Le koto

3 juillet 2012 5 Par Bidib

Petite présentation sans prétention du koto : instrument traditionnel japonais.

koto-kanji.jpg
Le koto est un instrument à cordes pincées. sorte de cithare à 13 cordes. Originaire de Chine, il s’apparente à l’actuel zheng chinois.
Il fut introduit au Japon durant l’époque Nara (710-794). Initialement il n’était joué qu’à la cours impériale. Puis il s’est peu à peu démocratisé sous
l’influence de plusieurs grands musiciens.
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Musicienne au koto de Suzuki Harunobu (1725-1770)

L’instrument :
Le koto est fabriqué en bois de paulownia et mesure environ 1,80m. Il a une forme légèrement recourbé.
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Les chevalets amovibles (柱/ji) sont traditionnellement en ivoire. On accorde l’instrument en les déplaçant.
Koto (sou)-ryubiLes cordes étaient
traditionnellement fabriqué en fil de soie.
Aujourd’hui on utilise différents matériaux synthétiques qui permettent de mieux tendres les cordes.
On les les pince avec les doigts ou à l’aide de grattoirs, en ivoire ou en plastique.
koto détail
Si le koto traditionnel compte 13 cordes, Au XX siècle de nouveaux koto furent crée avec plus de cordes :
  • le jûshichigen : 17 cordes, crée en 1921 par Miyagi Michio, devenu depuis assez populaire.
  • le nijûgen : littéralement le nom signifie 20 cordes, mais en réalité il en compte 21. Il est très utilisé en musique contemporaine.
  • le nijûgogen : 25 cordes
  • le sanjûgen : 30 cordes
  • le sanjûnigen : 32 cordes.

Duo Kokohana : elles interprétent des morceaux contemporains sur koto
à 25 cordes
Miyagi Michio créa également un koto a 80 cordes, mais aujourd’hui cet instrument n’est plus joué. Il n’en existe qu’un seul exemplaire.

La musique :
Le gagaku:

Comme nous l’avons vu, à son arrivé au Japon, le koto n’était utilisé qu’à la court impériale. Accompagné d’autres instruments à cordes, à vents et de percussion il était utilisé dans le gagaku (雅楽). Littéralement ce terme signifie musique élégante, raffinée, il désigne la musique de la court impériale.

Voici une vidéo pour ce faire une idée de ce que le gagaku est. Franchement, faut aimer. On dirait… un animal à l’agonie 😀

Enfin, pour les courageux, voici 12 minutes de torture :

 

Yatsuhashi Kengyo (1614-1685) :
Yatsuhashi Kengyo (八橋 検校) sort le koto de la court impériale pour le faire découvrir à un plus large public.
yatsuhashi-kengyo.gif
Joueur de shamisen, il appris le koto avec un musicien de la court. Il crée un nouveau style, utilisant de gammes différentes de celle utilisée dans le gagaku. Il adapte le style Soukyoku, à l’origine un style de musique ovale, pour être joué au koto, tout comme ce style est à l’ogigine du shamisen jiuta ». Cela donnera naissence à la musique de koto encore joué de nos jours. En effet Yatsuhashi est considéré comme le père du koto oderne.
Il composa de très beau solo, parmi lesquels « Rokudan no Shirabe », morceau composé de 6 variations, très conue :

Après Yatsuhashi Kengyo, la musique de koto est principalement transmise au sein d’une guilde de musiciens aveugles : Toudouza (当道座). La Toudou est reconnue par le gouvernement du Shogun. Ses musicien, outre le koto, jouent également du Heiki Biwa (sorte de lute japonais), du shamisen « Jiuta ». La guilde Toudou, qui avait vu le jour à la période Muromachi, sera dissoute durant la restauration Meiji. Tout comme la musique de shamisen, le koto se libérera de la Toudou à partir de la période Meiji (voir Nitaboh ).

Miyagi Michio (1894-1956) :

Miyagi Michi (宮城 道雄) fut le premier à intégrer les sonorité de la musique occidentale dans la musique de koto traditionnel, créant un nouveau style.Michio-Miyagi.png

Alors que le Japon est en pleine occidentalisation, Miyagi contribue à faire renaître un intérêt pour le koto. Il contribua également à faire connaître le koto hors du Japon.

compositeur prolifique, il laissa plus de 300 compositions. Il inventa également le koto à 17 cordes ainsi qu’un koto de 80 codes.

« Haru no Umi » est une des ses compositions les plus connues. Ici interprété par Yoko Hiroaka au koto et Kaoru Kakizakai au shakuhachi :

Autre très belle interprétation de « Haru no umi » à la guitare et à la flûte traversière par le Duo Piazzolla : link

« Tegoto » interprété par Kaori kimoto :

« London no ame » interprété par Mieko Mliyazaki :

Le koto aujourd’hui :

Le koto est actuellement l’instrument traditionnel le plus joué au Japon.

Dans les années soixante, période de développement de la musique moderne, de nombreuses pièces pour koto à 17 cordes sont composé. Les koto de 21 cordes et plus
sont crée.

Avec le boom de la musique du monde dans les années 90, la musique traditionnelle japonaise fusionne avec la pop, une nouvelle ère commence pour le koto. Aujourd’hui le koto est associé à de nombreux instruments et utilisé dans les styles très varié allant du jazz fusion à l’électro-acoustique.

De nombreux musicien s’intéressent aux sonorité du koto. On peut par exemple entendre du koto dans « Moss Garden » de David Bowie, extrait de l’album Heroes :

Quelques artistes contemporains :

Mieko Miyazaki :

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Artiste japonaise, installé en France depuis 2005, elle joue et compose sur un koto traditionnel (13 cordes). Avec Miyazaki la fusion prends tout son sens. Elle marie le koto a toutes sortes de musiques et d’instruments.En France elle fonde le groupe Trio Miyazaki, koto violon et accordéon. elle participe également à de nombreux projets avec d’autres musiciens d’horizons très divers.

J’apprécie énormément cette musicienne, j’aimerais lui consacrer un article ultérieurement.Son site : link

 

Les deux artistes qui vont suivre jouent du koto à 17 cordes dans des compositions contemporaines, mariant le koto à la musique jazz et électro-acoustique. Leur musique est assez spéciale, beaucoup moins abordable, je trouve. Cela reste néanmoins intéressant et mérite d’être cité.

 

Masaoka Miya :

masaoka_koto_hands_sh.jpgAméricaine d’origine japonaise

son site : link

sa page sur MySpace : link

Michiyo Yagi :

michiyo-yagi.jpg

Artiste japonaise

sa page MySpace : link

Performance de Michio Yagi et Miya Masaoka, Live à Shinjuku en 2010 :

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