Petit panier de BD #11
Bonjour tout le monde, me revoici avec un petit panier de BD, mes lectures de juillet.
Arsène Lupin : les origines – intégrale
de Benoît Abtey, Pierre Deschodt, Christophe Gaultier et Marie Galopin (Rue de Sèvres, 2021)
J’ai découvert cette bande dessinée à l’occasion de sa réédition en intégrale sortie cette année. La Bande dessinée avait déjà été publiée en 3 tomes de 2014 à 2016. Si j’ai eu envie de découvrir cette BD, c’est pour son personnage : Arsène Lupin, évidemment ça intrigue. Mais j’avoue que la couverture, elle, ne me faisait pas du tout envie. Je la trouve, pour être franche, assez laide. Et je suis d’ailleurs étonné que ce soit celle-ci qui ait été retenue pour l’intégrale puisque des trois tomes précédemment publiés, c’est la moins jolie.
L’entrée en matière n’était donc pas très engageante, mais j’étais curieuse de voir comment les auteurs s’étaient approprié ce célèbre personnage, et qu’elle version ils allaient nous livrer de son enfance. Et contrairement à sa couverture, j’ai trouvé cet album plutôt plaisant.
Je ne suis pas vraiment fan du dessin, mais il est bien plus agréable une fois lancé dans la lecture que dans cette image figée en couverture.
On rencontre Lupin dans un pénitentiaire pour enfant. Il a atterri là après avoir été le malencontreux témoin d’une homicide crapuleux impliquant un policier. Jeune rebelle, il ne va pas laisser faire et n’hésitera pas à prendre la défense d’un garçon plus faible prix pour cible par les caïds. C’est ainsi qu’il se fera un bon ami avec qui il tentera de s’échapper.
Finalement, c’est seul qu’il quittera ce lieu, adopté par un riche personnage ayant perdu son fil, fils qui partage avec Arsène un étrange détail physionomique. Une nouvelle éducation commence pour le jeune homme. Après avoir était instruit par son père adoptif, il ira dans un pensionnat pour élite où il deviendra un étudiant brillant, trop brillant peut-être. Rivalité, émois amoureux et intrigues. Du piédestal à la déchéance et de la déchéance à l’ombre.
Le jeune Arsène va connaitre encore des drames, va retrouver de vieux amis et deviendra celui que l’on connait, agissant dans l’ombre avec de plus nobles dessins que le simple vol.
L’histoire est assez bien trouvée, intrigante, avec des rebondissements. Arsène va faire diverses rencontres déterminantes pour sa vie, des bonnes et des mauvaises.
Mais cela va peut-être un peu trop vite par moment. On prend le temps de montrer par exemple l’amitié virile que crée Arsène au pensionnat, mais en une seule case tout part en éclat parce qu’une jeune fille jolie fait son apparition. Je veux bien que les rivalités en amour puissent gâcher des amitiés, mais bon, faut peut-être plus qu’un regard pour foutre en l’air une amitié construite en 3 ans, non ? Et tout est un peu comme ça. On nous sort une folle de prison et elle devient en 3 cases une dangereuse intrigante, sans qu’on ne sache quelles sont vraiment ses motivations, pourquoi elle accepte de jouer ce jeu pour ceux qui l’embauchent, etc. Le père adoptif décide d’adopter Arsène parce que… pourquoi ? Je pas vraiment saisi, si ce n’est l’étrange ressemblance avec son fils biologique, est-ce juste cela ?
Bref, il y a beaucoup de choses dans cette aventure, mais certains détails sont un peu trop survolés pour s’attarder sur d’autres qui à mes yeux ont moins d’importance. On passe plus de temps sur les épreuves sportives du lycée que sur les motivations des divers personnages.
J’ai donc trouvé que l’histoire regorge de bonne idée et de rebondissement. C’est une lecture prenante. J’ai pris du plaisir à suivre ses aventures et voir Arsène grandir. Mais je suis resté sur ma faim, surtout pour ce qui est du traitement des divers personnages et de leurs motivations, trop survolé à mon goût. Cela m’a fait l’effet d’une adaptation, d’un texte qu’on aurait donc tronqué pour tenir en bande dessinée. Sauf que je ne trouve pas de roman correspondant. Dommage, parce que, du coup, j’aurais bien eu envie de le lire pour combler les trous laissés par le scénario de la BD.
Hasard ou coïncidence, j’ai dans ma PAL un roman des deux scénaristes reprenant également le personnage de Lupin : les nouvelles aventures d’Arsène Lupin : Les héritiers. J’ai acheté ce livre il y a longtemps déjà et je viens juste de faire le lien avec les scénaristes de la bande dessinée. Après avoir lu celle-ci, je suis très curieuse de voir ce que leur travail donne en roman.
→ sur le site des éditions Rue de Sèvres
→ chez Amazon, BD Fugue ou chez votre libraire préféré
Akkinen : zone toxique
de Iwan Lepingle (Sarbacane, 2018)
Tessie et son père Gaspard viennent s’installer dans une ville du Grand Nord. Gaspard a trouvé un travail dans l’entreprise dirigée par son frère qui exploite les sables bitumineux. Tandis que Gaspard découvre son nouveau travail, Tessie erre seule dans le village. Elle fait la connaissance d’un artiste assez étrange et d’un écologiste qui se bat contre l’entreprise de son oncle qu’il accuse de polluer les eaux, pollution responsable, selon lui, de la mort de sa femme.
Quand l’écologiste disparait, Tessie inquiète demande l’aide de son père. Gaspard est tiraillé entre les supions qu’il commence à avoir et la reconnaissance qu’il a pour son frère qui l’a sorti d’un mauvais pas en lui proposant du travail. Poussé par sa fille, il décide d’enquêter sur la disparition du vieil homme.
J’ai beaucoup aimé cette bande dessinée. Les choses se mettent en place lentement. On suit Tessie et son père qui viennent de s’installer chez cet oncle qui a l’air sympa, mais qui a quelque chose de dérangeant. Tessie ne se sent pas du tout la bienvenue chez son oncle ou le personnel est assez hostile, alors qu’elle se sent bien au contact de cet artiste marginal. Son père prend d’abord très mal cette relation. Suspicieux et plein d’aprioris envers l’artiste, qui, s’il est en effet assez étrange, est d’une grande gentillesse. Mais Gasperd, malgré son côté un peu bourru de père qui veut imposer sa loi, n’est finalement pas si insensible que ça aux paroles de sa fille. Et il ne reste pas sur sa position, il accepte de l’aider à comprendre ce qui a pu arriver à son ami écologiste.
L’histoire, qui avait commencé comme une tranche de vie, prend alors des allures d’enquête policière. Les autorités semblent ne prêter aucune attention à la disparition du vieil homme, Gaspard décide donc de mener lui-même l’enquête, il fouille, interroge, cherche… Et ce qu’il trouve ne va pas lui plaire. Ce frère qui lui a tendu la main n’est pas un homme bien. La position de Gaspard est difficile, tiraillée entre des sentiments contradictoires, il devra choisir entre sa loyauté de frère et ses propres principes moraux. Il en est d’autant plus touchant.
Tessie, quant à elle, est une fille moderne, indépendante, sensible et qui n’hésite pas à pousser son père dans ses retranchements. Père et fille semblent ne plus vraiment communiquer, on devine une histoire difficile qui les conduit dans le Grand Nord. Tessie n’est pas ravie de ce changement, mais tente de faire de son mieux. Cette aventure va raviver les liens entre père et fille après avoir risqué de les casser.
Une très bonne lecture, servie par un dessin très plaisant, tout en nuances de gris et de rouge.
Voir cette publication sur Instagram
→ sur le site des éditions Sarbacane
→ sur Amazon, BD Fugue ou chez votre libraire préféré
L’homme gribouillé
de Serge Lehman et Frederik Peeters (Delcourt, 2018)
J’avais beaucoup entendu parler de ce titre à sa sortie, mais je n’avais toujours pas prix le temps de le découvrir. Faut dire que c’est un gros pavé. J’ai enfin profité de quelques jours de vacances en juillet pour enfin lire à mon tour cette bande dessinée.
Paris sous une pluie diluvienne, Betty et sa fille Clara se sont réfugiées chez Maud, la mère de Betty. Maud est auteur de livre pour enfants, Betty travaille dans sa maison d’édition. Clara partage le don de sa grand-mère pour raconter des histoires, alors que Betty, elle, est perd sa voie dès que le stress est trop grand.
Clara est seule avec sa grand-mère quand un étrange homme vêtu de plumes vient réclamer un paquet. Clara est terrifiée et Maud a perdu conscience. Alors que la grand-mère est hospitalisée, Clara et Betty tentent de comprendre qui est cet étrange homme qui a effrayé la jeune fille et qui semble faire chanter Maud depuis des années. Au fil de leur enquête, elles vont faire d’étranges découvertes. Maud semble avoir fui quelque chose, mais quoi ? Betty et sa fille décident de se rendre dans le village natal de Maud pour tenter de découvrir les secrets de famille. Et leurs découvertes vont les mettre face à de très étranges phénomènes.
Ce qu’elles vont découvrir et loin de tout ce que Betty aurait pu imaginer. Le fantastique s’invite dans leur vie et certaines choses prennent un sens nouveau.
J’ai beaucoup aimé cette BD à l’ambiance très étrange. Betty et sa fille Clara vont mener une véritable enquête pour comprendre qui est vraiment Maud. Celle-ci, plongé dans le coma, ne peut pas leur apporter les réponses qu’elles attendent et la menace qui père sur elle , les pousse à partir chercher des réponses jusque dans les montagnes, bien loin de Paris, dans le village d’où est originaire la grand-mère, là où l’histoire de la famille se mêle aux légendes locales.
Le dessin noir et blanc rend à merveille l’ambiance inquiétante de cette aventure fantastique.
Une très bonne lecture.
Voir cette publication sur Instagram
→ sur le site des éditions Delcourt
→ chez Amazon, BD Fugue ou chez votre libraire préféré
avec ces 3 lectures, je participe au challenge Polar et Thrilleret au challenge Petit BAC
[…] 4 : l’HOMME gribouillé […]
[…] 4 : l’HOMME gribouillé […]