Le pays de cerisiers ~ Fumiyo Kouno
1955
Dix ans se sont écoulés depuis le jour où l’éclair incandescent a fendu le ciel. Dans la ville d’Hiroshima, l’espit d’une jeune femme est intensément bouleversé. Pour les plus faibles, qu’ont représenté la guerre et la bombe ?
L’oeuvre polémique d’un auteur engagé !
C’est ainsi que l’éditeur présente ce manga de Fumiyo Kouno qui revient sur l’impacte que la bombe à laissé sur la ville d’Hiroshima et ses habitants bien des années après que la guerre soit finie. A vrai dire je ne vois pas vraiment ce que cette oeuvre à de polémique, ni de vraiment engagé. Oui, on peut dire qu’il s’agit d’une oeuvre contre la bombe, on voit même à un moment donné des pancartes pour une collecte de fond d’une campagne anti bombe A et H (page 8), mais l’héroïne passe devant sans même y prêter attention. Les personnages de ce manga, tout comme le manga lui-même n’est pas particulièrement “engagé” c’est plutôt un constat, un prise de conscience de ce que la bombe à laissé derrière elle.
Contrairement à d’autres œuvres traitant du sujet, les récit de Fumiyo Kouno sont particulièrement tendres. Le récit commence 10 après explosion et si Minami, l’héroïne de la première histoire, se remémore les horreurs vues le jours de l’explosion, nous, lecteurs ne somme pas confronté aux atrocités que l’explosions à produite comme nous le somme dans le manga de Nakazawa Keiji : Gen d’Hiroshima ou encore dans le film de Shôhei Imamura Pluie noire, qui met également en scène une jeune femme en âge de se marier ayant survécu à l’explosion.
La ville du Yûnagi, premier récit de ce recueil, m’a beaucoup fait penser à Pluie noire. Dans les deux histoires, les jeunes femmes, à la fois traumatisées par ce qu’elle ont vu et effrayée par ce qui peut leur arriver, se refusent au bonheur et fuient l’amour. Pourtant, l’une comme l’autre trouveront un homme qui sait les écouter, qui n’est pas effrayé par la bombe et ce qu’elle a laissé derrière elle. Et toutes les deux n’auront pas le temps de goûter à ce bonheur enfin trouvé et accepté. Deux histoires terribles et extrêmement touchantes. Fumiyou Kouno sait trouver les mots pour nous toucher sans tomber dans le mélodramatique. La douceur de son dessin contraste avec le dureté de certains propos. Ce contraste rend le récit d’autant plus touchant car il met en évidence la normalité de cette jeune femme qui, malgré son vécu, aspire comme toute jeune femme au bonheur et à l’amour.
Par la voix de Minami, Fumiyo fait aussi parler les petites gens de Hiroshima, toutes ses habitants innocent qui ont perdu la vie dans une guerre qui les dépassé complètement.
Personne n’en parle. On ne sait toujours pas pourquoi c’est arrivé. Tout ce qu’on sait c’est que quelqu’un s’est dit que notre mort importait peu. Malgré cela , on a survécu.
Mais le plus effrayant, c’est que depuis, nous soyons devenu des êtres qui acceptent que d’autres aient pensé ainsi, et qui s’y résignent.
Les deux récit suivants : Le pays des cerisiers I et II sont moins directement lié à la bombe. On n’y fait pas vraiment allusion. Les récits se passent plus tard encore. Pourtant on sent planer les séquelles que la bombe à laissé derrière elle comme un ombre pesant sur la vies des héros. Le pays des cerisiers I met en scène une petite fille dont le petit frère est hospitalisé. On ne sait pas si son hospitalisation est ou non une conséquence directe de la bombe, mais le doute est là. En revanche, dans le pays des cerisiers II, où l’on retrouve la petite fille devenue une jeune femme active et son frère guéri, la bombe revient. Elle revient à travers les souvenir du père qui n’est autres que le jeune frère de Minami, l’héroïne du premier récit. Elle revient aussi, plus indirectement, par le refus des parents de Tôko, une amie d’enfance, qui ne souhaitent pas qu’elle fréquente Nagio, le jeune homme qui enfants était hospitalisé car ils redoutent que cette hospitalisation soit lié à la bombe. Si le sujet est abordé ici très discrètement, il met en évidence une difficulté supplémentaire à laquelle furent confronté les survivants de la bombe et leur famille, le rejet par le reste de la société. Nakazawa Keiji dans Gen d’Hiroshima en parle de façon beaucoup plus violente. Le sujet est également abordé dans le film que je citais plus haut : Pluie noire. Plus récemment, on en a reparlé lorsque les évacué de Fukushima se sont retrouvé dans une situation similaire, du moins à en croire les média.
J’ai beaucoup aimé ce manga, il aborde un sujet difficile avec beaucoup de douceur et de subtilité, par des récits très court qui disent beaucoup en peu de mots. Le dessins particulièrement doux de l’auteur rend ce manga d’autant plus touchant. J’ai aimé également le lien familiale qui uni les différents personnages d’un récit à l’autre. Chaque histoire peut être lue indépendamment l’une des autres, mais un fil rouge les relie les unes aux autres leur donnant plus de profondeur. Un très beau manga, à lire absolument.
On me l’a offert et comme toi je n’ai pas compris en quoi cette oeuvre était polémique. Par contre j’en ai été très déçue moi… j’ai trouvé ça vide, il manquait un petit plus qui aurait, pour moi, fait toute la différence…
Connaissant l’auteur, moi je m’attendais à quelque chose de cet acabit là donc je n’ai pas été déçue. Mais je trouve que la présentation de l’éditeur ne correspond pas vraiment au contenu, qui n’est ni polémique ni engagé.
Moi j’ai beaucoup aimé ce manga, mais je peux comprendre ton point de vue.