Salon du livre Paris – Rencontre avec les auteurs de Cesare
Le moins qu’on puisse dire c’est que Ki-oon a mis le paquet pour promouvoir sa série Cesare, dont le tome 2 sortait juste avant le salon. Son auteur, Fuyumi Soryo, et le superviseur historique de la série, Motoaki Hara, étaient invités. Après une séance de dédicace que j’ai loupée de justesse, enfin d’après le programme j’étais à l’heure, mais faut croire que le programme… en tout cas je me suis fait gentillement renvoyer. Pour une fois que je fait l’effort de demander une dédicace (T-T), on m’y reprendra pas :p
Mais je ne suis pas rancunière et j’ai très envie d’écouteur l’auteur et son acolyte lors de leur conférence qui débute peut de temps après mon renvoi du stand Ki-oon. Très beau stand, soit dit en passant, avec de nombreux dessin de Fuyumi Soryo. J’ai pris plein de photos, vous en voulez ?
Les photos ! les photos !
Oui, je fait les questions, réponses, ça serait trop long d’attendre des vraies réponses :p
Cesare au stand Ki-oon :
Rencontre avec Fuyumi Soryo et Motoaki Hara :
Fuyumi Soryo est une mangaka qui a déjà plus de 30 ans de carrière. C’est pour payer ses études de mode qu’elle participe à un concours de manga et commence ainsi sa carrière. Compte tenu de son style graphique et des besoins du marché, ses éditeurs la poussent à produire du shôjo. Ce n’est que plus tard , une fois le marché du seinen bien en place qu’elle s’essayera a ce genre plus mature. En France on peut lire d’elle Mars, un shôjo écrit en 1996 disponible chez Panini, ES Eternal sabbath, un seinen de 2002 disponible chez Glénat, et bein sûr Cesare, commencé en 2006 et toujours en cours. C’est pour nous présenter cette dernière série, dont le deuxième tome vient de sortir aux éditions Ki-oon que l’auteur était cet année au Salon du Livre, accompagnée de Motoaki Hara, superviseur historique de la série. Motoaki Hara est spécialiste de la littérature et de l’histoire italienne, professeur à l’Université des arts libéraux à Tokyo et à l’Université d’Ochanomizu, il travaille en se moment à une nouvelle traduction de la Divine Comédie de Dante. Étudiant, il obtient une bourse qui lui permet d’aller étudier en Italie à l’Université de Ca’ Foscari de Venise.
La rencontre qui suivra, animée par Remi de Bodoï, prendra une allure de téléphone arabe, voir même de dialogue de sourd, avec des réponses souvent à côté de la plaque. Est-ce que l’auteur ne veux pas répondre? Est-ce qu’il y a un petit problème de traduction ? Les questions ne sont-elle pas assez explicites ? Peut m’importe la raison, je ne vais pas ici faire une retranscription précise.
Fuyumi Soryo nous parle de son travail :
Après avoir expliqué que, si elle a surtout travaillé sur du shôjo ce n’est pas par choix personnel, mais plutôt orienté par ses éditeur, Fuyumi Soryo nous dit avoir depuis longtemps été intéressé par le seinen. Et depuis longtemps elle souhaité mettre en scène une histoire qui se déroulerais durant la Renaissance italienne, période qui l’intéresse depuis ses études d’art. Mais le style shôjo ne s’y prêtant pas, elle met se projet en réserve pour plus tard. C’est tout d’abord à Leonard De Vinci qu’elle pense. Met ce personnage fait déjà l’objet de nombreuses biographie, raconter ça vie n’aurait rien de « révolutionnaire ». Alors qu’elle fait des recherches sur De Vinci, elle découvre Cesare Borgia. Ce personnage l’intrigue par les opinions contradictoires qu’elle lit sur lui. La complexité du personnage attire son attention, mais les recherches s’avèrent difficiles. L’éditeur lui conseille alors de contacter Motoaki Hara, spécialiste de Machiavelli [auteur du Prince, Cesare Borgia ayant servi de modèl à Machiavelli].
C’est avec la complicité de Motoaki Hara qui étudie les différentes sources et lui expliques les tenant et les aboutissant des divers événement historique qu’elle construit son scénario. Concernant la psychologie des personnages elle fait un profiling. Si, grâce au travail de Motoaki Hara, elle tente d’être fidèle aux fait historique, elle avoue que cette partie du travail incombe à son superviseur. Son travail à elle est de donner de l’émotion au lecteur, pour ce faire, elle n’hésite pas à inventer des personnages pour rendre l’histoire plus intéressante, tout en cherchant à rester réaliste. Ce soucis de réalisme se retrouve également dans le dessin qui est très documenté. Pour dessiner la chapelle sextine, par exemple, M. Hara lui a fournit plusieurs archives décrivant les diverses évolutions de la chapelle.
A la question « pensez-vous que le manga soit un bon moyen de démocratiser la connaissence » elle répond que son travail est d’écrire, de divertir, elle ne se pose pas cette question.
Fini le jeu de question réponse, Fuyumi Soryo quitte la baquette pour s’installer à la table de dessin (enfin ce qui aurais du être une table à dessin et ne l’été pas). Pendant que l’entretien continue avec M. Hara, elle nous gratifie d’un joli portrait de Cesare.
Monsieur le superviseur :
M. Hara est très agréable, souriant et bavard. Après nous avoir expliqué que étudiant il aimait les manga, il nous dit avoir d’ailleurs utilisé les séries fleuves pour comprendre la façon de raconter une histoire longue, ce qui lui aurait servi, prétend-t-il, à analyser la Divine Comedie. Et deviné quoi ? il était fan de Slam Dunk !
Rémi retente le coup avec sa question sur la démocratisation de la connaissance, pour avoir l’avis de l’historien. Si M. Hara pense que le manga peut être un beau moyen, mais avoue qu’il ne travaille pas sur Cesare pour que son histoire soit connue, ce n’est pas le but poursuivi. Et oui, véracité historique ou pas, avec Cesare on est dans le divertissement pur.
Si M. Soryo nous a expliqué la façon dont le travaille avec Motoaki Hara s’articule : il fournit les documents et archives historiques illustrant tel ou tel détail et elle s’en sert pour élaborer son scénario, dans cette seconde partie de l’entretien, Rémi cherchera a savoir ce que le fait de travailler comme superviseur de manga à changé dans sa vie d’historien. M. Hara avouera alors que le fait de travailler avec Fuyumi Soryo a changé ça façon de percevoir les choses, car il avait avant une vision trop linéaire, trop concentrée d’appréhender l’histoire. Grâces aux question de la mangaka et à son rendu final il visualise maintenant l’histoire en 3D, il en a une vision plus étendue.
Et là, faut que je vous avoue, avec Tenger nous en somme resté bouche bée ! Un historien qui a une vision étroite ? Qui dit ne pas s’intéresser au background ?! Heu… mais c’est quoi cet historien !! Et en effet, Rémi à beau répéter le mot historien à tout bout de chant, M. Hara est professeur de littérature, pas d’histoire. Peut-être est-ce là l’explication ? Parce que un historien qui ne s’intéresse pas au contexte et à la vie quotidienne de l’époque qu’il étudie, ça ce peut pas ou alors c’est que c’est un mauvais historien.
Et j’en vien à la dernière question : « êtes-vous critiqué par vos collègues? » Oui, bien sûr. Il s’explique nous dissant que l’interprétation qu’il donne est controversé, chose plutôt normal pour un personnage historique énigmatique. Mais étant donné ces réponses précédente, j’ai quand-même des doutes sur ces qualité professionnelles.
Enfin, ce qui nous importe, c’est la qualité du manga, non ? Et ben… je l’ai toujours pas lu !
Et quand ce sera fait, je me garderais bien de critiquer le travail de M. Hara, car moi, en renaissance italienne, j’y connais rien 🙂
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