Read-a-thon Grandes Guerres
Hello. Avec Kio et Blandine, on vous propose un week-end lecture et cinéma autour du thème des deux Guerres mondiales. Un thème peut-être pas très gai, mais au combien fascinant. Notre intention n’étant pas de plomber l’ambiance, mais de partager un bon moment ensemble, il sera bien sur question de guerre et de lectures pas toujours faciles, mais aussi d’intermèdes gourmands et de moment détente. N’hésitez pas à vous joindre à nous, pour participer il vous suffit d’avoir dans le week-end au moins une œuvre qui entre dans le thème.
Vendredi 14 avril :
Ce n’est qu’en début d’après-midi que je commence vraiment le marathon en ouvrant ma première lecture : la chambre des officiers.
On y suit Adrien, un jeune officier du génie qui est blessé dès les premières heures du combat. Très gravement blessé aux visages il est renvoyé à Paris dans un hôpital. Je m’arrête page 54.
J’ai besoin d’une pause. La visite du Premier ministre qui dit au jeune homme qui vient de perdre la moitié de son visage à cause de la guerre : “Courage, lieutenant. On me dit que dans quelques semaines vous serez sur pied, prêt à retourner au front. Nous avons besoin d’homme comme vous.” A eu raison de moi. Besoin de souffler un peu avant de retourner dans cette chambre d’hôpital.
Pour me changer les idées je vais faire un peu de pâtisserie : gâteau aux clémentines.
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Après la pause pâtisserie, retour à la lecture, mais avec un autre livre. J’ai lu le premier tome de Zipang un manga de Kaiji Kawaguchi. Dans ce manga un bateau des forces d’autodéfense japonaise du XXIe siècle se retrouve propulsé 60 ans plus tôt en pleine Deuxième guerre mondiale. L’équipage va se retrouver face à un dilemme, alors qu’en quittant le port ils s’appètent à rejoindre l’armée américaine, leurs alliés, ils se retrouvent face à un combat naval qui oppose le Japon aux États-Unis. Que faire, intervenir au risque d’altérer l’histoire, ne rien faire et voir des compatriotes mourir ?
Un manga que j’avais acheté d’occasion il y a une éternité après avoir lu une chronique qui m’avait donné envie de le découvrir. Finalement, je n’avais toujours pas pris le temps de lire les tomes en ma possession. Voilà qui est chose faite (le premier du moins). La série faisant plus de 40 tomes, je ne poursuivrais pas cette série après avoir lu les 3 tomes en ma possession. Le tri dans mes étagères manga entamé cette semaine continue.
Le soir on délaisse la guerre pour la cuisine, histoire de se changer les idées avec Tof Chef.
Kio a fini sa première lecture (voir sur son fil Instagram). Cat et Nathalie nous ont rejoint.
Samedi 15 avril :
La journée à commencé tranquillement par un peu de lecture hors thème en buvant mon café au lit. Du yoga et un peu de tricot devant le podcast de Rêver sa vie en couleur.
Au moment où je m’apprêtait enfin à replonger dans mes lectures de guerre, Chéri m’a proposé de l’accompagner pour une après-midi golf en compagnie de ses camarades golfeurs. Un golf en pleine nature que je n’avais pas eu l’occasion de visiter depuis longtemps. J’ai accepté et glissé mon roman dans mon sac. Je n’ai eu le temps que de lire quelques pages de La chambre des officiers, juste après le déjeuner, pour y lire des descriptions détaillées des blessures de notre héros. Je me dis que, tout de même, faire lire ça en classe fallait oser. Moi à 15 ans j’en aurais fait des cauchemars ! Mais Kio a le coeur bien accroché, du coup le soir je lui ai proposé un film magnifique, mais au combien difficile : Le pianiste que nous avons regardé en famille tous ensemble. Moi et Chéri on l’avait déjà vu, Kio le découvrait.
Varsovie, 1939, La famille Szpilman s’apprête à quitter la ville pour fuir la guerre, mais l’annonce de la rentrée en guerre de la Grande-Bretagne et de la France, les rassure, ils décident de rester. Terrible décision. Quelque temps plus tard, ils se voient obligés de quitter leur appartement pour s’installer dans le ghetto avec des milliers d’autres juifs, la situation devient de pire en pire jusqu’à ce que l’on embarque tout le monde dans des trains pour une direction inconnue. Wladyslaw Szpilman est séparé de sa famille par un ami qui travaille pour la police juive. Contre son gré il a été sauvé, mais il faut encore tenir 2 ans cachés avant que la guerre ne se termine. De cachette en cachette, la faim, puis les bombardements, la maladie, les amis qui aident, le réseau de résistance, les arnaqueurs et puis une aide qu’il n’aurait jamais cru recevoir dans ce chaos. Wladyslaw Szpilman survit à la guerre, survit à l’horreur.
Adrien Brody nous offre ici une interprétation magistrale. Ce film de Roman Polanski est terriblement beau, poignant. J’ai très envie de découvrir le roman autobiographique de Szpilman qui en est à l’origine. Je dois d’ailleurs l’avoir quelque part dans ma bibliothèque.
Dimanche 16 avril :
Dernier jour du marathon. Héra, notre petite chatte, a décidé que le dimanche ce n’est pas fait pour dormir et m’a piétiné jusqu’à ce que je cède et finisse par me lever à 7h. T_T Bon cela me laissera le temps de lire et rattraper mon retard d’hier. Mais d’abord petite mise à jour du billet.
J’ai lu le tome 2 de Zipang. Je trouve intéressant le dilemme auquel font face les protagonistes, mais je trouve que le sentiment patriotique japonais prend une trop grande place. Peut semblent se soucier que l’armée japonaise leur faisant face est celle d’une dictature militaire fasciste, leurs seuls soucis semblent être le fait qu’ils soient, comme eux, japonais. Du coup j’ai un peu de mal. J’aurais voulu une critique un peu moins timide du Japon de 1942. Vous vous voyez vous débarquer en 1942, vous retrouver face à la milice de Pétain et vous dire “oh, mais c’est des Français comme moi, on ne va pas leur faire du mal”. Personnellement je n’aurais pas de dilemme que ce soit face à la milice de Pétain ou l’armée de Mussolini, je ne verrais aucun compatriote, que des salopards de fascistes, soit mes ennemis.
D’ailleurs, ça me fait penser à une anecdote d’enfance. Pendant la guerre mon arrière-grand-père qui était chirurgien était parti avec l’armée tandis que sa femme se cachait dans la campagne avec les enfants. À l’école (à l’époque j’habitais encore en Italie) nous avion étudié la Deuxième Guerre mondiale, je savais donc que l’Italie faisait partie de l’Axe. J’étais alors horrifié : comment mon arrière-grand-père pouvait-il être dans l’armée alors même que sa femme juive se cachait ? J’en avais mal au ventre et ça me faisait tellement peur que je n’ai jamais osé poser la question à mon grand-père. Puis un jour ma cousine me montre le blouson de pilote de l’armée britannique ayant appartenu à l’arrière-grand-père. Je l’ai regardé avec des yeux tout ronds. Il allait tellement de soi que “l’armée” était l’armée alliée débarquée dans le sud de l’Italie que personne n’avait songé à le préciser. J’avais passé toute mon enfance dans l’angoisse de cette contradiction et je découvrais enfin, à plus de 30 ans, que c’était auprès des alliés que mon arrière-grand-père s’était battu. Quel soulagement !
Dans l’après midi j’ai repris la chambre des officiers mais je n’ai pas réussi à le fini, et j’avoue que maitenant j’ai besoin d’une pause, de choses plus légères. Je finirais ce roman la semaine prochaine.
Merci pour le partage de ce plan d’histoire familiale… Je comprends ton état d’esprit…
Bises
comme quoi c’est important d’être très clair et explicite quand on parle aux enfants ^^’
J’espère que vous avez passé un bon RAT 🙂 J’étais en vacances alors je n’ai pas pu participer !
Ton anecdote d’enfance est très touchante je trouve, c’est vrai que ça pouvait porter à confusion…
oui c’est une période historique très délicate qui a brisé bien des familles, heureusement, dans mon cas, c’était juste un malentendu