semaine shôjo : Le meilleur personnage feminin
Voilà une question bien difficile que nous pose le staff du Club Shôjo pour la semaine shôjo de 2015 (elles posent toujours des questions difficiles !). Quel est le meilleur personnage féminin du shôjo ? Généralement je trouve les personnages de shôjo caricaturaux, pétris de cliché et englués dans une vision archaïque et traditionaliste du monde : la femme aux fourneaux, jeunes filles fragiles qu’il faut sauver, jeunes femmes soumises au bon vouloir de l’homme qu’elle aiment… Par très en phase avec la femme du XXIème siècle, ou du moins pas du tout en phase avec ma vision de la femme. Combien de personnage de shôjo m’ont irrité pour ça !
Là, comme ça, sans réfléchir aucun personnage de shôjo fort s’impose à moi. Ne défilent sous mes yeux que des pleurnichardes. Il faut que je me replonge dans ma bibliothèque shôjo et que je gratte un peu sous cette première impression.
Toru Honda, mon cliché préféré :
Je commence par vous dire que les héroïnes de manga cliché et rétrogrades m’agacent et voilà qu’en première place du meilleur personnage féminin shôjo je vous cité Toru Honda de Fruit Basket (Takaya Natsuki, série en 23 volumes, Delcourt) l’héroïne cliché par excellence !
Toru est douce et fragile, orpheline malmenée par la vie, abandonnée de tous, affrontant le destin avec courage, elle sera secourue par la famille Soma qui lui fera payer cher. Toru se retrouve aussi tôt derrière les fourneaux et devient la bonniche de ces messieurs pour qui même éplucher une patate est insurmontable. Toru va leur faire la popote, vider leur poubelles, laver leur linge, faire les courses… une vraie fée du logis ! Et tout ça avec le sourire bien sûr, parce qu’en parfaite jeune fille à marier Toru aime cuisiner et faire le ménage. Vous en connaissez beaucoup des lycéennes qui aiment faire le ménage ?! O_o
Bien sûr Toru ne se limite pas à jouer les petites épouses modèle, elle est aussi une mère pour tous ces Soma qui ont mal à l’âme. Elle les aime, les console, les rassure, les soutiens… une vraie sainte.
Toru a toute les qualité de la parfaite épouse soumise à l’autorité masculine que je devrait détester, et pourtant je l’aime (comme la plupart des personnages de Fruit Basket, d’ailleurs). Ce n’est pas tant son courage et sa persévérance (une bonne héroïne de shôjo se doit d’être d’un courage discret et d’une persévérance à tout épreuve) qui me la rendent sympathique, mais sa capacité à aimer tout le monde. Toru est un bisounours aboulant dispensant amour et gentillesses à tous ceux qui croisent son chemin. Et là est son originalité et sa force. Les héroïne prêtes à tous pour le beau gosse qu’elle aiment il y en a à la pelle, Toru elle, elle aime tout le monde ! Hommes, femmes, enfants, Toru éprouve une sincère affection pour tous ceux qu’elle rencontre et est capable d’une incroyable empathie, perçant par sa douceur et sa naïveté (car une bonne héroïne se doit d’être naïve, autre cliché que je pige pas) toutes les carapaces.
Si c’est cliché au possible, Toru possède une fraîcheur qui fait du bien. Si Toru est un bisounours l’histoire de Fruit Basket en revanche y va de sa dose de psychodrames ! un contraste parfaitement réussi.
Je précise tout de même que je n’ai lu que la moitié de la série, je ne sais donc pas comment évolue le personnages dans la seconde moitié. (note pour plus tard : finir Fruit Basket !)
Une femme à poigne : Yankumi
Bon Toru Honda c’est bien, c’est la parfaite caricature du personnage shôjo à laquelle on s’attache malgré tout. Mais y-a-t-il dans l’univers du manga féminin un personnage qui corresponde à ma vision de la femme moderne ? Je désespérais de trouver quand tout à coup cela m’est apparu comme une évidence : Yankumi, l’héroïne de Gokusen (Kozueko Morimoto, série en 15 tomes, version française toujours en cours chez Kazé Manga).
Pourquoi n’ai-je pas de suite pensée à elle ? Précisément parce que Gokusen ne correspond pas du tout au cliché du manga féminin. Il n’y a pas de romance, pas de jolie cœur, pas de jeunes filles en détresse, pas de larme, pas de mélodrame… Gokusen c’est l’histoire d’une prof pas comme les autres, héritière d’une petite famille de yakuza, qui se retrouve professeur principal d’une classe de bad boys. Un peu le Onizuka féminin (donc beaucoup moins vulgaire). Le manga est d’ailleurs publié en France dans une collection seinen.
Qu’est-ce que j’aime chez Yankumi ? Son caractère bien trompé, elle n’a pas froid aux yeux, c’est une championne des arts martiaux et n’hésite pas à se battre s’il le faut, mais sans aucune hystérie (contrairement à beaucoup de championnes en la matière sorties des shônen). Elle sais garder son sang froid, agir en fonction des circonstances. Assurer l’avenir de famille quand celle-ci à besoin d’elle tout en prenant ces distances et en vivant son rêve : devenir professeur. Elle sait choisir sa voie, sans renier les siens. Elle est drôle, pas spécialement belle et encore moins sexy, son côté femme ordinaire la rend d’autant plus attachante. Elle est déterminée, attentive aux autres et pleine de bonne volonté, ce qui pour un prof est indispensable, surtout quand on commence avec une classe pareil.
Yankumi est une femme moderne, elle sait s’affirmer, poursuivre son chemin, prendre soin des sien tout en gardant un petit cœur d’artichaut qui fait boum boum pour le bel avocat à qui elle ne sais pas faire sa déclaration.
Là encore je n’ai lu que les 3 premiers tomes de la série et je ne sais pas encore ce que la suite nous réserve. J’espère que Yankumi ne perdra rien de ce qui fait sa force.
Une mère comme je les aime :
Bon, je vous ai parlé de Toru, la championne des héroïnes shôjo cliché mais attachante, de Yankumi l’héroïne josei aux allures seinen, pour compléter le tour du manga féminin je pourrais citer un bon personnages féminin tiré d’un yuri et d’un yaoi. De Yuri je n’en ai lu que deux, impossible pour moi de parler du meilleur personnage. En revanche il y a un personnage féminin de yaoi que j’adore.
Les personnages féminins dans le yaoi sont très rares, voir quasiment inexistants, pourtant le peu de femmes qu’on peut y croiser sont souvent moins cliché et plus modernes que celle des shôjo ou josei (du moins c’est ce que en ressort de mes lectures personnelles).
Le personnage auquel je pense c’est la mère de Nao dans Otona no Mondai de Ima Ichiko.
Elle incarne parfaitement la femme moderne à mes yeux. Capable d’élever son enfant seule sans en faire un drame, parfaitement à l’aise avec son statut de femme divorcée, elle est dynamique, belle, forte et ouverte d’esprit. Je la trouve drôle et attachante. Une femme avec qui je pourrait être amie. Trop exubérante pour que je m’identifie à elle, j’ai trouvé sa présence dans le manga toujours agréable et m’identifierais facilement à l’une de ses amie (invisibles dans le manga). La façon dont elle titille sont Tangui de fils unique me fait beaucoup rire. Une chouette femme pour un chouette manga (que nous n’aurons jamais la chance de voir publié en France, je le crains).
C’est avec elle que je conclue mon tours des meilleurs personnages féminin du manga féminin. Et vous, quel est votre personnage féminin préféré ?
Pour découvrir les réponses proposées par les autres partenaires de la semaine shôjo, suivez les liens (les articles serons mis à jour au fur et à mesure de leur publication) :
- Yaoi Cast : quel est le personnage personnage uke le plus réussi ?
- Instantané : Semaine du Shôjo 2015
- L’Antre de la Louve : Semaine du shôjo édition 2015 : Le personnage féminin le plus réussi du shôjo
- Manga Suki : Semaine du shôjo – L’héroïne la plus réussie du shôjo ?
- Hana Borderland : Semaine du shôjo 2015 – Zoom sur les personnages féminins réussis !
- Le Chapelier fou : La Semaine du Shôjo chez le Chapelier Fou (édition 2015)
- Mirrors : [Manga] La Semaine du shôjo 2015 : « le personnage féminin le plus réussi du shôjo »
- Club Shôjo : Événement interblog : le personnage féminin le plus réussi du shôjo
- Heaven manga : [SEMAINE DU SHÔJO] LE PERSO LE PLUS RÉUSSI
Des héroïnes comme Yankumi, le shôjo n’en manque pas ; mais ces titres remportent rarement l’adhésion du public français, ils sont donc sans doute plus difficiles à identifier.
Si on veut être pointilleux Yankumi est une héroïne de josei 😉
Il y en a sans doute des pareils dans le shôjo, quoi que avec un côté plus puéril, non ? Bien que Yankumi ne soit pas spécialement mure pour son âge…
Après, et je l’ai souvent répété, je lis peu (presque pas) de shôjo et pas beaucoup de josei non plus. Du coup mon éventail de lecture pour pouvoir répondre est assez limité. D’autant plus qu’ici je me suis cantonné aux personnages des manga que je possède chez moi ce qui élimine un peu près la moitié des shôjo que j’ai pu lire si ce n’est plus. Je ne l’ai ai éliminé que pour le simple raison que les personnages ne m’avaient pas marqué et que, ne les ayant plus sous la main je n’ai pas pu m’y replonger.
Les personnages que je présente ici ne sont pas LES meilleurs personnage du shôjo, mais ceux m’ayant laissé une bonne impression et qui me sont revenu à l’esprit au moment de réfléchir à cette question (question d’ailleurs que je ne me serais jamais posée toute seule). Mon avis n’est pas un avis d’experte mais au contraire celui d’un newbie 🙂
Si tu as des manga dans le genre de Gokusen à me conseiller, ça m’intéresse ! 🙂
Dans « le style de Gokusen », cela risque d’être difficile. A part peut-être Gals!, dont nous avons déjà parlé ; sauf que l’héroïne vient d’une famille de policiers.
je vais essayer 🙂
Ah Tohru ! Son personnage est très cliché mais je ne peux aussi m’empêcher de l’aimer. Fruits Basket est une de mes premières séries et tous les personnages m’ont intéressée. ^^
Il faudra que je lise Gokusen un jour !
Oui, Toru représente à elle toute seule tous es cliché shôjo qui m’horripilent mais l’auteur à cela d’extraordinaire c’est qu’elle arrive quand même à en faire un personnage attachant. Pas plausible pour deux sous mais extrêmement attachant. C’est difficile de la détester 🙂
J’ai aimé l’anime et le manga aussi, en revanche j’ai arrêté le manga avant la fin (alors que j’ai tout les tomes à portée de main) quand c’est trop long j’ai du mal, je fini par passer à autre chose et plus trouvé la motivation pour me replonger dedans, d’autant plus que, comme ça fait longtemps faudrait que je reprenne depuis le début. Mais faut vraiment que je m’y mette !
Gokusen, moi j’aime bien, c’est drôle et pas trop prise de tête. Mais pas bête pour autant
Comme toi, j’aime Tohru même si elle est la « nunuche » par excellence. J’avais hésité à la mettre dans mon propre article mais par souci d’ancienneté, c’est Sakura que j’ai préféré choisir.
Au fait j’ignorais que Gokusen était du josei ! Dans mon esprit, c’était du seinen. Je me coucherais donc moins bête XD Yankumi est top comme héroïne. J’en suis au tome 07 si je me souviens bien et elle est toujours aussi fortiche (le duo qu’elle forme avec Shin vaut le détour !)
Bref, super article ^^
PS : C’est vrai que beaucoup de lycéennes dans les mangas aiment faire le ménage… encore la cuisine je peux comprendre mais le ménage… J’aimerais être une héroïne de shôjo pour nettoyer ma chambre avec le sourire *sors*
il faut que je lise Sakura la chasseuse de cates, ce manga est ressorti plusieurs fois même si c’est pas toujours Sakura qui a eu la vedette.
Pour ce qui est de Toru c’est clair qu’elle est la championne des nunuches, mais c’est aussi mon premier shôjo (du moins le premier dont je me souvienne) alors il a un place un peu spéciale 🙂
Gokusen j’en suis qu’au début mais j’aime bien, c’est drôle, ça détends. Le drama est pas mal du tout aussi, si tu aime les drama
PS : moi j’aimerais avoir une fille lycéenne de manga pour qu’elle me fasse le ménage avec le sourire en prime 😀
Très bel article ! Merci beaucoup pour ta participation ! Effectivement, pas facile que cette question de l’héroïne de shôjo réussie. ^^ Avant de commencer l’article, je n’en avais aucune idée très précise, simplement un vague sentiment de ce que je considérais comme tel.
Dans ta sélection, j’avoue que le personnage de Yankumi me séduit. C’est typiquement le genre d’héroïne forte que j’apprécie. En plus le contraste entre l’apparence extérieure et leur for intérieur me plaît chaque fois. x) Et puis un peu d’exubérance pour pimenter tout cas ne fait pas de mal !