Le géant qui n’avait pas de cœur dans la poitrine
Je connais ce conte depuis toujours, il faisait partie du répertoire de ma mère et c’était mon préféré, je le demandais tout le temps. Je le connaissais sous le nom de strizza ovo, mais avec le recul je crois que je l’ai moi-même rebaptisé ainsi. Comme c’était ma mère qui nous le racontait, je croyais que c’était un conte italien, tout comme Prezzemolina, mais pas du tout. Le géant qui n’avait pas de cœur dans la poitrine est un conte norvégien.
Je remercie Tenger de m’avoir aidé à le retrouver. Cherchant au sud alors qu’il était au nord, je ne trouvais rien. Grâce à son aide, j’ai pu retrouver mon conte préféré et je vais ici partager un peu de ses retrouvailles.
Mon ami Wikipedia m’apprend que le conte a été recensé par Asbjørnsen and Moe.
Comme Wiki est sympa, il a même pris la peine de me raconter l’histoire en quelques lignes, mais… en quelques lignes je m’en souvenais déjà. J’avais envie d’en savoir plus alors j’ai cherché, tout d’abord sous le titre anglais : The Giant Who Had No Heart in His Body. Puis en me hasardant à quelques traductions de mon cru jusqu’à trouver des versions traduites en français.
Comme toujours, avec les contes, il en existe plusieurs versions, avec différents titres. Je vous livre ici quelques-unes de mes trouvailles, si vous avez ce conte dans vos grimoires n’hésitez pas à partager vos sources.
Commençons par une version assez loin de celle de mon enfance avec cet épisode de The Storyteller, une émission britannique de la fin des années 80.
Je découvre la série The Storyteller a cette occasion et je dois dire que j’adore cet accent so british et le visuel vintage. Mais pour ce qui est du conte, je préfère la version avec les 7 frères et quête d’épouses.
Version que nous est raconté par A Little Place Up North autour d’un feu de bois. Pas de mise en scène vintage ici, mais une belle voix douce.
Cette version est très proche de celle que me racontait ma mère. Parfaite pour s’endormir, ça manque un peu d’entrain dans la narration. Encore une fois, c’est en anglais.
J’avais envie d’en proposer une version en français et j’ai trouvé un livre qui m’a subjugué par la beauté de ses illustrations ( de Kay Nielsen).
Une extrait est disponible sur google livres :
Je trouve les illustrations de Kay Nielsen magnifiques. Vraiment féeriques, ce qui est parfait pour illustrer des contes de fées. Quoi que, dans ce conte il n’y ait pas de fée.
Il y a un géant qui transforme les gens en pierre, il y a des princes trop surs d’eux-mêmes qui finissent en cailloux, il y a le cadet, toujours le cadet… qui sauve tout le monde grâce à la persévérance, la gentillesse (grâce à laquelle il se fait plein d’amis et alliés dans le monde animal), et surtout grâce à la ruse et à la complicité d’une belle princesse.
Pourquoi ce conte était-il mon préféré ? Deux raisons à cela. La première c’est que chemin faisant le prince se fait de nombreux amis en venant en aide à des animaux : un oiseau, puis un saumon et enfin un loup. Un loup qui devient sa monture. J’aimais beaucoup la complicité qui se crée entre le loup et le prince. Ce n’est pas tous les jours que le prince charmant arrive à dos de loup ! Tout comme Mimiko aujourd’hui, enfant, j’adorais les loup, je les trouvais très beaux et ça m’attristait qu’ils jouent toujours le rôle du méchant dans les histoires. Ici le loup n’est pas un ennemi, mais bien un allié. Et j’adorais ça.
Mais un autre aspect me plaisait beaucoup, souvent les princesses sont là à attendre qu’on vienne les cherches, pas tellement dans les contes traditionnels, mais dans les versions édulcorées dont nous abreuvait Disney. Elles sont là, elles chantent et le prince charmant se démène pour les sauver. Ici le prince est certes très courageux et astucieux, mais sans elle il ne pourrait pas grand-chose. C’est elle qui le cache, c’est elle qui trompe le géant pour que celui-ci lui livre la cachette où se trouve son cœur. Elle aussi se démène pour sauver tout le monde, y compris le prince charmant qui risque à tout moment de se faire attraper par le géant.
Connaissiez-vous ce conte ? Nous en reparlerons bientôt, mais avant je vais prendre le temps de savourer les Contes du nord.
[…] Moe. (J’ai déjà évoqué ici leurs travaux. J’ai en effet découvert récemment que le compte préféré de mon enfance venait de leur […]
[…] Moe. (J’ai déjà évoqué ici leurs travaux. J’ai en effet découvert récemment que le compte préféré de mon enfance venait de leur […]
Il reste tellement à découvrir… Après les contes italiens , les contes nordiques. Ma Pal se rallonge de jour en jour 😉