En route vers l’île infernale

11 août 2013 3 Par Bidib

J’avais repéré ce manga dès sa sortie. Je l’avais même feuilleté dans une librairie, mais ça ne m’avait pas vraiment attiré. Il dégageait un peu trop de testostérone à mon goût. Du « gros seinen qui tache », sang et baston, c’est pas pour moi, me suis-je dit.

Il y a quelques semaines je tombe sur un concours organisé par les éditions Komikku, en partenariat avec le Journal du Japon. Ayant ententu bien parler du manga, j’ai eu envie de participer et, qui sait, avoir ainsi l’opportunité de me faire ma propre idée sur ce titre. Incroyable mais vrai : j’ai gagné ! Me voilà donc en route pour l’île infernale. Préparez-vous, je vous amène.

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De quoi parle ce manga :

Mikoshiba est à la recherche de l’assassin de sa famille. Pour le retrouver il va jusqu’à tuer cinq hommes, ce qui lui voudra la peine maximale : le bannissement sur l’île infernale, zone sans foi ni loi où l’on déporte les pires criminels depuis que la peine de mort à été abolie au Japon.

Et alors, j’en pense quoi ?

Une chose est sûre : c’est viril à souhait. Mais là où je croyais avoir à faire à un bête manga de baston entre mâles alpha j’ai trouvé une intrigue plus complexe.

Le postulat de départ est assez classique. Le thème de l’île où l’on rejette ceux qui n’ont plus leur place dans la société est assez récurent. On prétend que c’est un lieu sans foi ni loi, mais finalement ce lieu déserté par les autorité d’Etat est régie par ses propres règles, sa propre hiérarchie. Ce point de départ m’a de suite fait penser à Suicide Island. Les raisons pour lesquelles les protagonistes se retrouvent exilées dans une île différent (c’est bien plus original dans Suicide Island) mais on y retrouve des thématiques communes. Je pense également à l’anime Jyu Oh Sei.

Bien que le thème ne soit pas d’une grande originalité, Yusuke Ochiai réussit à créer un scénario intéressant. Plus que les péripéties de Mikoshiba sur cette île infernale, c’est son passé qui nous intrigue. Pourquoi Sasaki, son ancien ami, a assassiné sa famille ? Nous sommes aussi intrigué par la personnalité de Mikoshiba qui n’a pas hésité à tuer cinq innocents pour se faire envoyer sur cette île infernale. Et pour ne rien gâcher, le tome se termine sur un cliffhanger donnant envie d’ouvrir de suite le tome 2.

Côté forme, je ne suis pas fan de ce type de dessin que je trouve trop brut. Ceci dit, il est plutôt bien réalisé et colle parfaitement au récit, lui donnant une dimension plus sauvage encore, plus cruelle aussi. Un peu trop parfois, ce qui nuit au réalisme de l’histoire, mais ça c’est un défaut récurant dans la manga en général qui en fait souvent trop. Dans l’esthétique de Ochiai, ce que j’ai le plus apprécié, ce sont ces paysages. Si nous somme parfois frappé par le précision quasi photographique des décors de certains mangaka, j’ai apprécié le côté esquisse des décors dans l’île infernale, et plus particulièrement la forêt. On retrouve cette particularité dans la couverture avec une île tout en dégradé de vert. Quant aux traits du héros, je les trouve exagérément agressifs. Tête qu’il trimbale tout du long du manga, à se demander comment il fait pour ne pas avoir de crampes à force de froncer les surcils. Mais dans l’ensemble les visage des personnages sont plutôt bien dessiné et très expressifs.

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C’est sûr qu’après  Le loup de Hinata, ça me change ! On est loin du joli
minois efféminé de Hijikata. Dans l’île infernale, même le héros n’est pas un beau gosse. Comme quoi, dans le seinen, on trouve de quoi sattisfaire tous les goûts.

Verdict :

Un tome 1 qui ne revèle pas de réelles surprise mais qui sait nous donner envie de lire la suite et, vu que la série se termine en trois tomes, j’ai bien l’intention de m’acheter le tome 2. A voir si le manga tient ces promesse.

Fiche technique :

l'île infernale T1

Titre VO : 天獄の島 (Tengoku no shima)

Auteur : Yusuke Ochiai

2009

Type : seinen

Genre : suspense, drame, action

Editeur VO : Nihon Bungeisha

Prépublication : Comic Break

Editeur VF : Komikku éditions

nombre de volumes : 3/3 (terminé)

EXTRAIT

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