L’édition généraliste au XX° siècle : Robert Denoël, le challenger ~ by Yomu-chan

6 mai 2017 0 Par Yomu-chan

Bonjour !

Nouvel article pour continuer ma série sur l’édition française au XX° siècle. Aujourd’hui on va parler de Robert Denoël.


A- Les débuts

1.  Brève Biographie

Robert Denoël est né en 1902, il est belge. Il arrive à Paris dans les années 20 avec l’idée de réussir dans le domaine littéraire. Il se lie vite avec beaucoup d’artiste surréaliste durant cette période d’explosion artistique. Il travaillera même dans une galerie d’art. Là il rencontrera  Eugène Dabit, un de ses ami peintre qui souhaiterait passer du pinceau à la plume.

2. Sa double boutique et la vie de salon

En 1927 il ouvre une double boutique : à la fois librairie et galerie. Celle-ci se trouve dans un quartier chic où se passe la vie artistique et festive du Paris d’entre deux guerres. La vie du livre est rythmée par celles des salons. Il se lance dans l’édition de livres d’art assez cher destinés à un public de bibliophiles, il travaille notamment avec des artiste tel que Antonin Artaud.

Robert Denoël

3. Eugène Dabit & Louis-Ferdinand Céline

Robert Denoël publie l’ouvrage de Eugène Dabit son ami peintre : Hôtel du Nord, une littérature prolétarienne qui est le vrai premier succès de la maison d’édition, il décroche d’ailleurs le prix de  littérature populiste.  Le succès oblige même une réimpression du livre.

Entre temps il s’associe avec Bernard  Steel, un riche américain qui fournit les fonds pour l’entreprise. Il s’agit donc d’une double marque durant les années 30 : Denoël et Steel.

Un jour il reçoit un manuscrit sans nom qui lui semble être une promesse de succès. Effectivement il décide de publier au nez et à la barbe de Gallimard,  Voyage au bout de la nuit de Céline. C’est un début de rivalité entre les deux maisons. Le livre est un succès si bien qu’il est pressenti pour le prix Goncourt mais dans la nuit avant la remise du prix Gallimard aurait intrigué pour que se soit son livre qui gagne.

B- Dans les années 30

La maison connait le succès dans cette décennie. Même si Bernard Steel la quitte à la fin des années 30  pour fuir la France (en effet ce dernier était juif). Finalement en 1936 la maison s’appellera seulement Editions Denoël. La maison d’édition décroche de nombreux prix, c’est une maison “challengeuse“, elle attaque Gallimard sur tout les plans. D’ailleurs elle publiera Aragon avant que celui-ci aille chez Gallimard.

C- 2° Guerre Mondiale & ses publication

1.  Ses publications

Après la défaite de 1940, il poursuit sur sa lancée et s’associe avec un éditeur allemand pour de l’argent. Il est plutôt en accord avec les idées prônées par le régime de Vichy.  Même s’il a des relations compliqué avec Céline il lui reste fidèle et va même publier ses pamphlets antisémites. Il lance une nouvelle collection : les Nouvelles Editions Française (NEF) dans laquelle on trouve des ouvrages dirigés par Montandon, du genre Comment reconnaître un juif ? 

Robert Denoël est un homme qui aime l’argent, un opportuniste décomplexé. Il vend tout ce qui se vend et ce qui plaît à l’occupant. Il publie un best-seller de l’occupation : Les décombres, de Louis Rebatet en 1942 (se sont les mémoires d’un fasciste). En clair Denoël publie une littérature de la défaite et de la collaboration.

2. Répercutions

Durant l’été 1944 Denoël prépare sa défense car il sait qu’il va devoir rendre des comptes sur ses activités et ses publications durant l’occupation. Finalement il est innocenté de façon personnelle mais sa maison d’édition reste poursuivie. 

D- Fin de la maison d’édition

Il rencontre Jeanne Loviton, qui sera sa maîtresse, il la croit son alliée pour le sortir de ses affaires de justice puisqu’elle est avocate. Elle l’aide à préparer sa défense. Mais un soir alors qu’il se rendait au théâtre avec cette dernière, Robert Denoël est assassiné d’une balle dans le dos. Un pneu de leur voiture aurait crevé et alors qu’elle se rendait seule au spectacle tandis que lui essayait de réparer la roue il se serait fait tirer dessus. Mais il y a des choses un peu obscure dans ce meurtre qui n’a jamais été élucidé. 

Jeanne Loviton en profite pour sortir un document de cession des parts de l’entreprise pour elle-même, la maison passe donc entre ses mains. Malgré une tentative de défense de la part de la femme et de l’enfant de Denoël elle reste détentrice de l’entreprise qu’elle s’empresse d’aller revendre à Gallimard.

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