petit panier de manga #38

petit panier de manga #38

23 mars 2022 14 Par Bidib

Bonjour tout le monde. On se retrouve aujourd’hui pour un petit panier de manga : 3 titres, 3 ambiances.

Le pavillon des hommes, tome 2

Couverture Le pavillon des hommes, tome 02

de Fumi Yoshinaga (Kana, 2009)

J’avais commencé cette série il y aquelques années. Le premier tome m’avais beaucoup plus et puis j’en suis resté là, je ne sais pas trop pourquoi. A la faveur du Mars au féminin j’ai eu envie de ressortie de ma PAL des séries manga écrites par des femmes. C’est ainsi que la semaine dernière j’ai relu le tome 1 et j’ai encainé avec le tome 2.

mon avis sur le tome 1

Bref résumé du contexte : Japon, XVIIe siècle, une étrange maladie à ravagée pays et tué la plupart des hommes. Se sont alors les femmes qui vont prendre la place de ces derniers dans la société. Les femmes qui dirigent le pays et les affaires, tandis que les hommes vendent leurs charmes dans les quartiers des plaisirs ou sont mis aux enchères pour des mariages arrangés. Le shogun aussi est une femme, évidemment, et afin de marquer son prestige, elle possède un pavillon où sont regroupés les plus beaux hommes du pays pour son plaisir.

Dans le premier tome, on suivait l’intégration d’un jeune homme dans le pavillon des hommes et l’arrivée au pouvoir d’un nouveau shogun, une femme guerrière un peu rustre.

Dans ce second tome, on fait un bon en arrière dans le temps et on découvre comment est né le pavillon des hommes et on découvre la première femme Shogun, une gamine que l’on oblige à remplacer son père. Personne mis à part ses plus proches conseillers ne sait que c’est une femme et tous ceux qui pénètrent dans le pavillon ne peuvent plus en sortir. C’est ainsi que le nouveau régent du temple de Kyoto, un très beau jeune homme de famille noble, se retrouve pris au piège. Il est intégré de force dans le pavillon par la plus proche conseillère du Shogun, c’est en réalité cette femme, au caractère impitoyable, qui tire les ficelles du pouvoir.

Un deuxième tome toujours aussi agréable. On continue de découvrir ce Japon alternatif ou les femmes prennent le pouvoir, mais cela n’est pas encore accepté. Tous espèrent que l’épidémie n’est que passagère. Si la jeune fille prend la place de Shogun, ce n’est que dans l’espoir qu’elle mette au monde un héritier. Sauf que nous savons que ce n’est pas ainsi que les choses vont se dérouler. Je suis curieuse de voir comment les choses se mettent en place, comment une situation qui devait être provisoire va-t-elle devenir la norme ? Le pavillon est ici encore très petit. On y trouve encore que 3 guerriers et le moine. Tous espèrent que la jeune femme donne naissance à un fils. La société est encore patriarcale, mais le patriarcat s’effondre, car il n’y a plus d’hommes, on tente de perdurer l’illusion, mais cela ne pourra pas durer.

Le deuxième tome est centré bien plus sur l’expérience du jeune moine devenu malgré lui concubin du Shogun, que sur le Shogun. Mais à travers lui on découvre la cour et son organisation. La Shogun apparait dans un premier tome comme terriblement capricieux et gâté, mais on comprend petit à petit ce qui la rend aussi insupportable.

Le trait de Fumi Yoshinaga est d’une grande finesse et élégance. J’aime beaucoup ce manga rien que pour son esthétique. Mais je suis aussi très intrigué par cette société médiévale alternative qu’elle propose. Si les personnages du deuxième tome sont un peu trop caricaturaux, ce volume me donne envie d’aller plus loin dans ma lecture pour en savoir plus sur la façon dont les femmes s’emparent du pouvoir et comment la nouvelle société va s’organiser. Une très bonne lecture.

→ le pavillon des hommes sur le site des éditions Kana

→ sur Amazon, BD Fugue ou chez votre libraire préféré

Avec cette lecture je participe au challenge le tour du monde en 80 livres et au challenge de l’imaginaire.

⇒ Dans un registre très différent, mais avec des femmes samouraïs 2 manga à découvrir : Averses turquoises et Plus forte que le sabre


Entre les lignes, tome 1

Couverture Entre les lignes, tome 1

de Tomoko Yamashita (Kana, 2021)

C’est Mimiko qui a emprunté cette série lors de notre dernier passage en bibliothèque. Elle a beaucoup aimé et m’a conseillé de le lire aussi. Un bon conseil, j’ai aussi apprécié cette lecture. Un manga tranche de vie original et touchant, avec des personnages au tempérament insolite.

Asa a 15 ans. Ses parents viennent de mourir dans un accident. La soeur de sa mère qu’elle connaît très peu va lui proposer de venir vivre avec elle. La jeune femme travaille comme écrivaine, elle détestait sa soeur, mais ne supporte pas l’idée que la jeune fille se retrouve seule. Sous le coup de l’impulsion, elle lui propose de venir chez elle. Mais la jeune femme n’a pas l’habitude de partager son espace, c’est une solitaire. Asa, encore sus le choc de la nouvelle n’éprouve pas de chagrin, elle se sent déconnectée. Elle est heureuse de se retrouver avec cette tente qu’elle ne connaît pas. Elle est séduite par la personnalité de la jeune femme et les mots que celle-ci lui dit, loin de la repousser la réconfortent. La jeune femme ne lui met aucune pression, lui laisse vivre ses émotions à son rythme, ne lui met pas la pression et ça fait beaucoup de bien à Asa qui se sent complètement déconnecté des événements. C’est dans les taches du quotidien, notamment dans la préparation des repas, qu’Asa trouve du réconfort.

Le quotidien de Makiko, 35 ans, va être bouleversé par l’arrivée de sa nièce dans sa vie. Elle n’avait rien prévu et elle va prendre les choses comme elles viennent, avec simplicité.

Un manga tranche de vie à la narration tranquille. Il ne se passe pas grand-chose dans ce tome, on suit le quotidien d’Asa et Makiko, l’une prépare les repas, l’autre travaille toute la journée et quitte rarement son appartement. Elles s’apprivoisent l’une l’autre doucement. Au début, aucun lien affectif ne lie les deux jeunes femmes, elles se connaissent à peine et sont liées par une personne pour qui Makiko n’avait aucune affection, mais on sent que leurs caractères respectifs sont compatibles, elles sont faites pour s’entendre et entre elles les choses se mettent en place assez naturellement.

J’ai aimé ces héroïnes aux personnalités étranges, un peu déconnectées de la réalité, mais touchantes. Elles sont dans leur monde, deux mondes qui se rencontrent dans une douce simplicité.

Très joli manga. J’emprunterais la suite avec grand plaisir.

→ entre les lignes sur le site des éditions Kana

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avec cette lecture je participe au challenge le tour du monde en 80 jours

⇒ un autre manga tranche de vie traitant du deuil : Pour Sanpei


La Danse du Soleil et de la Lune, tome 1

Couverture La Danse du Soleil et de la Lune, tome 1

de Daruma Matsuura (Ki-oon, 2022)

J’ai craqué pour le premier tome de cette nouvelle série. Je m’étais pourtant juré de ne pas en commencer de nouvelle avant d’en avoir fini au moins une de celles que j’ai en cours. Mais comment résister à cette couverture? Évidemment j’ai eu envie de feuilleter, et quand j’ai vu qu’il était question de samouraï et de récit fantastique, forcément j’ai craqué.

Konosuke est un samouraï. Pour un samouraï seule la voie de l’épée est acceptable, mais comment faire quand on est accablé par une terrible malédiction qui nous empêche de manier le métal ? Konosuke est miséreux, misérable. Il rêve de mener une vie d’honneur et de sabre. Mais qui voudrait prendre un son service un samouraï qui ne peut brandir une épée ? Moqué de tous, rejeté, pauvre, Konosuke est triste et honteux. Il espère au moins l’honneur de mourir par le sabre, mais cela aussi lui est refusé. Dès qu’un sabre s’approche de lui, le métal se tord et l’éloigne.

Il ne veut plus de cette vie, trop de honte, trop de culpabilité. Quand il finit jeté dans la rivière, il n’a plus envie de se battre, il est prêt à mourir, mais quelqu’un semble en avoir décidé autrement. Un bras le sort de l’eau et il se réveille chez lui, incapable de comprendre comment il est arrivé là. Il ne sera pas au bout de ses surprises. Une magnifique jeune femme vient le demander en mariage avec une belle dote. Comment une aussi belle et riche femme pourrait-elle le vouloir de lui pour époux ? Konosuke ne comprend pas, il se méfie, il n’accepte pas le bonheur qui s’offre à lui. Mais il en faut plus pour décourager la jeune épouse qui n’a aucune intention de quitter son nouveau foyer. Elle va devoir se monter très patiente si elle veut briser le mur de méfiance derrière lequel se cache Konosuke. Konosuke a raison de se poser des questions, cette femme est très étrange, elle n’est pas ce qu’elle semble être. Est-elle seulement humaine ? Nous le saurons dans le tome 2.

J’adore ! J’adore ce genre d’ambiance avec des antihéros. Konosuke est très touchant. C’est un looser et pourtant il est animé de bien plus de noblesse que d’autres samouraïs plus chanceux. Sa malédiction l’accable, il déprime, mais il a en lui encore de la ressource. Cette étrange femme qui veut devenir son épouse a bien l’intention de lui redonner goût à la vie.

Un très bon premier tome, avec de jolis personnages, une narration lente qui nous installe tranquillement dans se décor de Japon de l’époque Edo. Tranche de vie et surnaturel s’y entremêlent pour nous offrir les prémices d’une aventure qui s’annonce font intéressante.

J’aime beaucoup Konosuke, Tsuki est intrigante. On se doute de qui elle peut bien être, mais très peu d’indices nous sont livré. Le tome se termine sur un cliffhanger qui donne envie de découvrir la suite. Suite qui est prévue pour mai.

→ sur le site des éditions Ki-oon

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C’est le titre que j’ai choisi pour le rendez-vous

retrouvez toutes les participations chez Stephie

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