’ayant pas lu les romans à l’origine de ces deux adaptations je ne sais pas dans quelle mesure la série TV était fidèle. Quoi qu’il en soit, ce “grafic novel” (parce que comics ça doit pas faire assez chic, moi je dirais que c’est un “global manga”) regroupe plusieurs choses susceptibles de me plaire : un coup de crayon que j’adore, un format proche du manga par sa taille, sa mise en page et son dessin en noir et blanc, et un univers riche en créatures surnaturelles inspirées de la fantasy, des contes, du folklore et de la mythologie. Tout pour plaire, quoi !

Mais ça parle de quoi ? C’est la vie d’une jeune fille qui, le jour de ses 16 ans, découvre que sa mère lui a menti toute sa vie. Elle découvre qu’elle a le pouvoir de voir des personnes qu’elle est seule à voir. Des humains possédant une part de sang d’ange qui ont pour mission de protéger les humains ordinaires (et aveugles) des créatures surnaturelles pas toujours bienveillantes, telles que les vampires, les loups-garous, les mages, les démons, etc. Jusque là, rien de bien révolutionnaire, mis à part l’ajout d’un soupçon de sang angélique, la recette sent le déjà-vu. Mais, à ce point de départ assez banal, vient s’ajouter un aspect intéressant. L’univers des chasseurs d’ombre a été ébranlé par une guerre intestine ayant opposé 2 courants différents. D’un côté des partisans des accords de paix avec les créatures de l’ombre, de l’autre ceux qui souhaitent tous les exterminer. Et notre héroïne se trouve au centre de ce conflit dont elle n’avait jusque là aucune connaissance.

Ce premier tome introductif voit Clarissa être précipité dans cet univers étrange qui pourtant ne la surprend pas vraiment. Elle s’adapte à la situation avec une aisance étonnante et décide de faire tout son possible pour retrouver sa mère disparue en intégrant la maison des chasseurs d’ombre. L’aventure ne fait que commencer.

Connaissant déjà l’histoire, je n’ai du coup ici eu aucune surprise, mais j’ai beaucoup aimé cette adaptation. Graphiquement je trouve ça superbe et l’ambiance est plutôt sympa. Ça se lit vite, comme un manga. C’est dynamique et rythmé. Ce premier tome m’a convaincue de poursuivre la série, bien que je sache déjà comment tout cela va finir. Je suis très curieuse de voir comment Cassadra Jean va donner vie à l’intrigue. Je pense que j’aurais ici un peu plus de légèreté que dans la série TV Shadowhunters (disponible sur Netflix).

Malheureusement la série n’est pas encore disponible en français, j’ai acheté la version originale en anglais.

sur le site des éditions Yen Press

→ sur Amazon

⇒ Cassandra Jean (Instagram, site)

avec cette lecture je participe au challenge Halloween, au Pumpkin Automn Challenge, challenge de l’imaginaire et au Challenge Contes & Légendes

c’est aussi le titre que j’ai choisi pour le rendez-vous

retrouvez tous les participants chez Stephie


Nellie Bly : Dans l’antre de la folie

Couverture Nellie Bly : Dans l'antre de la folie

de Virginie Ollagnier et Carole Maurel (Glénat, 2021)

J’ai découvert cette bande dessinée grâce au rendez-vous de la BD de la semaine et cela m’a donné envie de le découvrir à mon tour.

Cette bande dessinée nous relate l’expérience de Nellie Bly, journaliste américaine de la fin du XIX siècle. Malgré son talent, elle se heurte dès son plus jeune âge aux injustices faites aux femmes dans la société de son époque. Devenue journaliste, elle verra porte après porte se refermer seulement à cause de son sexe. Mais il en faut plus pour décourager cette femme d’une ténacité et d’un courage étonnant. Ayant eu vent des mauvais traitements faits aux femmes dans un asile, elle décide de se faire interner pour mener l’enquête.

Nous serons effrayés de voir avec quelle facilité elle arrive à se faire passer pour folle et à se faire interner par un juge. Une fois arrivée à l’hôpital psychiatrique, aucun médecin ne va remettre sa folie prétendue en question. Même quand elle cesse de faire semblant et qu’elle tient un discourt cohérent. Bien au contraire, plus elle se montre lucide, plus les médecins la traitent de folle. Tous, sauf un qui semble un peu plus humain. Effrayants aussi sont les sévices que les infirmières sont subir aux pensionnaires. De la torture psychologique et physique. Les infirmières ont l’air bien plus dérangées que la plupart des femmes qui atterrissent là comme patiente. D’ailleurs peu d’entre elles semble avoir de véritables symptômes psychologiques justifiant un internement. Une jeune immigrée française se retrouve là parce qu’elle ne pouvait plus payer sa chambre à cause d’une forte fièvre qui l’a empêché de travailler, une vieille dame se retrouve là parce que son fils ne sait/ne veut pas s’en occuper alors qu’elle n’est même pas sénile, une autre femme a été envoyée là par ses parents parce qu’elle n’arrive pas à trouver de maris… Chaque histoire semble surréaliste. Comment peut-on envoyer des femmes dans un asile dont elles auront peu de chance de sortir un jour par de telles raisons ? Si elles ne sont pas folles en arrivant certaines vont le devenir, car la vie en ces lieux est insupportable.

Mais ce qui est le plus effrayant dans cette histoire, c’est qu’elle est vraie. Nellie Bly a bel et bien existé et a vraiment fait cette enquête, son témoignage permettra d’ailleurs de faire bouger les choses.

Image illustrative de l’article Nellie Bly

Nellie Bly vers 1890

Un récit très intéressant qui m’a fait découvrir une femme très intéressante dont je n’avais jamais entendu parler avant la sortie de cette BD. Et ce n’est pas seulement intéressant, c’est aussi beau. J’ai beaucoup aimé le trait et les couleurs de Carole Maurel. À lire !

→ plus d’info sur le site des éditions Glénat

→ sur Amazon, BD Fugue ou chez votre libraire préféré

avec cette lecture je participe au Pumpkin Automn Challenge

Page 6 Nellie Bly


La loterie

Couverture La loterie (Hyman)

de Miles Hyman et Shirley Jackson (Casterman, 2016)

La loterie aussi je l’ai découvert grâce au rendez-vous de la BD de la semaine, mais cette fois j’ai été moins enchanté par la lecture.

Miles Hyman adapte ici une nouvelle de Shirley Jackson. Et je suis resté assez de marbre devant cette histoire.

Dans un village, quelques parts au fin fond des États-Unis, au mois de juin, tout le monde se réuni sur la place du village pour participer à la loterie qui a lieu depuis des générations, chaque année. Chaque famille est représentée par le chef de famille (un homme de plus de 16 ans) et doit piocher un petit papier dans l’urne. La chute est surprenante et assez déroutante, mais m’a laissée assez indifférente.

Le dessin est très beau, fait penser à des tableaux de peinture dans un style très américain. Comme je n’ai aucune culture artistique, je serais bien incapable de vous dire le nom du peintre auquel j’ai pensé, mais chaque planche est un tableau au trait réaliste. Si j’ai trouvé les illustrations très belles, elles sont aussi très figées, froides, créant une distance entre le lecteur et l’histoire. Distance qui fait qu’on n’est même pas ému par la chute. Je me demande si c’est voulu. Si justement Miles Hyman n’a pas voulu accentuer l’effet recherché en nous rendant encore plus indifférents grâce à un dessin  froid et distant, avec des personnages peu avenants pour lesquels on n’éprouve aucune empathie.

Quoi qu’il en soit, je suis un peu resté sur ma faim. Je n’ai pas été touché et j’ai eu le sentiment de passer à côté. Cela ne m’a d’ailleurs pas donné envie de découvrir la version originale.

plus d’info sur le site des éditions Casterman

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