Femmes guerrières, un petit panier de lecture
Coucou ! Comment allez-vous ? Aujourd’hui je vous embarque pour un dangereux voyage en compagnie de femmes d’armes. Attention ça va saigner ! Une aventure toute en bulle avec une BD et deux manga. Prêts ?
Guerrières, quand les femmes prennent les armes
de Louise Depuydt et Louise Dekeuleneer (éditions Jourdan, 2021)
Louise Dekeuleneer reprend ici huit portraits de femmes guerrières puisés dans le livre de Louise Depuydt. Elle nous dresse en BD de court portait de ces femmes aux destins hors du commun et qui se sont démarqué comme guerrières. Des femmes très différentes les unes des autres, aux quatre coins du monde, qui on su l’imposer par la violence et la force comme Bodica qui se révolte contre l’empire roman et se retrouve à la tête de plusieurs tributs britanniques ou encore l’épouse d’un célèbre pirate qui a la mort de celui-ci se retrouve à la tête de plusieurs vaisseaux et impose sa loi à des centaines de pirates sur les côtes chinoises . Une femme samouraï qui se distingue par son maniement de la naginata, une Française duelliste très douée à l’épée… des profils très divers, des personnalités très différentes aussi. Chacune son histoire, chacune sa raison de prendre les armes, toutes ont su s’imposer dans leur domaine.
J’ai beaucoup aimé cette très courte BD qui m’a fait découvrir et redécouvrir des personnages historiques. Sur les 8 femmes présentées, je n’en connaissais que 2 ou 3. Cela m’a donné envie de lire les grandes guerrières de l’histoire de Louise Depuydt et d’en apprendre plus sur ces femmes. Côté dessin on a quelque chose de très épuré, qui m’a bien séduit et qui colle bien au contenu des histoires.
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Une très jolies découverte, une bonne entrée en matière si l’on veut s’intéresser aux femmes ayant pris les armes au cours de l’Histoire.
→ sur le site des éditions Jourdan
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Reine d’Égypte, tome 4 et 5
de Chie Inudoh (Ki-oon, 2018)
Parmi les femmes de l’histoire à avoir non seulement pris les armes, mais carrément la tête d’un empire on trouve Hatchepsout. Cette reine d’Égypte qui deviendra Pharaon.
Dans ce manga on va suivre sa vie depuis son enfance. On la voit grandir, puis devenir l’épouse de son frère devenu pharaon à la mort de leur père. On la suit dans les intrigues de cours, dans les alliances qu’elle va former pour se maintenir le plus haut possible dans la hiérarchie de l’état malgré mon frère et mari avec qui elle entretient une relation de haine.
je vous ai déjà parlé du premier tome :
Je reviens aujourd’hui sur les tomes 4 et 5 qui marquent un tournant important dans l’histoire. Pendant les 4 premiers tomes, on découvre Hatchepsout, comment elle devient reine et quelles sont ses ambitions. La façon dont elle va tenter d’influencer la politique dès que son mari est absent, puis à la mort de celui-ci en tant que régente du jeune pharaon qui n’est pas en âge de régner. Le tome 5 marque un tournant dans la vie de Hatchepsout. Elle devient enfin pharaon, mais cela ne sera pas aussi simple de s’imposer à ce poste en tant que femme. Elle va devoir montrer que sa condition de femme ne fait pas d’elle un pharaon faible face aux représentants des règnes voisins. C’est un tome charnière. La vie de Hatchepsout a pris un nouveau tournant. Elle a enfin atteint son but : devenir pharaon. Saura-t-elle maintenant se faire respecter ?
À la tête d’un puissant empire, Hatchepsout n’hésite pas à se salir les mains et à prendre elle-même les armes quand il le faut. Je trouvais qu’elle avait toute sa place dans ce panier dédié aux femmes guerrières, bien qu’elle fut plus qu’une simple guerrière.
Le manga est très agréable à lire, le dessin est très stéréotypé, avec des grands yeux, mais j’aime beaucoup le soin apporté au décor et aux tenues. L’histoire est bien sûr romancée, d’autant que les sources historiques ne doivent pas être très détaillées, mais cela reste très intéressant à lire pour découvrir l’Égypte ancienne.
Un très bon manga que je conseille à tous les amateurs d’Histoire (celle avec un grand H) et d’aventure. L’intrigue ne manque pas de rebondissement.
→ sur le site des éditions Ki-oon
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Tigre des neiges, tome 1
de Akiko Higashimura (Le lézard noir, 2018)
Changement d’époque et de pays. Direction le Japon au XVIe siècle. Uesugi Kenshin est un héros célèbre de l’époque Sengoku. Un mystère plane autour de ce héros et il existe une théorie selon laquelle il s’agirait d’une femme. C’est l’hypothèse qu’adopte Akiko Higashimura pour nous raconter l’histoire de cette guerrière hors du commun qui marqua l’histoire.
Dans ce premier tome, on découvre son enfance, une époque où Uesugi Kenshin n’est pas encore son nom. Tora naitra en 1530 au château de Kasugayama. Son père, Nagao Tamekage, veut un fils pour lui succéder. Son fils ainé, fragile de constitution et délicat de tempérament est une déception pour lui. Quand la fillette vient au monde, Nagao Tamekage décide qu’elle sera élevée comme un homme, et lui donne le nom de Torachiyo. Il veut en faire un puissant guerrier. Et son voeu sera exaucé, en grandissant Tora se révèle doué pour le combat, mais aussi en stratégie, elle adore la guerre, étudier les arts martiaux et la stratégie militaire, casse-cou, elle a tout du fils que son père rêvait d’avoir. Au grand damne de sa mère qui refuse d’accepter qu’elle n’ait pas un comportement plus adapté à ce qu’on attend d’une fille.
Un premier tome sympa, ou l’on découvre l’enfance de celle qui deviendra une grande guerrière. Le manga est très agréable à lire, le personnage de Tora est sympathique. Elle n’en fait qu’à sa tête, toujours prête pour faire des bêtises. Véritable tête de mule, elle fait tourner sa mère en bourrique et fait la fierté de son père.
Le manga est très romancé et l’on voit tout de suite que Akiko Higashimura n’est pas une experte d’histoire. Le manga fourmille de petits détails qui sont historiquement peu probables, mais donnent plus de personnalité au personnage. Par exemple, Tora est envoyé étudier dans un temple bouddhiste et elle y garde sa tenue alors que tous les autres pensionnaires ont une tenue de moine. Cela est peu plausible et permet de facilement la distinguer parmi les moines. Ce n’est que des petits détails, mais c’est ce qui fait la différence entre un manga historique très romancé et un mange historique tel que par exemple l’homme qui tua Nobunaga dont je parlais la semaine dernière ou encore plus forte que le sabre. Comme je m’attendais à un manga historique, j’avoue que ça m’a un peu fait tiquer. Il faut prendre ce manga un peu plus à la légère. L’autrice n’est pas une experte d’histoire et l’assume très ouvertement. Elle en joue même dans des pages humoristiques à double lecture que j’ai trouvé très drôle. Maintenant que me voilà aventure je vais pouvoir profiter de ma lecture en la prenant pour ce qu’elle est, un manga qui s’inspire de la vraie histoire pour dépeindre le portait d’une femme forte et étonnante dans un cadre historique.
Je reviens sur ces pages à double lecture. Afin de poser le cadre de son histoire, Akiko Higashimura nous livre quelques informations purement historiques sur l’époque et sur Uesugi Kenshin. Mais comme l’histoire c’est pas tellement son truc elle divise la page en deux, en haut les infos historiques pour ceux qui ont envie d’en savoir plus, en bas un papotage direct avec l’autrice autour d’un thé. Finalement on peut faire la lecture qu’on veut, s’attacher aux faits historiques et garder à l’esprit que c’est un personnage ayant réellement existé et sur lequel la communauté d’historien n’est pas parvenue à se mettre d’accord. Ou tout simplement un manga qui se déroule durant la période des provinces en guerre. Au lecteur de choisir s’il veut un cours d’histoire ou pas. J’ai trouvé cette idée très amusante et sa donne bien le ton pour la suite. Le premier tome est très léger, il y a beaucoup d’humour et la petite Tora est présentée comme un enfant espiègle qui aime n’en faire qu’à sa tête. Elle est rigolote et attachante, toujours débordante d’énergie.
Mais l’histoire n’est jamais loin puisqu’il y sera tout de même question de guerre et d’autres personnages historiques importants. L’autrice parvient à un bon équilibre qui fait que ce manga intéressera autant les amateurs d’histoire que les amateurs de manga d’aventure. On a les informations sérieuses de l’un et la légèreté de l’autre.
Une seule chose m’a finalement chagriné dans ce premier tome : la mère. Je trouve que le personnage ne fonctionne pas très bien et a beaucoup de contradictions. Les premières pages nues présentent une femme forte capable d’aller chaque jour prier dans un temple difficile d’accès malgré sa grossesse. Puis les pages selon nous montent une mère toujours en larme face au comportement de « garçon manqué » de sa fille. Or puisque sa fille est élevée comme un garçon elle a le comportement qu’on attend d’elle, je ne vois pas pourquoi la mère en serait choquée ou chagrinée. Mais encore une fois je chipote sur des détails. L’ensemble est très agréable et j’ai passé un très bon moment. J’ai beaucoup aimé le personnage du grand frère, contraint d’endosser le rôle d’héritier alors qu’il ne s’intéresse qu’à l’art et à horreur de la guerre.
J’ai hâte d’en découvrir plus sur Uesugi Kenshin et de voir l’espiègle Tora se métamorphoser en terrible chef de guerre.
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Je me régale avec Reine d’Égypte, merci encore 😉 J’ai réservé le dernier tome à la médiathèque, j’attends qu’il arrive 😀 Guerrières, quand les femmes prennent les armes a l’air très intéressant ! Décidément tu titilles souvent ma curiosité 😉
ah ! ravie que la reine d’Egypte te plaise 🙂