Le pacte des yôkai

18 octobre 2017 12 Par Bidib

Alors que je connaissez bien la série animée Natsume yuujinchou, j’hésitais à me lancer dans la lecture du manga à l’origine de l’anime et disponible en français sous le titre Le pacte des yôkai.

J’hésitais surtout parce que j’avais envie de me la procurer mais je ne voulais pas commencer une série si longue alors que j’en ai plein en cours. Finalement j’ai craqué en profitant de la bibliothèque (ce qui met fin à mon dilemme matérialiste !).

Je connaissais déjà l’histoire donc pas d’effet surprise mais j’ai vu l’anime il y a bien longtemps, ce qui me laisser tout le plaisir de la lecture et de la redécouverte de cet univers.

Commençons par le commencement ! Parmi vous il y en a surement qui n’ont pas encore entendu parler de ce manga, je vais donc en faire une brève présentation :

Natsume est un jeune orphelin introverti qui, toute son enfance, a été trimbalé d’une famille à une autre sans jamais trouver un foyer qui veuille de lui. S’il n’a jamais réussi à s’intégrer dans une famille ou une école c’est que Natsume a un drôle de don qui lui permet de voir les yôkai, créatures étranges parfois dangereuses et effrayantes. Ces visions font qu’il a un comportement étrange pour ceux qui l’entourent et ne voient rien. A force d’être traité de menteur, Natsume s’est de plus en plus refermé sur lui-même. Solitaire et taciturne, il ne facilite pas la tâche de ses nouveaux camarades de classe qui cherchent à sympathiser avec lui. Natsume vient d’être pris en charge par des parents éloignés particulièrement attentionnés. Il est bien déterminé à garder secret son don pour ne pas indisposer sa nouvelle famille et pouvoir ainsi rester auprès d’eux jusqu’à ce qu’il puisse prendre son indépendance.

Mais alors qu’il fait tout son possible pour rester loin des yôkai, il hérite du “carnet des amis”, un carnet dans lequel sa grand-mère, qui partageait son don, a jadis noté les noms des yôkai qu’elle a soumis. Il se fait dès lors harceler par des yôkai de tout genre. Il y a ceux qui veulent le carnet pour le pouvoir qu’il renferme et ceux qui veulent récupérer leur noms et ainsi rompre le pacte qui les lie au détenteur du carnet. Parmi les yôkai qui l’abordent pour lui dérober son carnet d’ami, il fait la rencontre d’un puissant yôkai scellé dans une statuette de manekineko qui le rend visible pour tous les humains et lui donne l’air d’un drôle de gros chat. Natsume passe un pacte avec lui : il lui cédera le carnet à sa mort, d’ici là le yôkai, qu’il surnomme maître Griffou, devra le protéger. Contrairement à toutes attente une relation amicale s’installe entre le gros chat et le jeune homme qui, peu à peu, ouvre son cœur aussi bien aux humains qu’au yôkai.

Au fur et à mesure de l’intrigue, de nouveaux personnage apparaissent. Cependant l’histoire est construite de façon à ce qu’on puisse lire tous les chapitre indépendamment, chacun d’entre eux racontant une rencontre entre Natsume et un yôkai. Cette structure crée une certaine redondance entre les débuts de chaque chapitre puisque à chaque fois l’auteur prends quelques pages pour resituer le contexte, présenter Natsume, sa grand-mère et maître Griffou. A début j’ai trouvé cela agaçant, ça me coupait dans mon élan. Finalement j’ai compris que je ne suis pas obligée de lire toutes les bulles et que je peux très bien survoler ces introductions pour entrer dans le vif du sujet. Ma lecture en est devenue tout de suite plus fluide et plaisante.

Outre le fait que l’histoire nous plonge dans le folklore japonais en nous faisant voir des yôkai de toute sorte, j’aime beaucoup l’ambiance qui se dégage de ce manga où le focus est mis sur les relations qu’entretiens Natsume avec les autres plus que sur l’action. Il n’y a d’ailleurs pas beaucoup d’action. Il y a des échanges, des émotions, une perpétuelle remise en question de lui-même et de son rapport aux autres. Son passé lui pèse, mais il a acquis la maturité nécessaire pour comprendre qu’il doit maintenant laisser le passé derrière lui et s’ouvrir à un monde plein de possibilités et de belles rencontres.

Il y a énormément de nostalgie qui se dégage de ce manga. Chaque rencontre est aussi une nouvelle séparation et on se rends compte que la beauté d’une rencontre ne réside pas que dans l’échange mais aussi dans le souvenir qu’elle laisse.

C’est un très beau manga qui nous fait ressentir beaucoup d’émotion, tout en retenue, tel que son personnage principal, d’un charme discret.

Pour contrebalancer le caractère effacé de Natsume, le personnage de maître Griffou apporte un brin d’humour et de folie. Le gros chat ne pense qu’à boire et manger, envoie des piques dès que l’occasion se présente, il semble bien peu fiable et pourtant il sait protéger son ami (tout en niant tout lien affectif, comment un yôkai aussi puissant que lui pourrait éprouver de l’affection pour un insignifiant humain, voyons !).

⇒ lire un  extrait

série toujours en cours au Japon, 18/22 sortis en France chez Delcourt

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