L’entrevue [BD]
Bande dessinée de Manuele Fior, publiée chez Futuropolis (2013)
Résumé : L’entrevue est un récit de science-fiction qui n’explore pas les étoiles, mais le délicat et fragile univers intérieur des relations, des sentiments et des affections de chacun de nous.
Étudiant les thèmes qui lui sont chers, Manuele Fior nous offre un roman graphique sur le temps qui passe, sur la confrontation entre les générations, sur notre société en pleine mutation… (source : Futuropolis)
J’ai emprunté cette BD après l’avoir vu chez mes camarades de la BD de la semaine (désolé je ne sais plus chez qui je l’ai repéré). Et je dois avouer que cette lecture me laisse assez perplexe, je ne sais pas trop quoi en penser.
Graphiquement j’ai trouvé ça très intéressant. Il y a de belles planches, beaucoup de variations, de jeux de style. C’est un très bel objet.
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Il y a cependant un détail graphique qui m’a perturbé : le visage de l’héroïne (qu’on peut voir en couverture) est étrange par rapport aux autres personnages qui ont des traits plutôt réalistes. Est-ce voulu ? Est-ce que cela a a voir avec cette histoire d’extraterrestre avec qui elles prêtent communiquer ? Est-ce pour laisser planer le doute quant à sa nature ? Ou pas du tout ? Je ne sais pas trop, mais son visage m’a interpellé, je le trouvais étrange.
Et je peux dire la même chose de l’histoire. Étrange. Elle m’a laissé perplexe. Ça part dans tous les sens, mais on ne va au bout de rien.
Il y est question d’extraterrestres envoyant des messages, mais on ne sait pas vraiment la teneur du dit message, ni le comment, ni le pourquoi. Alors qu’il s’agit d’un énorme bouleversement, en à peine quelques jours, tout le monde semble en faire abstraction et ne souhaite qu’une chose, revenir à la normale. Reprendre son train de vie. C’est inattendu comme réaction. Mais finalement, j’ai trouvé cela assez intéressant. Cela fait écho avec l’actualité. Alors que notre système est mis à mal par une pandémie qui a bouleversé l’économie mondiale, nous sommes tous là à attendre que les choses reviennent à la normale. Est-ce seulement possible ? Est-ce d’ailleurs vraiment souhaitable ?
Le dernier chapitre, censé venir nous apporter quelques réponses quant à cette histoire d’extraterrestres, est cependant assez décevant. Leur venue n’aura finalement pas été sans conséquence, mais les réponses me semblent tout aussi nébuleuses que les premiers contacts.
Il est aussi question de ce qu’il appelle la « nouvelle convention » une façon de vivre l’amour et la sexualité nouvelle : pas d’attaches, pas d’exclusivité, pas de mariage, pas d’émotions… là encore je suis perplexe. Déjà, parce que je voix pas ce qu’il y a de nouveau là dedans. Le discours des membres de la nouvelle convention me fait tout de suite penser à mai 68. Rien de bien nouveau donc, si ce n’est que dans cette société futuriste ils ont obtenu un statut administratif. Là encore, je m’interroge, quel est l’intérêt d’avoir un statut administratif qui dit que tu baises avec qui tu veux ? Que cherche-t-il à nous raconter avec cette « nouvelle convention » ? Je ne l’ai pas vraiment compris.
Il reste la réflexion du héros, et c’est sans doute là que réside le véritable intérêt de la BD. Peu importe les extraterrestres et leur message, la nouvelle convention et ses idées de mode de vie différent, ce dont il est question ici c’est d’un homme, arrivé à un tournant de sa vie, qui va voir les petits bouleversements de sa vie personnelle, coïncider avec les bouleversements globaux. Il est question de ses désirs, de ses remises en questions, de sa façon de s’adapter et d’avancer.
Peut-être est-ce de cela que nous parle l’entrevue ? L’adaptation. Le monde bouge, il est en perpétuel mouvement, la société change et il faut s’adapter, rester ouvert d’esprit sans pour autant se laisser influencer, trouver sa route.
C’est amusant. Cette lecture m’a fait passer par différentes phases. Pendant que je lisais, j’étais surtout captivé par le dessin et la mise en page. En refermant la BD, j’étais perplexe quant à l’histoire dont je ne percevais pas le sens. Et maintenant que j’écris mon avis, je me dis que finalement ça raconte des choses intéressantes. Ce serait marrant de la relire dans quelques mois et voir qu’elle en sera mon ressenti à ce moment-là.
→ sur le site des éditions Futuropolis
→ sur Amazon, BD Fugue ou chez votre libraire préféré
→ à lire aussi les avis de Mo et Jerome
avec cette lecture je participe au rendez-vous
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Toujours aussi séduisant le dessin de Fior ! Je l’ai lu mais j’avoue qu’il ne m’en reste pas grand chose^^
moi je dirais le contraire, plus les jours passent et plus ça me semble intéressant, à voir si cela résiste au temps
graphiquement en revanche c’est super
Ton billet me laisse perplexe et hésitante sur cet album qui semble bien étrange ! 😉
il est très étrange et je suis moi-même perplexe 😀
Bien trop nébuleux pour moi ! Et puis ma rencontre avec Fior s’était soldée par un retentissant échec avec Cinq mille kilomètres par seconde, beau mais bien trop soporifique à mon goût… Je passe sans regrets !
c’est la première fois que je lis cet auteur.
Très beau graphiquement mais étrange dans la construction … pas sûre de suivre
J’aime ta réflexion mouvante autour de cet album (ça m’arrive aussi), mais j’avoue n’être que moyennement tentée.
J’adore le trait de Fior.
Cet album est sur mes étagères, mais, mystère, je ne sais même pas si je l’ai lu ou non.
Ce qui n’est pas très rassurant pour lui (ou pour moi ceci dit…)
ça m’arrive aussi parfois
La couverture me plaît énormément mais j’avoue que ta chronique ne me donne pas forcément envie d’aller au delà. A voir si je tombe dessus…
Je n’ai jamais vraiment adhéré aux livres de Manuele Fior, j’en ai lu plusieurs mais c’était à chaque fois étrange… Bref, celui-ci ne passera peut-être pas par moi…
Bon.. après t’avoir lue, il me semble que c’est à nous de faire notre propre avis et de découvrir ce qui se cache derrière cette bd. 🙂
pas du tout fan du dessin, je passe mon tour !
Je le feuilletterai en librairie parce que tu me rends curieuse, mais je doute que ça aille plus loin.
graphiquement c’est très joli, mais l’histoire c’est spécial