Furari, le cartographe qui marche
Avec Furari, on retrouve Taniguchi tel qu’on le connaît. Un homme marche et regarde autour de lui. Ici c’est un géomètre cartographe qui arpente les rues d’Edo. Il compte ses pas pour mesurer les distances et, chemin faisant, il observe les paysages, fait des rencontres, s’identifie aux animaux qu’il croise et tente de voir le monde à travers leurs yeux l’espace d’un instant.
Furari n’est pas une surprise, on y retrouve des thèmes que l’auteur traite ailleurs. Tout de suite on pense à Le Promeneur, qui, de façon différente nous montre les rues de la même ville, devenue depuis Tokyo. Les deux marchers, s’ils ne partagent pas la même époque, ni le même but, ont en commun la capacité de s’émerveiller des petits détails que le paysage urbain leur offre.
Furari signifie « au gré du vent », nous c’est au gré des pages qu’on découvre la ville d’Edo et le mode de vie de l’époque. Ce qui ajoute un plus pas inintéressant au lecteurs curieux de l’histoire japonaise. On y découvres des paysages qui rappellent les estampes Ukiyo-e et tout particulièrement celles de Hiroshige.
Dans le Milan dessiné par Taniguchi on reconnais tout de suite celui de Hiroshige (Cents Vue de Edo)
Plus loin on voit également des renards qui me rappellent une autre estampe de Hiroshige.
Autre pan de la culture japonaise que ce manga nous fait approcher : la poésie et plus particulièrement les haiku. Avec notre cartographe marcheur, nous faisons la connaissance d’un jeune poète du nom de Issa. Issa est un célèbre poète japonais (1763-1828). Ici Taniguchi le met en scène alors qu’il n’est pas encore connu. Les deux hommes parleront poésie, puis, ensemble ils s’interrogeront sur le mode de vie des poètes, qui eux aussi marchent, voyageant pour faire connaître leur art.
Si la rencontre avec Issa est très intéressante, celle avec un vieux cerisier, une libellule, ou un pêcheur ne le sont pas moins. A chaque chapitre une nouvelle marche, une nouvelle rencontre.
Un manga comme Taniguchi sait les faire, tout en poésie, rempli de petits riens, un vrai plaisir à lire.
Titre VO : ふらり
Auteur : Jirô Taniguchi
Éditeur VF : Casterman, collection écriture
Éditeur VO : Kôdansha
Prépublication : Morning
Année : 2010
Type : seinen
[…] Cependant le côté un peu trop décousu du manga fait qu’il est peut-être moins touchant que le promeneur ou encore Furari. […]
Excellent titre ! J’ai adoré la manière qu’a le protagoniste de s’extasier à tout va. Sans parler du rythme super zen.
oui, un très beau titre avec beaucoup de références culturelles. Ce que j’ai beaucoup aimé chez le personnage principal c’est sa façon de voire les choses et de ses projeter dans le regard des autres que ce soit des personnes, des animaux ou même un arbre. Et comme tu dit, c’est très zen 🙂
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[…] du renard » magnifiquement représenté par Hiroshige. On retrouve cette estampe dans Furari, un manga de […]
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[…] de plus romantique qu’un dîner sous la pleine lune ? C’est là que le cartographe de Furari de Jiro Taniguchi amène son épouse. Un manga qui nous invite à la contemplation et à savourer […]
[…] J’en ai plus longuement parlé ici. […]