Nitaboh
Nitaboh est un long métrage d’animation réalisé par Akio Nishizawa (西澤 昭男), dans les studio de WAO! World, en 2004.
Titre original : 仁太坊-津軽三味線始祖外聞 (Nitaboh tsugaru shamisen shiso gaibun)
Synopsis:
Le film s’inspire de la biographie de Nitaboh, personnage historique japonais, écrite par Daijo Kazuo.
Nitaboh (仁太坊), de son vrai nom Akimoto Nitarô (秋元仁太郎), vecu entre 1857 et 1928. Né à la fin de l’ère Edo, il grandira durant la restauration Meiji (1868 – 1912), époque de grands bouleversements sociaux-économique au Japon.
Nitaboh est originaire de Kanagi (金木), village de la région de Tsugaru. Le Tsugaru se situé dans l’actuelle préfécture de Aomori (青森県), à l’extrême nord de l’île de Honshû (本州), île principale de l’archipel japonais.
Fils de pêcheur, il devient aveugle après avoir contracté une infection. Passionné par la musique, il apprend le shamisen (三味線) avec l’aide d’une musicienne ambulante de passage à Kanagi. Après le départ le la musicienne, il continue d’étudier et de perfectionner seul son art.
La vie ne sera pas tendre avec le petit Nitarô, mais, grâce à ses ami et à son shamisen, il affrontera les adversité avec courage. Il vivra en pratiquant le kadotsuke (門付け) : jouer à la porte des maison jusqu’à obtenir de la nourriture ou un peu d’argent. Au fil du temps il met au point un style musical particulier, plus rythmé et énergique que celui pratiqué par les moines ambulants de la région (membres de la guilde de musiciens aveugle Toudou, dissoute au moment de la restauration Meiji). Le style musical de Nitaboh prendra le nom de Tsugaru Shamisen (津軽三味線).
Solo de Nitaboh :
Petite page de lexique proposé par le site officiel du film : link
Côté technique :
Directeur d’animation / charadesign : Junichi Takaoka
Directeur musical : Makoto Kuriya
Au shamisen : Hiromitsu Agatsuma
Au chant : Yae
Directeur graphique en chef : Hiroshi Kugimiya
Mise en scène : Yasuhiro Geshi
Directeur artistique : Tadashi Kudo
Plus d’info sur le site officiel du Film : Nitaboh
Edit : le film est désormais disponible en DVD chez Asiexpo
Mon avis :
Je ne pouvait qu’aimer ce film, moi qui écoute des heures durant le tsugaru shamisen ! La musique y est superbe. De nombreux morceaux de shamisen, de styles différents : les moines ambulants, la joueuse de shamisen qui devint le professeur du petit Nitarô, puis Nitarô lui même dont le style progresse et évolue tout au long du film… De la flûte aussi ! Un joueur de shakuachi (flûte en bambou traditionnelle) ambulant fait une brève apparition, et c’est un enchantement pour les oreilles !
Parmi les nombreux morceau qui peuplent le film, il y a bien-sûr le solo de Nitaboh dont j’ai poste la vidéo plus haut, superbe! Il est précédé par un morceau joué par un moine, très beau aussi. Puis, j’avoue avoir un petit faible pour cette chanson accompagnée au shamisen. C’est la chanson qui séduira le petit Nitarô et le décidera a vouloir apprendre le shamisen. Dans l’histoire c’est Tamana qui interprète se morceau, elle deviendra le professeur de Nitarô. Côté coulisse, c’est Yae qui prête sa magnifique voix à Tamana le temps de la chanson.
Au delà de la musique, ce film est très intéressant par le contexte historique qu’il nous montre. Si la vie de Nitaboh en est le sujet principal, on peut voir en filigrane les important bouleversement sociaux que vit le Japon pendant les année de la Restauration Meiji. Si Nitaboh adapte la musique qu’il a appris pour en faire son style propre, toute la société de l’époque doit s’adapter aux changement et trouver un nouvel équilibre. Nous somme dans une petite ville, au nord de Honshû, bien loin d’Edo à peine devenue Tokyo. Si la plupart des habitants semblent ne pas trop se soucier de ces changement, on sent qu’ils sont là et que la société est sur le point d’évoluer.
S’il n’est pas rare de voire les différentes époques historiques du Japon mise en scène dans l’anime, c’est souvent très romancé et librement inspiré de fait réel. Ici, le film s’inspire de la biographie écrite Daijo Kazuo, qui est aussi romancée, mais dans le but était de rendre la véritable vie de Nitaboh. Akio Nishizawa a également un souci d’authenticité dans la réalisation de ce film, il a en effet retravaillé le scénario plusieurs fois à fin de le rendre le plus réaliste possible.
Le film est, par ailleurs, très bien réalisé, avec un graphisme très agréable et une bonne animation. Ce souci d’authenticité que Nishizawa accorde a son scénario se retrouve également dans le dessin, notamment des décors et dans l’animation; 7000 dessins ont servi pour réaliser la dernière scène du solo de Nitaboh (voir vidéo plus haut), les dessinateurs ont suivi les mouvement des main de Hiromitsu Agatsuma afin de rendre au mieux la gestuelle du musicien dans leur dessin.
L’histoire est également très émouvante. Le sort n’est pas tendre avec le petit Nitarô. Mais il ne se laisse pas abattre et survit à toutes les adversité. Nishizawa réussi à nous transmettre la force de ce personnage. Et même à dépasser l’histoire pour nous transmettre un message qui peut s’appliquer à nos vie actuelles : garder espoir, rester fort et s’adapter, tout comme Nitaboh, chercher à toujours s’améliorer, se dépasser. Message déjà vus dans nombreuses anime, j’en convient, mais qui passe, ici, très bien. On ressort de ce film ému et revigoré, les oreilles pleine de belles musique. Pour un premier film je dirais que c’est une superbe réussite.
Akio Nishizawa :
Né en 1942 à Tokyo, il étudie la littérature à l’Université de Kyoto. En 1977 il fonde ce qui deviendra la fondation WAO Corporation, réseau d’écoles privée et entreprises d’enseignement.
Après avoir longtemps travaillé dans l’éducation. Il fonde en 2000 un studio d’animation, le Wao World Co. Grâce au quel il pourra concrétiser son rêve d’enfant : devenir réalisateur. Il écrit lui même les scénario des film qu’il réalise.
Nitaboh est le premiers film tout public produit par ses studio. Ce film, de nature pédagogique, obtient le soutien du Ministère de l’éducation japonais. Présenté au Festival international de la bande-dessinée et de l’animation de Séoul (SICAF) en 2006, le film remporte le grand prix.
En 2007 il réalise La Chorale (Furusato – Japan) qui est présenté au Festival du film Asiatique de Lyon ou il remporte le premier prix dans 2 catégorie.
Dispo en DVD chez Kaze
Son troisième film sort en 2009 : Symphony in Agust, également présenté au festival de Lyon où il remporte le 2ème prix.
[…] parlé sur le blog du Tsugaru Shamisen, notamment avec l’excellent film d’animation Nitabohou encore avec le groupe Yoshida Brothers que j’aime beaucoup. Aujourd’hui je vais […]
[…] Yatsuhashi Kengyo (1614-1685) : Yatsuhashi Kengyo (八橋 検校) sort le koto de la court impériale pour le faire découvrir à un plus large public. Joueur de shamisen, il appris le koto avec un musicien de la court. Il crée un nouveau style, utilisant de gammes différentes de celle utilisée dans le gagaku. Il adapte le style Soukyoku, à l’origine un style de musique ovale, pour être joué au koto, tout comme ce style est à l’ogigine du shamisen jiuta ». Cela donnera naissence à la musique de koto encore joué de nos jours. En effet Yatsuhashi est considéré comme le père du koto oderne. Il composa de très beau solo, parmi lesquels « Rokudan no Shirabe », morceau composé de 6 variations, très conue : Après Yatsuhashi Kengyo, la musique de koto est principalement transmise au sein d’une guilde de musiciens aveugles : Toudouza (当道座). La Toudou est reconnue par le gouvernement du Shogun. Ses musicien, outre le koto, jouent également du Heiki Biwa (sorte de lute japonais), du shamisen « Jiuta ». La guilde Toudou, qui avait vu le jour à la période Muromachi, sera dissoute durant la restauration Meiji. Tout comme la musique de shamisen, le koto se libérera de la Toudou à partir de la période Meiji (voir Nitaboh ). […]
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