Je ne suis pas mort
Je ne suis pas mort est le premier manga de Hiroshi Motomiya publié en France à ma connaissance. Ce manga est paru au Japon en 2007 sous le titre original まだ、生きてる。。。(mada, ikiteru...). C’est une seinen, autrement dit un manga qui s’adresse plus particulièrement à un public adulte. C’est aux éditions Delcourt que parait la version française. La série compte actuellement 2 volumes, elle est toujours en cours.
Trame du départ :
L’histoire commence avec une de ces affreuses journées qui font le quotidien de Kenzô Okada. Kenzo Okada a soixante ans. Pendant plus de 38 ans il a été comptable. Mais voilà, il n’a jamais su s’adapter aux technologies modernes, et un comptable qui se sert encore de son boulier, ça fait désordre. Son entreprise l’a gentiment remercié. Retrouver du travail est pour lui une mission impossible, les hôtesses des agences de travaille ne prennent même pas la peine d’étudier sa candidature… Mais voilà, cette journée est pire que les autres : en rentrant chez lui, tout a disparu. D’abord affolé, il découvre que sa femme et ses enfants sont partis ne laissant que ses vêtements éparpillés sur le sol et la demande de divorce à signer sur la table. Impossible de les joindre par téléphone, tous ont résilié leurs contrats. Même ses comptes bancaires ont été vidés. Okada a été abandonné, par sa famille, mais aussi par toute la société qui ne voit en lui qu’une relique du passé.
Alors qu’il ne lui reste plus rien, il dépense ses derniers yens pour se payer un billet de train qui le ramènera dans sa région natale. Il est décidé a en finir avec sa triste vie, achète une corde et part dans la montagne pour se pendre. Mais voilà, non content d’avoir raté sa vie, il rate aussi son suicide. Il n’est pas mort ! Que faire quand il ne vous reste plus rien, que même la mort ne veut pas de vous ? En reprenant conscience, après son suicide raté, Okata escalade une falaise. En haut le soleil se lève. Voici ses mots :
“Je… Je ne suis pas mort… et quand bien même… le soleil… se lèverait encore. Dans ce monde la mort n’épargne personne mais moi, je suis toujours vivant. D’accord… J’irai jusqu’au bout de mon chemin”
C’est ainsi qu’il commencera une nouvelle vie. Refusant de revenir vers ce monde qui ne veut plus de lui, il va s’enfoncer de plus en plus profondément dans la forêt afin d’y vivre libre. Même si protéger sa liberté, signifie survivre loin de tout et de tous. Face à la nature, Kenzô Okada deviendra un nouvel homme.
Mon avis :
J’ai beaucoup aimé ce premier tome. Ce dessin est très classique, cependant il est bien réalisé. Ce qui fait la force de ce manga, c’est surtout son scénario. L’histoire est originale et mené avec brio du début à la fin. Il n’y a pas de pages inutiles, on n’a pas le temps de s’ennuyer. L’auteur réussi à nous faire entrer dans les états d’âme du héros, sa déchéance des premiers chapitres, puis sa renaissance et la détermination qui feront de lui un homme nouveau. Le contraste entre l’homme misérable écrasé par une société intolérante et oppressante et l’homme fort et libre qu’il deviendra dans la montagne, nous font réfléchir à notre propre relation à la société qui nous entoure et qui peut-être nous opprime. Cela fait aussi réfléchir à notre relation avec la nature, alors qu’elle a tant à nous offrir, serions nous capable d’y survivre. C’est un manga plein d’espoir, espoir en l’homme qui, même arrivé au plus bas, possède en lui les ressources pour s’en sortir, aller de l’avant.
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