Banana Fish

14 mai 2015 8 Par Bidib

Voilà déjà un moment que ce manga m’avait été conseillé. Et c’est par hasard que je suis tombé sur le premier tome d’occaz. Au début j’ai trouvé ça bizarre, un manga publié sur du papier jaune ? o_O

Mais finalement j’ai tout de suite accroché à l’intrigue et suis partie en quête des autres tomes. Je dis bien “en quête” parce que malheureusement la commercialisation de la série a été stoppées et le seul moyen de se la procurer est maintenant de chercher parmi les manga d’occasion. Moi qui adore chiner parmi les bouquin de deuxième main, j’ai pas eu de mal à me procurer une bonne partie de la série même s’il m’en manque encore quelques uns et que le tome 6 a mystérieusement disparu. Le monstre du bordel a encore frappé T_T


banana-fish

Un shôjo avec des flingues et sans filles !

On m’avait conseillé Banana Fish lorsque je disais vouloir lire d’autres shôjo que les habituelles histoires d’amour entre lycéens. Ben ouai ! J’ai passé l’âge ! Heu… je crois bien que je l’ai jamais eu cet âge là. Bref, les romances lycéennes ça va 5 minutes, mais très vite je m’ennuie. Du coup, alors que je faisais mes premiers pas au Club Shôjo, j’étais un peu perdue : moi lire du shôjo je veux bien, mais quel shôjo ?!

Avec Banana Fish je suis servie ! Pas de romance lycéenne, pas de lycée du tout d’ailleurs, pas même l’ombre d’une fille ! Mais des gangsters, des mafiosi, des flingues, une drogue mystérieuse, des complots politiques… Hé! Vous étes sure qu’il s’agit bien d’un shôjo là ? Mais bien sûr ma p’tit dame. Et ça se voit. ça se voit à la façon dont l’histoire est raconté, à la façon dont c’est mis en scène, la façon dont les sentiments des personnages sont traité où encore au type de relation qu’entretiennent les personnages entre eux. Si l’aventure aurait très bien pu servir pour un shônen, on sent bien dans ce récit la patte féminine dans le ton et le caractère des personnages.

Comme quoi, les filles ça ne parle pas que d’amour.

Un héros faut que ça souffre !

Je disais donc qu’on voit la patte féminin sur ce récit. Les traces sont visibles sur le backgroud des personnages et surtout sur the beau gosse de l’histoire : Ash. Les femmes se montrent particulièrement machiavéliques avec leur héros. Un héros faut que ça souffre ! Les hommes aussi sont dur avec leur perso, tout bon personnage de shônen à son lourd fardeau, mais disons que c’est moins psycho-dramatique. Ici Ash c’est pas un fardeau qu’il traîne mais tout une cargaison ! Rien ne lui est épargné ! Plus on avance dans le récit, plus son passé douloureux nous est dévoilé. C’est tellement terrible que c’est même un peu too much, mais disons que l’auteur maîtrise assez bien son machiavélisme dévoilant peu à peu le terrible passé (voire le terrible présent, parce que bon, la vie n’est pas rose et la merde c’est aussi aujourd’hui).

Par exemple, autre shôjo loin des romance lycéennes, Basara y va très fort des le premier tome côté psycho-drame. Et moi j’ai trouvé que c’était un peu trop. T’as à peine le temps de cerner un personnage que paf ! il est mort. J’ai décroché très vite. Avec Banana Fish c’est le contraire : quand ça devient too much c’est déjà trop tard, je suis prise par l’intrigue et laisse couler ce trop plein de drame.

banana fish 1

Mais c’est quoi l’histoire !?

Des flingues, du drames… tout ça ne vous dit pas de quoi parle ce manga ! Revenons au commencement ! Au tome 1 et au début de l’histoire.

1973, nous somme au Viet Nam. Un bande de soldats attend d’être démobilisé quand soudain l’un deux pète un câble et tire sur ses compagnons. Une fois désarmé celui-ci semble ne plus du tout avoir sa tête et répète : “banana fish”. Mais qui est Banana Fish ?

Retour au présent (enfin, le présent de l’époque : ) 1985, New York. Alors qu’une série de morts suspectes mobilise la police, un photographe japonais et son jeune assistant débarques pour faire un repartage au près des jeunes délinquants des rues. Charlie, un flic, va permettre à Ibe, le photographe, et Eiji, son assistant, de rencontrer la bande de Ash, un jeune chef de bande très respecté. C’est sans savoir que Ash c’est retrouvé bien malgré lui mêlé à une louche histoire de meurtre. Alors que les deux japonais sont en pleine interview, le repère de Ash est attaqué. Eiji et Ibe vont être embarqué dans une aventure trépidante où leur vie sera mise en danger. C’est ainsi que commence une longue histoire à la poursuite du Banana fish dans le New York des années 80. Aventure qui se prolonge sur 19 tomes.

banana fish 2

 

Et ça vaut le coup, ce manga jaune ?

Ouiii !! En tout cas moi j’aime bien 🙂

Le dessin, un peu moche dans le premier tome (on nous dit que Ash est un beau gosse, mais ça se voit pas tout de suite) évolue au fil des tomes pour devenir plus fluide et élégant, plus alléchant, mais peut-être aussi plus classique.

L’histoire quant à elle a sa dose de mystère et rebondissement qui font que je ne me suis pas ennuyé un seul instant en 15 tomes (j’ai pas encore trouvé la fin de la série). Si la dose d’émotion et de (bons) sentiments augmente au fil des tomes, il reste toujours l’aventure, l’action, les complots à déjouer, la mafia à doubler, Eiji à sauver… Ben oui, comme il y a pas de filles fallait bien un gentil garçon à sauver. Eiji il est mignon mais un peu trop naïf tout de même, la vraie godiche de l’histoire ! Mais que voulez-vous, difficile d’y échapper. Et si certaines fujoshi dans mon genre voit dans la relation qu’entretiennent Ash et Eiji de quoi faire un bon yaoi, cela reste tout à fait respectable et on peu aussi n’y voir qu’une amitié virile (enfin virile est un bien grand mot…).

En tout cas, si Banana fish est pas un chef d’oeuvre d’inventivité il n’en reste pas moins un manga très agréable à lire, rythmé, offrant une aventure sympa et complexe, des personnages attachants. Et il a l’incontestable mérite de me démontrer une fois pour toute que le shôjo peut être aussi riche et varié dans le genre d’histoire qu’il a à offrir que son pendant masculin. Si vous avez en avez l’occasion, lisez-le.

Ah ! J’allais oublier de vous dire qui en est l’auteur ! Ce manga c’est l’oeuvre de dame Akimi Yoshida dont on peut actuellement suivre la très bonne série Kamakura Diary

un shôjo d’aventure

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