Premières lignes #22 – Clairs ou obscurs
Ma lecturothèque nous invite à partager les premières lignes de nos lectures. Cette semaine j’ai choisi de partager avec vous le paragraphe de Clairs ou Obscurs de Jean-Claude Ceccarelli, publié aux éditions Sydney Laurent et que je m’apprête à lire. Un premier paragraphe qui me donne bien envie de me plonger dans cette histoire de peintre et de renaissance.
En cette fin d’année 1267, alors qu’on s’apprêtait à fêter Noël, les guelfes de Florence, avec l’aide des Français menés par Guy de Montfort, chassèrent les pauvres gibelins. Comme disait Montaigne, il y avait si peu de différences entre eux que lui-même était pris pour un gibelin par les guelfes et vice versa. Certains machiavéliques étaient persuadés que la sérénissime jetait de l’huile sur le feu, afin de diviser pour mieux régner. On était loin d’imaginer que dans le modeste village de Vespignano un enfant venait au monde, Giotto di Bondone et qu’il allait provoquer un immense mouvement culturel qu’on appellerait Renaissance. Avec ses disciples, il projeta les bases d’une pré-Renaissance. Il bâtirent un mouvement humaniste, plaçant l’homme au centre de l’univers en devenant libres de son destin. Adolescent précoce, talentueux, mais aussi aimant plaisanter, aidé de ses capacités, il peignit une mouche sur le visage d’un personnage peint par le grand Cenno di Pepo, surnommé Cimabue, le têtu méprisant. Ce surnom est resté à la postérité. A plusieurs reprises, l’artiste devait souffler sur l’animal, qui s’obstinait à rester sur le tableau.