Quartier lointain, quand le cinéma français adapte un manga

4 octobre 2012 1 Par Bidib

quartier-lointain.jpg

Le film, réalisé par Sam Garbarsky en 2010, reprend la trame du manga éponyme de Jirô Taniguchi (1998) et la transpose en France.

Étant une grande fan de Taniguchi, j’étais très curieuse de voir ce que donnerait une adaptation live à la sauce Roquefort. Je dis ça parce que c’est typiquement français les fromages qui puent et tout ça, rien à voir avec les origines du Réalisateur, que je ne connais pas, ni le lieu où se déroule l’histoire. D’ailleurs je ne sais même pas d’où est le Roquefort exactement. Mais revenons au film !

Le casting :

Pascal Gregory : Thomas adulte

Jonathan Zaccaï : le père

Alexendra Maria Lara : la mère

Léo Legrand : Thomas adolescent

L’histoire : c’est donc celle du manga, parfum français

Thomas, un homme d’une cinquantaine d’années, las, déprimé, il se rend à un salon de la BD. Mais en rentrant le soir, il se trompe de train et se retrouve au village de son enfance. Il décide alors de visiter la tombe de sa mère et perd conscience au cimetière. Quand il se réveille, il se retrouve dans son corps de 14 ans. Il veut alors saisir cette deuxième chance qui lui est donnée pour empêcher son père de les quitter comme il l’a fait.

quartier-lointain-1.jpg

La Bande-annonce :

Alors, réussie comme adaptation ?

Et bien, j’ai beaucoup aimé ce film. Le début est un peu lent. Cette lenteur met en relief l’état dépressif du protagoniste, mais déstabilise un peu. On se demande pourquoi les acteurs parlent de cette drôle de façon, ça ne fait pas très vrai. Peut-être la déprime est un peu surjouée.

Mais une fois que Thomas se retrouve aux jours de ces 14 ans, le ton change. Il a toujours son esprit de 50 ans, qui continue de nous parler en voix off. Mais, être ainsi projeté dans son passé, va lui redonner goût à la vie. Bien que hanté par le souvenir d’un passé douloureux il se laisse porter par l’insouciance de l’adolescence tout en cherchant à comprendre pourquoi son père est parti et, s’il partira encore, cette fois-ci.

Le film est également très drôle. Du moins, moi j’ai bien ri. Voir le jeune Thomas s’émerveiller d’un simple déjeuner en famille et la tête de ses parents qui se demande quelle mouche a bien pu piquer leur gamin… C’est très bien joué et ça m’a beaucoup amusé.

Leo-Legrand.jpgLe casting n’est pas mal du tout. À part Pascal Gregory, je ne connais pas les autres acteurs, mais je les trouve tous bien dans leurs rôles. La maman est belle comme tout. Le père mystérieux à souhait. Et j’ai craqué pour le petit Léo Legrand, qui est mignon comme tout et nous offre une belle interprétation. Et il est mignon, ah! non, je l’ai déjà dit ça  ^-^’

Pour la peine je vous mets un petit portrait  ^w^

Et à la fin du film, ouvrez bien les yeux ! Il se pourrait que vous aperceviez un certain Taniguchi dans le TGV ; )

Le film n’est cependant pas une simple adaptation du manga dans un village français, le réalisateur s’est approprié l’histoire et l’a faite sienne. Outre le pays, de nombreux détails changent comme, par exemple, le métier du protagoniste. Dans le film il est un auteur de BD ce qui permet une fin plus ouverte. Dans le manga, il y a un côté fantastique : ce bond dans le temps est arrivé. Alors que le film laisse le choix au spectateur : est-ce vraiment arrivé ? Le protagoniste n’aurait-il pas rêvé ? C’est ce que laisse suggérer son regard croisant celui de Taniguchi dans le TGV du retour.

Si le fond de l’histoire est le même : que dirions-nous si nous avions la possibilité de revenir dans le passé et parler au père qui nous a abandonnés ? Pour autant, l’histoire est différente : les détails, la chronologie, le contexte… Cette réinterprétation du manga est une réussite. Très bon film. À voir avant ou après le manga. D’ailleurs, moi, ça m’a donné envie de relire le manga que j’ai lu il y a plus d’un an déjà. 

    DVD édité par Wild Side Video – dispo sur Amazon

Pour en savoir plus sur le film :

La bande originale du film est du groupe français Air, très connu à l’étranger. Taniguchi lui-même les écoute en travaillant chez lui. Ils sont également les auteurs de la BO du film Lost in Translation de Sofia Copola (super film, soit dit en passant).

Le scénario du film a été écrit à 3 mains par Sam Garbarky lui-même, Jerôme Tonnerre et Philippe Blasband.

Retrouvez le film sur Allociné pour encore plus d’infos : link. Vous y trouverez, entre autres, des interviews de Sam Garbarsky et Jirô Taniguchi

Share