Suicide Island

30 août 2012 1 Par Bidib

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 Titre original : 自殺島 (jisatsutou)

Auteur : Mori Kôji (森恒二)

Nbr de volumes : 3 en VF / 7 au Japon (toujours en cours)

Éditeur VF : Kaze

Type : seinen

Synopsis :

Le nombre de suicides au Japon est si important que le gouvernement n’arrive plus à faire face au coût. C’est pourquoi, les multi-récidivistes, se voient proposer à l’hôpital une solution radicale. C’est ainsi que Sei accepte cette solution, croyant qu’il s’agit d’une euthanasie.

Alors qu’il se croit enfin mort, Sei se réveille sur une plage inconnue, à ses côté de nombreuses personnes, qui comme lui, croyaient avoir réussi à mettre fin à leur jours se réveillent.

Ils ont été abandonnés sur une île déserte, sans nourriture, sans rien. Pour survivre, il devront apprendre à se débrouiller seul. Face à cette situation certains tentent et réussissent un énième suicide. Les autres, abasourdis par l’incongru de la situation, vont tenter de survivre et finalement ils vont apprendre à vivre.

Ceci est le point de départ du nouveau manga de Mori Kôji. Sei, jeune homme incapable de s’intégrer, d’accepter sa médiocrité, devenue suicidaire après le suicide de la seule amie qu’il ai réussi à se faire, en est le personnages principal. A ses côté certains personnages secondaire ont leur importance : Kai, un jeune homme intelligent et mature que Sei a déjà rencontré dans un centre de thérapie; Ryô, un jeune homme charismatique , un leader naturel qui va calmer les esprit et conduire le groupe à la recherche d’eau ; Tomo, un jeune homme en apparence faible ; une jeune fille au nom inconnu et pour qui Sei a un faible…

Lire un extrait tome 1 : link

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Mon Avis :

L’idée me semblait très intéressante, c’est pourquoi j’ai décidé d’acheter le premier tome malgré un dessin qui ne me plaît pas vraiment.

Si le graphisme n’est pas très plaisant à mon goût, il a au moins le mérite d’être original et à nul autre pareil. Ce qui, faut l’avouer, est plutôt rare dans le manga. Finalement, on s’habitue sans peine au style de l’auteur et, à la fin de ce premier volume, j’en arrivais à aimer son dessin.

En revanche le premier tome m’a un peu déçu par ses dialogues et ses textes. Si l’idée est excellente, elle est assez mal exploitée. Les personnages tournent en rond, il y a des répétitions et les réflexions sont assez superficielles et redondantes. Vous me direz, vu la situation, qui ne tournerait pas en rond. Mais c’est plutôt dans les dialogues que j’ai trouvé trop de répétitions. Ceci-dit, j’ai eu envie d’aller plus loin car, avec une idée pareille on peut faire quelque chose de vraiment intéressant. Peut-être l’auteur avait besoin de s’approprier son sujet, mettre en place les personnages, avant de pousser plus loin la réflexion. Dans le bénéfice du doute, j’ai voulu donc donner une seconde chance à l’auteur. Cette fois je n’ai pas été déçue.

Le deuxième volume est plus intéressant. Il y a moins de répétitions, le dialogue (ou plutôt le monologue de Sei, puisque c’est principalement sur lui que se concentre l’histoire) est un peu plus poussé.  Sei décide de quitter le groupe pour accomplir sa propre quête initiatique qui lui permettra de s’affirmer, trouver sa place. Je ne dirais pas que ce tome est excellent. Mais il est plus sérieux, plus approfondi.

On est dans un seinen et il est question de suicide. Cependant, cela reste assez superficiel, les dialogues ne sont pas vraiment poussé et de seinen il n’y a que la gravité su sujet. Pas tellement le traitement. Pour un seinen, je trouve qu’il manque encore de maturité. Il nous parle du suicide comme le ferait un ado : ça a l’air tourmenté, mais ça ne pousse pas bien loin la réflexion. D’ailleurs, sur la fiche de Manga News il est écrit « âge conseillé : 16 + ». Certes il y a quelques cadavres… Mais je ne crois pas qu’il faille avoir 16 ans pour comprendre les dialogues, somme toute assez plat.

Malgré un texte pas toujours très travaillé, à la lecture de ses 2 tomes, on s’identifie aux héros, on se demande comment nous réagirions dans une situation similaire. On se pose pas mal de questions : Quelle importance accordons nous à nos petits problèmes? Ne nous laissons-nous pas emporter par des soucis qui finalement ne sont pas si graves ? Sans être suicidaire, à l’instar des héros de la série, nous avons tous des problèmes, parfois des complexes qui pourrissent nos existences. Ne leur accordons-nous pas trop d’importance ? Est-ce que toute cette pollution psychologique : la recherche du bonheur, la compétition, le besoin de reconnaissance… ne nous empêchent-t-elles pas de vraiment vivre ?

La fin du deuxième volume, en revanche, m’a laissé assez perplexe. Je ne vais pas, ici, vous dévoiler le contenu, au risque de vous gâcher le plaisir. Mais, j’ai bien l’impression que cela va prendre la tournure d’un Lost-le retour et franchement, la tournure qu’à prix la série Lost était décevante, banale et sans intérêt. J’ai bien peur que Suicide Island, faute de pouvoir nous offrir des dialogues et une vraie réflexion sur la société moderne et ses dérives, va tomber dans le cliché et l’histoire mille fois traité.

Comme il n’est pas dans mes habitudes de juger sans avoir lu, j’attendrai de lire le troisième volet pour voir si oui ou non la tournure que prendra l’histoire va me plaire. Quant au quatrième tome, il sort en septembre.

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En me relisant je me dis que je suis peut-être un peu cruelle avec ce manga, qui somme toute est intéressant, très original. Et je regrette pas mon achat

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