Betty Boob [BD]
Elisabeth a perdu un sein. Et avec ce sein, son amoureux, son job, et a bien failli perdre l’amour d’elle-même. Mais le hasard la mène sur le chemin d’une troupe de cabarets où l’on fait la part belle au corps, à tous les corps, dans l’éloge de la différence et de la beauté, toutes les beautés.
Un album sans mot et qui pourtant dit beaucoup. D’abord la descente aux enfers, la peur de ce nouveau corps, la peur de ce changement que les autres n’acceptent pas. Et qu’il est si difficile d’accepter soi-même.
Puis vient le temps des nouvelles rencontres et de la reconquête de soi.
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C’est beau, c’est touchant, c’est surprenant. Je savais qu’il avait plu pour avoir lu des avis positifs à sa sortie. Mais j’ai tout de même été surprise. J’ai adoré. Arriver à dire tant de choses sans prononcer un mot, c’est vraiment un beau travail que nous offrent ici Vero Cazot et Julie Rocheleau. Au début j’ai été un peu déstabilisé par le manque du texte puis le récit prends un tournant surréaliste et le texte ne semble plus nécessaire. Le dessin est très expressif.
Et si l’histoire commence sur quelque chose de vraiment très difficile : le cancer et les séquelles qu’il laisse sur le corps d’Elisabeth, l’histoire prends un tournant très positif avec la reconquête de son corps par l’héroïne. Tout n’est pas simple et il y a des hauts des bas, des mauvaises langues qui blessent, mais elle gagne en force, en courage, et retrouve le bonheur. Un bonheur qui impose, et que l’on ressent à la lecture. Au-delà du cancer et du sein perdu, c’est aussi une histoire de féminité et d’acceptation du corps dans un monde où on nous impose de standard très strict et où il difficile de s’aimer quand notre corps ne correspond pas à ce que la société attend de lui. Voir Betty Boob reprendre possession de son corps, se le réapproprier et l’aimer ainsi mutilé, nous donne envie d’aimer nos corps qu’ils soient trop gros ou trop plats, trop grands ou trop petits. La beauté et dans celui qui s’aime et qui aime.
→ à lire aussi les avis de Mo’, Noukette, Antigone, Enna, Lunch
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⇒ sur Amazon, BDfugue ou chez votre libraire préféré
Un véritable gros coup de coeur pour moi. Et une surprise aussi, d’aimer autant ce feu d’artifice sans paroles.
oui, c’est vraiment étonnant toutes les émotions que les autrices ont réussi à passer sans un mot.
J’ai beaucoup apprécié aussi et j’en garde un excellent souvenir bien des mois après ma lecture.
J’ai eu la chance de croiser Julie Rocheleau à Angoulême l’an dernier (ou il y a deux ans ? Je sais plus). Par ailleurs, j’avais découvert son œuvre il y a plusieurs années sur un autre album (la fille invisible) et j’aime beaucoup son univers graphique.
Noukette m’avais parlé de cette BD à Angoulême mais il y avait trop de monde et tu connais ma passion pour les foules. Quand je suis tombé sur elle au festival regards noirs de Niort (où il y avait beaucoup moins de monde, je me suis dit que c’était l’occasion. J’ai acheté Betty Boob et La colère de Fantômas, que je viens seulement de lire aussi. et j’adore son style. Je ne connais pas la fille invisible, tu en as parlé ? Je vais aller jeter un œil chez toi 🙂
Nope, je n’en ai jamais parlé sur le blog. C’est l’histoire d’une fille sur le sujet de l’anorexie.
Tu peux lire quelques pages en extrait sur BdGest : https://www.bedetheque.com/serie-23415-BD-Fille-invisible.html
merci, je vais jeter un œil
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