Changer l’eau des fleurs

23 novembre 2018 5 Par Bidib

C’est la présence du cimetière qui m’a donné envie de “lire” (écouter) ce roman. Le cimetière était en effet l’une des thématiques du challenge Halloween de cette année. Mais avec ses 15h30 d’écoute, je n’ai pas réussi à le finir à temps. Comme dit l’adage, mieux vaut tard que jamais. Je partage tout de même cette chronique dans le cadre du challenge avec une bonne dizaine de jours de retard, j’espère que vous ne m’en voudrez pas pour cette introrse au calendrier. 🙂

Couverture Changer l'eau des fleurs

L’histoire commence dans un cimetière d’une petite ville de Bourgogne. Violette Toussaint y travaille comme garde-cimetière. On suit son quotidien au sein du cimetière, ses interactions avec les fossoyeurs, le prêtre, les visiteurs en deuils… Violette est une personne très attentive aux autres et a toujours une boisson chaude ou un peu d’alcool à leur offrir. Une ambiance tranquille, nostalgique et… je commençais à paniquer ! Comme d’habitude, je me suis jetée dans l’écoute de ce roman après un simple regard très distrait au résumé et je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Bien que l’ambiance dans ce cimetière était très agréable et parfaitement de circonstance pour le challenge je commençais à douter, à me dire que si tout le roman était comme ça, fait des petites rencontres au détour d’une tombe, j’allais m’ennuyer. Mais j’ai à peine eu le temps de m’inquiéter que Violette commence à nous raconter sa vie. Et les choses deviennent vraiment intéressantes.

Le roman se construit avec des allées et retours entre passé et présent sans toujours suivre une stricte chronologie du passé. Violette nous livre des bribes de son passé, et, peu à peu, le puzzle se construit. On comprend mieux la personnalité de Violette, comment elle est arrivée dans ce cimetière.

Il y a pratiquement 3, non 4, histoires dans ce roman, celle du passé de Violette, celle de son présent, celle du cimetière et une autre histoire, d’une autre femme (je ne vous en dis pas plus). Difficile d’en parler sans gâcher l’effet de surprise. Car, ce que j’ai le plus aimé dans ce roman c’est la reconstruction du puzzle avec des pièces maîtresses qui n’apparaissent qu’à mi-chemin. C’est un peu comme un roman policier, on ne cherche pas ici à reconstituer un crime, mais une vie. On mène l’enquête pour comprendre, comprendre Violette, ses joies, ses peines, ses peurs.

Violette est un personnage très touchant, et je l’ai vraiment beaucoup aimée. C’est un de ces personnages qui vous donnent envie de les rencontrer, en vrai. C’est une femme que j’aurais aimé avoir pour amie.

Et si j’ai beaucoup aimé remonter le sens du courant de la vie de Violette tout au long de ces 15 heures d’écoute, il y a tout de même un point qui m’a chagriné tout au long du récit : les personnages masculins ne me plaisent pas. Même ceux qui sont censés être positifs ont des traits très machos, c’en est même caricatural. Et si on ne peut pas les traiter de machos, ils sont au moins paternalistes. Il y a soit le protecteur bienveillant, soit le possessif malveillant, mais dans un cas comme dans l’autre nous sommes dans un même rapport de force, ce n’est que la bienveillance à l’égard de la femme avec laquelle ils interagissent qui change. Et ça, ça me dérange beaucoup. Les femmes n’en sont pas moins caricaturales avec leur air fragile, malgré une belle force de caractère elles sont souvent dans une position de soumission.

Avez-vous lu/écouté ce roman ? Qu’en avez-vous pensé ?

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