Yôkai, ces créatures sorties du folklore japonais qui peuplent les manga

22 avril 2016 26 Par Bidib

Aujourd’hui, j’avais envie de faire un petit article pour parler des Yôkai, ces créatures étranges qui peuplent le folklore japonais et que l’on retrouve régulièrement dans les manga et les anime. Si l’envie d’en parler est présente, ma connaissance du sujet est loin d’être parfaite, alors n’hésitez pas à apporter votre pierre à l’édifice. 😉 Je vous propose ici un petit aperçu, une entrée en matière qui ne demandera qu’à être complété par plus de lectures. 🙂

 Des yôkai et des mots :

The Heavy Baske (1892) de Tsukioka Yoshitoshi

Yôkai s’écrit 妖怪, le kanji signifie “attractif”, “séduisant” tandis que le kanji  signifie “apparition”. Sous ce terme générique, on nomme toutes sortes de créatures surnaturelles diverses. Certaines sont issues d’anciennes légendes, d’autres, plus modernes, ont été crées de toutes pièces par des artistes de l’époque Edo (1600-1868) ou encore par des mangakas contemporains tels que Mizuki Shigeru. Sous ce terme on peut aussi trouver des créatures issues du folklore occidental. Il existe des yôkai bienveillants et d’autres très dangereux, entre les deux une multitude de yôkai s’amusent à jouer de mauvais tours aux humains.

rassemblement de yôkai dans Natsume Yuujinchou

On retrouve des yôkai dans nombreux manga et anime, qu’ils en soient les personnages principaux ou de simples figurants. Par exemple, dans le film d’animation Lettre à Momo ils jouent un rôle principal et sont bienveillants.

D’autres mots désignent ces créatures surnaturelles : ayakashi, mononoke ou mamono.

Ayakashi (妖) semblerait désigner des yôkai ayant la particularité d’apparaître sur une surface d’eau (lu sur wikipedia…). On retrouve en effet un ayakashi dans l’épisode Umibozo de la série Mononoke (si vous ne l’avez pas vu, il faut absolument vous la procurer c’est génial !). Dans cet épisode,  l’apothicaire est sur un bateau et c’est en mer que l’ayakashi apparaît. Cet ayakashi est le fruit de la rancune éprouvée par une humaine en mourant (caractéristique que l’on retrouve chez de nombreux yôkai, mais nous y reviendrons plus tard).

ayakashi (umibozo) dans la série Mononoke

Pour la petite histoire Umibozo (海坊主) est le nom d’un yôkai marin naufrageur. Son nom signifie “moine de la mer”. Son aspect varie selon les sources. Il est tantôt représenté comme une énorme silhouette noire avec de grands yeux, tantôt comme un vieil homme.

le marin Tokuso rencontrant un umibōzu, par Utagawa Kuniyoshi

Si l’ayakashi de la série Mononoke semble correspondre à la définition de wikipedia, dans d’autres séries le terme ayakashi est utilisé pour désigner des apparitions qui se matérialisent aussi bien sur terre que sur l’eau. Je pense notamment à Noragami (manga anime) où ce nom est employé pour désigner toutes les créatures nées des amertumes, tristesses et autres émotions négatives humaines. Dans cette série Yato, un dieu mineur, utilise des armes spirituelles pour détruire lesdits ayakashi et ainsi libérer les humains de leur emprise.

ayakashi dans la série Noragami

À noter que la série Mononoke est un spin-off d’une série intitulée Ayakashi : Japanese Classic Horror, série animée composée de 3 arcs indépendants réalisés par 3 réalisateurs différents et mettant en scène des histoires de fantômes (si vous ne savez pas quoi m’offrir pour mon anniversaire… 😛 ).

On trouve encore le mot ayakashi dans le titre du manga Secret Service Maison de Ayakashi de Cocoa Fujiwara où les personnages principaux sont mi-humain mi-yôkai.

Secret Service

Secret Service

Les yôkai sont encore appelés mononoke (物の怪), autre terme générique utilisé pour parler de monstres ou esprits.  signifie “chose”, “objet”, et on retrouve le kanji 怪 de yôkai qui signifie “apparition”, “mystère”.

Ce terme donne son nom à la série dont je vous parlais plus haut (Mononoke – モノノ怪), mais aussi à l’un des film de Miyazaki : Princesse Mononoke (もののけ姫)

Je n’ai, pour ma part, jamais rencontré l’appellation mamono, mais on pourrait ici citer le terme yurei (幽霊) qui désigne lui les fantômes en général à ne pas confondre avec les yôkai qui seraient plutôt des monstres. Les yurei sont les âmes des défunts qui n’ont pas trouvé le repos après leur mort à cause d’une rancune ou autre.

Yūrei par Sawaki Sūshi (1737)

Des yôkai et des formes

Les yôkai sont de formes et de natures très variées : animaux magiques, humains ayant perdu leur humanité à cause d’émotions négatives, objets prenant vie… il n’y a aucune limite à la yôkai’attitude !

des animaux à vous faire peur

Nombreux sont les animaux magiques que l’on pourrait trouver sous le terme de yôkai. Je ne vais pas m’amuser à tous les reprendre, je n’en citerai que quelques-uns des plus connus.

Tanuki

Commençons avec le tanuki. Tanuki est le terme désignant en japonais le chien viverrin, petit canidé originaire de l’Asie de l’Est. Ce terme est utilisé en occident pour désigner le bake danuki (化け狸) esprit de la forêt ayant la forme d’un tanuki. Il est souvent représenté avec un chapeau de paille et une gourde de saké. Il a le ventre bien rebondi et de gros testicules. Il est généralement considéré comme un symbole de bonne fortune. Les tanuki (tous comme les renards) sont des o-bake (お化け – aussi appelé bakemono 化け物 du kanji 化 “se transformer”, “se métamorphoser”), soit des esprits métamorphes. Ils peuvent changer de forme à loisir et prendre une apparence humaine. Mais la caractéristique la plus étonnante du tanuki est ce qu’il fait de ses testicules ! Il peut les grossir et les utiliser à des fins diverses.

On ne peut pas parler de tanuki sans mentionner Pompoko (j’adore ce film !) de Isao Takahata (studio Ghibli). Dans le film, on les voit se métamorphoser de plus belle.

J’avais été surprise dans le film de voir les transformations faites avec des testicules. J’ai découvert plus tard que ce n’était pas une invention de Takahata, mais un fait reconnu de cet animal dans le folklore japonais.

estampe de Kutagawa Kuniyoshi

Kitsune

Au côté du tanuki on trouve le kitsune, le renard. Ici, c’est le même terme qui est employé à la fois pour désigner l’animal réel et la créature légendaire : 狐. Tout comme le tanuki, le renard est un yôkai métamorphe et peut prendre forme humaine.

Les renards peuvent être bienveillants, ils sont alors associés au dieu Inari (dieu des céréales et du commerce… tiens ça me fait penser à une certaine Holo qui n’est pas une renarde, mais une louve, et qui partage avec le renard sa malice et son pouvoir métamorphe, lire Spice and Wolf).

Les kitsune peuvent être malveillants. Ils jouent des farces aux humains et peuvent  même les posséder (Kitsunetsuki), la victime est toujours une jeune femme qui prend alors des traits rappelant ceux du renard.

On retrouve également des renards dans Pompoko, ils y sont particulièrement espiègles et opportunistes par opposition aux tanuki qui sont bon enfant.

On représente souvent les renards avec plusieurs queues, le nombre de queues augmente avec l’âge et la puissance de l’esprit renard. Le plus célèbre renard dans le manga est sans doute le kyûbi de Naruto, ce renard à neuf queues qui est scellé dans son corps.

Kurama le “kyûbi no kitsune” (renard à 9 queues) de Naruto

Autre renard, autre style, on retrouve ce yôkai dans le film d’animation coréen Yobi, le renard à 5 queues. Ici le renard s’amuse à prendre forme humaine pour rejoindre un camp d’enfants.

(“une oeuvre de la même veine que celle de Miyazaki”, si Miyazaki avait fumé un gros pétard, mais… malgré le côté wtf du film Mimiko a beaucoup aimé)

On retrouve en effets des légendes de renards à plusieurs queues aussi dans la mythologie chinoise et coréenne.

Je me souviens également d’un renard dans Natsume Yuujinchou (Le pacte des Yôkai dans la version manga en français).

Un tout petit renard qui se prend d’affection pour Natsume.

Je ne me souviens plus dans quel épisode il apparaît.

Rien à voir avec le Kyûbi de Naruto ! XD

renard à 9 queues dans Secret Service

renard à 9 queues dans Secret Service

L’esprit renard prend souvent la forme d’une femme-renard qui séduit les hommes. Elle peut parfois se révéler être une bonne épouse. Selon la légende, Abe no Semei était le fils d’une femme-renarde (Kuzunoha) qui lui aurait légué une part de ses pouvoirs. Pour savoir qui est Abe no Semei, je vous conseille la lecture de Onmiyôji, un manga de Okano Reiko. On y rencontre d’ailleurs pas mal de yôkai.

Kuzunoha quittant son enfant par Yoshitoshi

Autre yôkai lié au renard, le kitsunebi (狐火) “feu du renard” magnifiquement représenté par Hiroshige. On retrouve cette estampe dans Furari, un manga de Taniguchi.

Hiroshige – New Year’s Eve Foxfires at the Changing Tree, Ōji (1857)

bakeneko

Autre animal réputé pour ses pouvoirs magiques (chez nous aussi !) : le chat. Appelé bakeneko (化け猫) “monstre chat”, on retrouve le kanji 化 de la métamorphose. Tout comme le tanuki et le kitsune c’est un bakemono.

bakeneko par Hiroshige

Le bakeneko n’est pas une créature charmante, il peut dévorer son maître pour prendre ça place, ou faire revenir les morts à la vie. On retrouve ces chats monstrueux dans de nombreuses légendes notamment dans La danse des chats, un joli conte dont j’ai déjà parlé.

“Ume no Haru Gojūsantsugi” (梅初春五十三駅) by Utagawa Kuniyoshi

On retrouve un bakeneko vengeur dans le dernier épisode de Mononoke ainsi que dans le dernier  arc de la série Ayakashi.

bakeneko dans Ayakashi – Japanese classic horror

Autre yôkai chat, le nekomata se caractérise par une double queue :

Nekomata par Gojin Ishihara

nekomata dans Naruto

Mais il n’y a pas que des chats malfaisants, il y a aussi le chat porte-bonheur : le maneki-neko (招き猫), ce chat à la patte levé qui vous invite à entrer.

J’ai découvert récemment la légende à l’origine du maneki-neko sur Vivre livre, je n’ai pas encore lu l’album qui la raconte, mais en attendant je vous invite à faire un tour chez Blandine pour en apprendre plus sur ce charmant chat.

Les références aux maneki-neko dans les manga et anime sont nombreuses. Je citerais avant tout Natsume Yuujinchou où Madara, un puissant yôkai, se voit affubler la forme d’un maneki-neko après avoir été scellé dans une statuette.

Natsume Yujinchou

On retrouve des chats peu ordinaires dans un autre film de Ghibli : Le royaume des chats

 

J’allais oublier le chat-bus de Totoro

 Okuri-inu

Après les chats, les chiens, avec le okuri-inu (送り犬) “le chien qui accompagne”, aussi appelé okuri-ôkami (le loup qui accompagne). Il peut être bienveillant, il suit le voyageur pour le protéger d’autres yôkai ; ou malveillant, attendant que le voyageur chute pour le dévorer. Le mot okuri-ôkami serait aussi utilisé pour désigner un homme malintentionné qui propose de raccompagner les jeunes filles pour les agresser.

Okuriinu

okuri-ôkami par Mathiew Meyer

On trouve la version agressive de ce yôkai dans le manga Mokke de Takatoshi Kumakura.

okuri-ôkami dans Mokke

okuri-ôkami dans Mokke

Kappa

kappa – Toriyama Sekien

Le kappa (河童), ce yôkai très connu ressemble beaucoup à une tortue anthropomorphe. Le haut de son crâne est creux et plein d’eau.

Le kappa vit près de l’eau et attire les humains pour leur jouer de mauvais tours. Ils raffolent de concombre. Pour leur échapper, on doit s’incliner pour qu’en vous saluant en retour, l’eau au sommet de son crâne se vide et qu’ils perdent ainsi ses pouvoirs.

Les kappa sont très populaires et on en trouve dans de nombreux manga/anime. On en croise d’ailleurs  dans Le pacte des Yokai, mais si je ne devais citer qu’un seul manga je parlerais de Mon copain le kappa de Mizuki Shigeru.  Dans ce manga un jeune garçon qui ressemble à s’y méprendre aux kappa est enlevé par 2 d’entre eux avant de revenir chez lui avec un jeune kappa.

Il y a aussi le très joli (mais un peu long) film Un été avec Coo

Dans Gintama aussi on rencontre une sorte de kappa :

Gintama

Tengu

Autre yôkai aux formes d’un animal anthropomorphe très connu, le Tengu à l’allure d’un rapace. Pourtant le nom tengu (天狗) signifie “chien céleste”. Initialement représentée avec un bec, cette caractéristique a été peu à peu remplacée par un très long nez. Dangereux guerrier, démons ou protecteurs de la forêt, il  y a de très nombreuses variantes du tengu. On dit même que c’est auprès d’eux que les yamabushi, sorte de moines guerriers des montagnes, tireraient leur savoir.

Tengu par Hokusai


An elephant catching a flying tengu, by Utagawa Kuniyoshi

Ce yôkai est au centre du manga le clan des Tengu de Iô Kuroda où des tengu ayant pris forme humaine tentent de rétablir leur ancienne puissance. Un manga assez étrange, mais très intéressant.

le clan de Tengu de Iô Kuroda

Les tengu sont aussi au centre de l’intrigue de Kabuto Le Dieu Corbeau de Buichi Terasama.

Kabuto Le Dieu Corbeau

Kabuto Le Dieu Corbeau

Dans un tout autre style on retrouve les tengu au centre de l’intrigue de Black Bird, un shôjo où l’héroïne est éprise du maître des tengu, un beau et ténébreux jeune homme revenu dans sa vie après une longue absence.

On rencontre un tengu aussi dans le global-manga de Camille Moulin-Duprès Le voleur d’estampes (si vous aimez comme moi les estampes japonaises je vous conseille vivement ce manga très atypique qui m’a séduit surtout pour son esthétique)

Oni

Les oni (鬼) sont des yôkai à l’allure de démons qui vivent dans les montagnes. Ils ont habituellement la peau rouge, bleu, marron ou noire et sont armés de grosses massues. Je pense tout de suite au conte Momotaro où le jeune Momotaro va se battre contre des oni.

oni par Hokusai

On aperçoit des oni dans le premier tome du très bon manga de Ima Ichiko : Le cortège des cents démons.

Le cortège des cents démons

Le cortège des cent démons

Tsukumonogami

Les tsukumonogami (付喪神) sont des yôkai ayant la forme d’un objet. Ceux-ci prennent vie à leur centième anniversaire. Toutes sortes d’objets peuvent devenir des yôkai. Certains d’entre eux sont particulièrement connus.

Kasa-obake

Le kasa-obake (傘おばけ) est un yôkai parapluie très populaire. Il est également appelé karakasa-obake (から傘おばけ) et karakasa kozō (唐傘小僧).

Kasa-obake par Utagawa Yoshikazu

Je l’ai rencontré plusieurs fois. Le plus connu est sans doute celui de Mizuki que vous avez dû déjà apercevoir.

kasa-obake par Shigeru Mizuki

Dans le pacte des yôkai, on en croise 2 différents dans le même tome. L’un d’eux est accompagné d’une kameosa (vieille jarre à saké) autre tsukumonogami.

2 kasa-obake dans Le pacte des Yôkai

2 kasa-obake dans Le pacte des Yôkai

Biwa-bokuboku

Biwa-bokuboku in Toriyama Sekien’s Hyakki Tsurezure Bukuro

Le biwa (琵琶) est un instrument de musique japonais, utilisé depuis le VIII° siècle, dérivé du pipa chinois. Le biwa-bokuboku (琵琶牧々) serait un biwa ayant pris vie.

Tout de suite je pense au biwa farceur présent dans Onmiyôji de Reiko Okano.

extrait de onmiyôji

Chôchin-obake

Le chôchin-obake (提灯お化け) est un yôkai lanterne en papier. Je le connais surtout pour les nombreuses estampes le représentant à commencer par celle d’Hokusai que vous avez sans doute déjà vu.

Chôchin-obake, série Hyaku monogatari de Hokusai

Chôchin-obake ou fantôme vengeur d’Oiwa, ces lanternes font vraiment peur !

Portrait d’Oiwa selon Utagawa Kuniyoshi

Des humains devenus yôkai

Après les animaux magiques, les créatures légendaires, les objets qui prennent vie, il y a une autre sorte de yôkai, ceux qui étaient humains avant de se transformer en horribles monstres à cause de leurs trop fortes émotions négatives (à ne pas confondre avec les humains qui deviennent des fantômes à leur mort).

Les oni hannya sont, par exemple, des femmes devenues démons à cause de leur trop grande jalousie.

Warai Hannya de la série Hyaku monogatari – Hokusai

Autres yôkai d’origine humaine, le rokurokubi (ろくろ首), est un yôkai pouvant allonger le cou.

manga de Hokusai

J’ai même trouvé un manga dont le personnage principal est une rokurokubi : Kanojo wa rokurokubi, mais ne l’ayant pas lu je ne peux pas vous en dire grand-chose.

Le pacte de Yôkai

Le pacte de Yôkai

wanyûdô

Le wanyûdô est un yôkai en forme de roue de char à bœuf avec un visage entouré de flammes. Selon la légende, c’est l’âme d’un daimyo tyrannique qui se serait transformé en yôkai.

wanyûdô par Toriyama Sekien

On retrouve ce yôkai dans le manga/anime La filles des Enfers

 

yôkai interdit aux moins de 16 ans

Bon, jeunes puceaux et pucelles, vous aurez été avertis, je décline toute responsabilité pour les images qui vont suivre XD

Mais c’est trop drôle ! Je ne peux pas faire l’impasse : je vous présente tête de gland.

par Utagawa Kuniyoshi

Il existe bien d’autres yôkai, je ne pourrais pas tous les citer, mais si vous en connaissez un qui vous a particulièrement marqué et que je ne présente pas, n’hésitez pas à me donner quelques infos, je l’ajouterais à cette présentation avec plaisir 🙂

Je voulais reprendre plus en détail tous les manga cités dans cet article, mais je pense que ce sera un peu trop long. J’opte donc pour un deuxième article que vous pourrez lire sur Ma petite Médiathèque dès demain.

Sore jaa, mata 


annexe 1 : Des Yôkai et des manga

annexe 2 : Des Yôkai et des anime

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