L’enfant cachée
Marc Lizano
Greg Salsedo
C’est l’histoire de Dounia Choen, petite fille juive qui échappera à la rafle du Vel d’Hiv grâce à la bienveillance de ses voisins et aux réseaux de solidarités qui lui permettront de quitter Paris et vivre à la campagne sous le nom de Simone. Devenue grand-mère, Dounia va raconter son histoire à Elsa, sa petite-fille, un soir au coin du feu.
« C’était il y a longtemps. Mamie était encore une petite fille. Je devais avoir ton âge. »
« alors… toi aussi, tu voulais des chaussures roses? »
« pas vraiment, ma puce »
Cette BD s’adresse aux enfants du primaire et raconte l’histoire de la discrimination puis de la déportation des juifs avec simplicité et sans jamais tomber dans le morbide ou le dérangeant pour ne pas choquer le jeune lecteur. Et cela serais d’ailleurs parfaitement inutile. Ici l’accent est mis sur la cruauté de la discrimination mais aussi sur sa bêtise, le tout vu par les yeux d’enfant. Ceux de Dounia qui ne comprend pas pourquoi subitement la maîtresse lui demande de s’asseoir au fond de la classe. Et ceux d’Elsa qui ne comprends pas pourquoi sa grand-mère était traité de la sorte.
« Oui mais alors, pourquoi à l’école ils ont été méchants? Il n’aimaient vraiment pas les juifs? »
« Je ne sais pas… Enfin, je ne pense pas. Je crois plutôt qu’il ne savaient pas ce qu’ils faisaient. Nous n’étions que des enfants »
« Et la maîtresse ? C’était une grande ! »
Mais plus encore que sur le malheur vécu par les juifs à l’époque, cette BD s’attarde sur ce qui a permis de sauver Dounia : la solidarité et la résistance d’hommes et femmes courageux qui ont pris des risques pour sauver ces enfants. Et c’est là qui réside la beauté de cette bande-dessinée. Elle nous raconte une histoire terrible mais aussi l’espoir, le courage, la solidarité. Elle nous dit, ou plutôt elle dit à nos jeunes enfants qu’il ne tient qu’à nous et à eux de faire en sorte que cette terrible histoire ne se répète pas, d’abolir les discrimination.
En tant qu’adulte, je n’ai pas trouvé cette histoire captivante mais je trouve qu’elle est un bon outil pédagogique. Elle sait trouver les mots pour expliques une sobre page de notre histoire aux plus jeunes. Un côté pédagogique que j’ai regretté ne pas trouver dans L’Envolée sauvage, qui pourtant offre un récit plus captivant et des personnages plus intéressant. Ce dernier s’adresse à un public plus âgé capable d’intégrer des références historiques qui lui font défaut.
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