Le Chef de Nobunaga ~ by Yomu-chan
Salutations ! Yomu-chan va vous présenter son premier article dans le cadre du mois des livres en cuisine ! Vous l’aurez compris en lisant le titre, je vais vous parler du Chef de Nobunaga, un manga de Mitsuru Nishimura (au scénario) et Takuro Kajikawa (au dessin). Le Seinen voit le jour en 2011 et a aujourd’hui 12 tomes à son actif (en France nous en sommes à 7 , et le huitième fera sa sortie en décembre).
Ken se réveille blessé et poursuivis par des samouraïs, c’est de justesse qu’il parviens à s’échapper alors que son camarade se fait tuer sous ses yeux. Il est alors recueillit par Natsu, une jolie forgeronne au caractère bien trempé. Seulement voilà, Ken ne se souvient de rien mis à part du fait qu’il n’a rien à faire dans un Kyoto du XVI° siècle en pleine ère Sengoku, puisqu’il appartient à notre époque… Quand il pense avoir tout perdu il est prit d’une pulsion qui le pousse à cuisiner. Et sans s’en rendre compte il fait appel à de nombreuse techniques pointues de cuisine. Voilà ce qu’il est : Un cuisinier du XXI° siècle coincé dans le passé. Alors qu’il commence à se faire à sa nouvelle vie le seigneur Nobunaga, célèbre despote de l’époque, a vent de son existence et exige que Ken devienne son cuisinier personnel. C’est ainsi que Ken se retrouve lié à une figure historique dans une période de guerre avec pour seules armes sa cuisine et les couteaux que lui a forgé Natsu.
Le chef de Nobunaga est un manga phénomène de par son appartenance à plusieurs genres. C’est principalement un manga culinaire (genre qui fait fureur tout le monde le sait, on ne cesse de parler de Food Wars, de Yakitate Japan et autres…) mais il s’agit aussi d’un véritable manga historique. En effet le Japon de l’ère Sengoku ne sert pas uniquement de décors mais a aussi son rôle dans l’intrigue puisque Ken va se retrouver mêler aux conflits de l’époque et va avoir son rôle à jouer dans les plans du célèbre et puissant Nobunaga. C’est une combinaison inédite qui peut faire peur et éloigner les lecteurs mais qui, pourtant, fonctionne très bien ! L’auteur mêle avec talent les événements historiques aux aventures gastronomiques en donnant un élan charmant au récit qui justifie toujours de façon assez réaliste (aussi réaliste que peut être un manga ;p ) les chapitres culinaires par rapport aux incidents politiques ou militaires.
De plus Le chef de Nobunaga réussi avec brio le mixe d’une histoire vivante et dynamique avec des passages très explicatif sur le plan culinaire et historique. L’histoire et la cuisine se mêlent une fois de plus avec un angle d’approche différent de ce que l’on aura connu, en effet Ken ne disposant pas des outils , des techniques,ou des aliments disponibles à son époque il est obligé d’adapter sa cuisine avec les moyens du Japon du XVI° siècle. Cela aboutit souvent à des petites interventions sur l’Histoire de la cuisine japonaise. De plus, à chaque fin de tome on a le droit a une page documentaire appelée « la cuisine de Sengoku » qui nous offre une recette et un paragraphe sur l’histoire militaire et culinaire de l’époque. Ces explications sont très enrichissantes et n’alourdissent absolument pas le récit. L’ennui n’est pas au rendez-vous puisque en slalomant entre histoire et cuisine on ne perd pas de vue la première pierre de l’édifice, à savoir, un chef des années 2000 plongé dans le passé médiéval de son pays. On partage le désarroi de notre personnage, on essaye de comprendre pourquoi et comment il est arrivé là, on cherche à se souvenir et puis on s’attache à ce Ken déterminé et débrouillard qui commence à trouver sa place au près d’un Nobunaga qui finalement n’est peut-être pas aussi ignoble que nous l’a enseigné l’Histoire…
Alors concrètement qu’est-ce que j’en ai pensé ? Et bien je suis très contente d’avoir à faire à une intrigue bien ficelée, vivante et pleine de rebondissements. De plus les personnages sont tous très attachants. Le dessin, quant à lui, n’est peut-être pas sans défaut, un peu raide parfois, mais il a une force virile qui sied à merveille au récit. En plus, c’est agréable d’avoir un dessin qui a ses propres traits et qui ne se calque pas sur tout ses charadesign kawaiiii du moment ! Pour faire court c’est un bon manga que j’aime beaucoup 😀 Je le conseille vivement à qui cherche un manga jeune et dynamique qui sorte un peu du mainstream. C’est dommage parce que Le chef de Nobunaga n’attire pas beaucoup les gens et pourtant quand certains finissent par le lire ils accrochent carrément ! J’espère que mon article décidera certain d’entre vous à passer le pas et à plonger dans l’univers de Ken. Je vous le dis, ça vaut le coup !
Un petit plus historique pour les curieux :
Nobunaga Oda est le fils d’un petit seigneur. Dès sa jeunesse il se fait remarquer par son comportement extravagant et provocateur. Quand il devient le maître du clan Oda il fait preuve d’ambition et démontre son talent militaire. Innovateur, son but est d’unifier le Japon chose qu’il parviendra quasiment à faire à force de victoires sur les clans ennemis. Sa stratégie l’amènera à faire du shogun sa marionnette et ainsi étendre son autorité sur le Japon. Nobunaga est un homme violent et impatient ce qui lui vaudra son surnom de « Roi démon ». Mais c’est aussi un homme intelligent, innovateur, qui bouleversera la politique japonaise. Il modernisa les armées de l’époque, Il développe, met en place, et étend l’utilisation des longues lances, des armes à feu, des tekkosen (Navires protégé par du fer), et des fortifications de châteaux adaptées aux grandes batailles qui parsèment cette période. Nobunaga met aussi en place un système de classe guerrière spécialisée et nomme ses sujets et vassaux en se fondant sur leur compétence, et pas seulement sur le nom, le rang, ou les relations familiales comme dans les périodes précédentes. Il est aussi innovant sur le plan économique, en effet il développera le commerce « international » avec la Chine, la Corée mais aussi l’Europe. Il sera le « patron » des missionaire Jésuite portugais. Et se sera l’un des premiers japonais à porter des vêtement européens. Il porte un grand intérêt à l’art qu’il contribuera à développer avec les richesse gagner au cours de ses batailles. Nobunaga est une figure emblématique de l’histoire japonaise, qui le présente comme l’initiateur de l’unification du Japon.
Très chouette ton article ^^
Et très juste ce que tu dis. Le manga étant à la croisée de plusieurs styles est à priori difficile à cerner. Lors qu’il est sorti, la description qu’il en était fait ne m’a pas du tout donné envie, étrange puisque j’aime les manga historique et les manga gastronomique. Je ne sais pas j’avais peur que le mélange des deux donne quelques chose de bizarre et de pas très convaincant. Et finalement je l’ai lu grâce à toi ^^ Si tu n’avait pas emprunté le premier tome à la bibli je n’aurais jamais donné sa chance à ce titre. Grande erreur ! J’ai eu un coup de cœur (et ça m’arrive pas souvent) au point de l’acheter quand je suis tombé sur le premier tome (que je venais pourtant de lire). Je trouve que l’auteur maîtrise très bien son sujet et parvient à parfaitement marie les différents aspects du récit : histoire, gastronomie et même fantastique. Et surtout j’ai beaucoup aimé les petits cours d’histoire de la gastronomie, c’est très intéressant. Quand au dessin il est très beau.
Bon c’est pas tout ça mais j’ai pas encore eu le temps de lire le tome 2, moi !
[…] vous a déjà parlé des 3 premier tome de cette série ICI, j’attendrais donc d’en avoir lu 2 de plus avant de vous en reparler sachez déjà […]
[…] Le chef de Nobunaga est une longue série dont je n’ai pour le moment lu que quelques tomes, je prévois d’ailleurs d’en lire un pour le marathon. Un manga mêlant cuisine et histoire. […]