Garduno en temps de paix

3 février 2015 3 Par Bidib

Nouvelle lecture que je partage avec mes camarades de K.BD. Cette BD s’inscrit dans notre thématique de février : raconter le XX siècle.

A la lecture des premières pages je me suis toute de suite dit : “on m’a bien eu ! c’est pas de l’histoire, c’est de la politique !”. Bon, pour parler d’histoires faut bien parler de politique, et l’auteur cite bien des faits historiques, mais dans le seul but de leur donner une couleur politique. Ou plutôt devrais-je dire leur donne une profondeur politique.

Je ne peut m’empêcher de ressentir une sorte de frustration. Si je comprends le propos de l’auteur, ou du moins je crois le comprendre, cela me fait l’effet d’une de ces soirée on-discute-politique-autour-d’un-verre-de-vin : un joyeux fourre-tout où on enfonce des portes ouvertes.

Les propos de Philippe Squarzoni ne manquent pas de pertinance et se réflexions ne sont pas stupides, mais j’ai eu le sentiment d’écouter un discours maintes fois ressassé et qui ne mène nulle part, ou partout à la fois. Et surtout où aucune mesure vraiment concrète n’accompagne la critique du libéralisme. Se révolter pour se révolter…

Moi je suis pas du genre révolutionnaire. La révolte ne m’attire pas. Il y a dans ce sentiment d’excitation que procure cette “révolte”, cette “résistance” que je trouve pervers. C’est une sorte de fuite. Je ne sais pas quoi faire ici, alors je vais me battre là-bas. Cela ne veux pas dire que je ne suis pas d’accord avec le fond.

Mais peut-être parce que je suis d’accord que je n’ai pas trouvé cela très intéressant. Je m’explique : soit on partage sa vision et… on enfonce des portes ouverte, on dit des choses qu’on sais déjà. Dans ce cas c’est tout de même intéressant d’écouter son témoignage sur ses escapades étrangères : Croatie Chiapas. Mais cela n’occupe qu’une toute petite partie du récit. Soit on est un libéral et dès la première page on arrêtera de lire. Cela ne convaincra que les convaincu.

Mais que dire de la forme ?

Quand je parlais de joyeux fourre-tout ce n’était pas que métaphorique. Graphiquement aussi l’image semble représenter le fil d’une pensée, passant du coq à l’âne. Ou plutôt de la caravelle de Cortes vue sur une carte postale à l’holocauste, vers la guérilla zapatiste en passant par le surbooking sur United Airline.

Squarzoni ne semble pas construire sa pensé. Il ne nous livre pas un argumentaire, mais des idées comme elle viennent. Et cela se traduit par un enchaînement de planche pas toujours logique où des représentation de l’auteur lui-même se mêlent à des documents, images de presse, coupures de journaux. Les références les plus variées se mêlent au vécu, au personnel. Certaines images reviennent plusieurs planches plus tard comme une idée fixe.

Le fond souffre de sa forme. La pensée n’est pas structuré. On a un état des fait, un constat, une réflexion personnelle… où nous mène-t-elle ? Finalement elle même bien quelques part mais j’en ai longtemps douté. Et ce doute à fait que la lecture de la première moitié de la BD m’a plus agacé qu’autre chose. Finalement j’ai fini par entrer dans le livre et en apprécier le chemin. A la dernière page j’ai eu envie de lire Zapata, en temps de guerre, la suite. Pas sur que je le fasse…

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