Sentiment 26 ~by yomu-chan

8 septembre 2016 3 Par Yomu-chan

Bonjour bonjour,

aujourd’hui nous allons parler dystopie. C’est en effet un genre que j’affectionne assez, c’est pourquoi, à la bibliothèque, mon regard a été attiré par Sentiment 26 de Gemma Malley et sa quatrième de couverture plutôt prometteuse. Je cherchais à ce moment là un livre  pas trop prise de tête mais qui saurait me faire voyager. Après lecture je confirme que ce n’était VRAIMENT pas prise de tête… m’enfin je vous expliquerai tout ça après, voici d’abord un petit synopsis.

Le récit prend racine dans un univers post-apocalyptique où, après les « horreurs », les quelques humains encore « sains » se sont regroupés dans une ville (entourée de murs et de grands portails bien bien fermés évidemment) aux codes bien particulier. D’abord chaque individu se voit jugé et attribué une étiquette (cela ne vous rappelle rien ? ). Ces étiquettes vont de A à E et elles déterminent en quelque sorte votre « pureté ». En effet suite aux « horreurs » durant les quelles les Hommes sont devenus fous et violents, il a été décidé par « le frère » et un autre grand gourou, dont j’ai oublié le patronyme,  que tout le monde se verra amputer d’une partie de son cerveau soi-disant à l’origine du mal dans l’esprit des gens. C’est dans ce contexte que l’on fait la connaissance d’Evie, 16 ans. La jeune fille est tourmentée car elle rêve. Et ça, le système l’interdit , le fait de rêver signifie que tu refoule des sentiments mauvais et que donc tu es mauvais. Malheureuse comme tout elle doit pourtant faire bonne figure pour conserver son rang dans cette société faite de castes; de plus elle va bientôt se marier avec Lucas, le garçon le plus vertueux de la ville, le parfait model du système. Mais oh damn ! En fait Evie est amoureuse depuis toujours de Raffy, le petit frère de Lucas, qui lui est tout le contraire de ce que revendique le grand gourou, c’est un déviant ! Vient le jour où celui-ci crois avoir découvert une faille dans le système et se voit alors rétrogradé au rang de E. Evie qui découvre les conséquences que cela implique décide de fuir avec son amoureux. Commence alors une épopée au cœur de ce monde à la dérive où les jeunes gens essaient de se battre contre ceux qui les ont manipulés toute leur vie.

Bonnnnn. A ce stade vous avez compris que sentiment 26 n’est pas un grand chef d’oeuvre de littérature et qu’il emprunte un chemin déjà bien tracé, avec une recette déjà réutilisée 300 fois. La ville fermée et divisée par des castes, l’héroïne différente et qui ne rentre pas dans les codes établie par la citée, qui cache un secret qui va bouleversée les fondements de celle-ci, et n’oublions surtout pas l’histoire d’amour tourmentée qui ne fait que rebondir entre « je t’aime » et « moi non plus » ! Je n’ai rien contre ces schémas narratifs un peu bateau que l’on retrouve souvent, j’avais beaucoup aimé divergente (les deux premiers tomes seulement , et je ne veux même pas entendre parlé de ces films au caca qui servent d’adaptation, j’ai regardé le premier et ça m’a suffit), je vous avais  aussi parlé de les 100, que j’ai lu cet été et qui savait nous maintenir dans son univers malgré un scénario peu originale, car la structure du récit et les personnages rendaient le tout sympa. Le problème avec sentiment 26 c’est qu’il allie une atmosphère déjà vue, avec des personnages vides aux quels on ne s’attache pas, et un dénouement privé de toute surprise.

Histoire de ne pas malmener ce livre sans arguments valables je vais approfondir chacun de ces points. D’abord son scénario, le squelette du récit. Comme je l’ai déjà dit l’essence d’une telle histoire n’a rien d’originale, elle suit un schéma type, sans surprise donc pour le lecteur. Et c’est dommage, car, comme souvent, l’idée de base aurait pu avoir un petit quelques chose de sympa, si elle avait été exploitée correctement. Effectivement cette histoire d’amygdale que l’on doit amputer de notre cerveau et qui permettrai de contrôler le mal chez les individus, ça a de la gueule ! Mais selon moi l’auteure n’a pas su faire mûrir son idée et au final elle ne fait que donner un nouveau déguisement à un système de caste. En avançant un peu dans l’histoire on voit bien qu’elle tente de donner un peu plus d’importance à ce phénomène mais sans arriver pour autant à décoller. De plus ce squelette narratif reste très pauvre de par sa forme. C’est à dire qu’il n’y a aucun procédé littéraire pour venir étayer le récit. Une structure des plus basique, avec une narration chronologique toute simple, durant laquelle on suit tout le temps les mêmes personnages. Ah non, je suis mauvaise langue ! Il y a deux passages durant lesquels on s’éloigne d’Evie pour retourner mettre notre nez dans cette ville, voire ce qu’il s’y passe. Mais on sent bien que l’auteur utilise cela uniquement pour rapporter un fait que l’on aurait eu du mal à raconter autrement, un pur arrangement pratique et non un véritable procédé stylistique. Je veux dire qu’il aurait été possible avec les éléments mis en place d’aller chercher une narration un peu moins linéaire afin de redonner un peu de peps à tout ça.

Ensuite les personnages. Même une histoire fade peut s’avérer alléchante pour peu qu’elle soit vécue par un personnage attachant ! Mais même là Sentiment 26 fait un flop.  Effectivement déjà handicapée par le fait de mettre en scène une héroïne type, Gemma Malley n’a pas su faire d’Evie un personnage sympa. Bien sûr cela ne reste que mon point de vue personnel, car l’identification aux personnages d’un roman est très subjective, mais je n’ai trouvé dans Evie aucune caractéristique attachante. C’est vrai quoi, ça commençait plutôt bien, cette jeune fille qui fait des rêves dans une citée où c’est interdit !  Moi qu’on m’interdise de faire des rêves ça me scandalise, je m’attendais à une héroïne forte et intelligente qui allait comprendre que les habitants étaient manipulés et qui essaierait de se battre contre ce système. Mais non. Evie ne fait que culpabiliser. Certes on lui a apprit depuis sa plus tendre enfance que rêver c’est mal alors bien sûr il lui faut du temps pour réagir mais bon dieu faites qu’elle réagisse à un moment donné ! Non elle pleurniche, culpabilise, pleurniche et ainsi de suite. Elle ne trouve aucune réponse par elle même, cela vient toujours des autres, elle ne fait que suivre un mouvement, et ne prend quasiment aucune décision. Elle m’énèèèèrve ! Enfin je veux dire, elle n’a pas l’étoffe d’un héro. Dans ce genre de livre le héro doit être précurseur d’un mouvement de rébellion, je sais pas moi, avoir un minimum de caractère.  S’ajoute à cet insipide personnage son insipide histoire d’amour. Premier défaut c’est nian-nian , mais ça à la limite c’est pas grave, on adooore les amours nian-nian pour peux que ce soit un peu profond et recherché. Là on ne comprend même pas pourquoi les personnages sont amoureux. On sait juste qu’ils s’aiment depuis l’enfance. Peut-être est-elle attirée par son côté rebelle, mais elle passe son temps à vouloir l’assagir. Peut-être est-il attiré par elle car il lui trouve quelque chose de spécial, mais j’aimerais bien savoir quoi, je pense que l’auteure elle-même n’a pas réfléchi aussi loin. En plus on apprend leur relation de façon assez bizarre. Personnellement j’ai trouvé que ça venait un peu comme un cheveux sur la soupe.  Enfin je veux dire, il ne suffit pas d’embrasser tout les soirs une personne que l’on trouve belle pour vivre une relation passionnelle. Quand on est amoureux ça se ressent dans les choix de vie que l’on fait.  Mais non là, on se contente de nous dire qu’ils s’aiment trop, et voilà. Et puis franchement le coup du brun mystérieux trop rebelle et impulsif VS le blond calme et intelligent, ça va quoi. L’héroïne on ne sait même pas à quoi elle ressemble, on sait juste qu’elle hésite entre un brun et un blond. C’EST UN PEU TROP FACILE ! Tout de même un personnage se doit d’être un peu travaillé !

Enfin bref  je vais m’arrêter là dans l’étude de ce livre qui, vous l’aurez compris, ne m’a pas plu. Je crois qu’il y a une suite, mais je ne prendrais pas la peine de la lire, d’abord parce que je n’apprécie pas le style d’écriture mais aussi parce que je croyais l’histoire terminée et que je me demande bien ce qu’il pourrait bien y avoir à raconter d’autre à propos de cette histoire.

  

Bien sûr il ne s’agit là que de mon avis personnel. Peut-être suis-je trop vielle pour lire ce genre de roman, qui s’adresse sans doute plus à des jeunes filles pré-ados. Mais je reste persuadée qu’on peut trouver de jolies pépites dans ce style de littérature, si vous en avez à me conseiller je suis toute ouïe !

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