Quand un vents d’amnésie souffle sur l’humanité
Que deviendrait l’humanité sans la civilisation ? Et si un vent soufflait, amenant avec lui tous les souvenir de l’humanité ? L’homme, sans sa science, sa connaissance, le langage que deviendrait-il ? Ce sont les questions que se pose Hideyuki kikuchi (菊地 秀行) dans son roman 風の名はアムネジア (Un vents nommé Amnésie), publié en 1983.
Le roman n’ayant jamais été traduit en français, c’est à son adaptation en film d’animation que je vais m’intéresser ici. Ce long métrage (80 minutes) a été réalisé par par Kazuo Yamazaki en 1990 aux studios Madhouse.
Synopsis :
Un jour, toute l’humanité a perdu la mémoire. Ils ne savent plus rien, pas même parler. Wataru, jeune homme ayant réappris à parler grâce à un ami dont la mémoire est restée intacte, traverse l’Amérique dévastée pour comprendre ce qui s’est passé et voir ce que les hommes sont devenus, quelle nouvelle évolution vont-il suivre. C’est lors d’un affrontement contre un robot autoguidé qu’il fait la connaissance de Sophia. Celle-ci l’accompagnera dans sa traversé du pays jusqu’à New York.
Mon avis :
Le graphisme est un peu vieillot, ça fleure bon les années 90 mais n’est pas désagréable, loin de là. En revanche l’animation est assez sommaire, pas très fluide, rendant certaines scènes assez grotesques.
Mais ce qui fait l’intérêt de ce film, ce n’est pas tant la qualité de l’animation, que son histoire. En effet, le scénario pose plusieurs questions intéressantes. Tout en regardant notre héros se démener, on se laisse aller à des réflexions sur la nature de l’homme. Ce qui nous différencie des animaux c’est notre capacité à manipuler notre environnement. Notre intelligence et notre capacité de communication nous ont permis de créer de complexes civilisations. Que deviendrions-nous si ces connaissances disparaissaient du jours au lendemain ?
C’est un scénario mille fois éprouvé par la littérature de science-fiction où les nombreux films de fin du monde. Que ferait l’homme après avoir perdu sa civilisation, combien de temps lui faudrait-il pour en reconstruire une, comment s’organiserait-il ? … L’originalité ici, ce que la civilisation n’est pas détruite. Il n’y a pas de cataclysme englutissant villes et citées. Tout reste là devant les yeux d’hommes dont la mémoire a été complètement effacée. Bien que le fruit de leur civilisation soit toujours à porté de main, ils sont incapable de savoir ce que tout cela représente. Ils ne se souvient pas même de comment parler ou se procurer de la nourriture. Il est de retour à la case départ. Redevenu à l’état primitif dans un décor moderne.
S’il pose des questions intéressantes, le scénario ne donne pas pour autant de réponses. Et, ce n’est pas parce que l’histoire nous donne envie de philosopher, qu’il faut s’attendre à un film avec de soporifiques questionnements sur la nature de l’homme. Rien de tout cela. Quelques scènes un peu plus « introspectives » sont présentes, mais la réflexion n’y est jamais poussé très loin et les moments d’action prévalent.
Le film reste léger, agréable et dynamique. Libre à chacun de sauter sur l’opportunité pour réfléchir aux questions qu’il pose ou de simplement profiter de l’action.
Le coin des curieux :
Le film, dont le titre original est 風の名はアムネジア (Kaze no Na wa Amunejia) a été adapté aux Etats-Unis sous le titre A wind named Amesia, alors qu’en Grande-Brétagne il est connu sous le nom de Wind of Amesia. Une version VF/VOSTF est disponible en DVD, The wind of Amnesia : link
Comme je vous disais plus haut, le roman n’est pas traduit en français. En revanche, si certains anglophone parmi vous désirent le lire, une traduction anglaise est disponible sur amazon.fr. ça me tenterait bien, mais je sais pas si j’ai le courage de me lancer dans la lecture d’un roman en anglais…
Cependant, un autre light novel de Hideyuki Kikuchi est disponibles en français : Vampire hunter D, série toujours en cours depuis 1983 et comptant déjà 20 volumes.