L’Estrange Malaventure de Mirella [roman jeunesse]
Dans ce roman, sorti en avril dernier aux éditions l’école des loisirs, Flore Vesco nous propose une revisite du conte du joueur de flûte de Hamelin, légende allemande rendue célèbre par les frères Grimm.
Le conte raconte que la ville de Hamelin était envahie par les rats. Un joueur de flûte se présente et propose de libérer la ville de ses rats mayenant finance. L’affaire est conclue et le joueur de flûte entame une mélodie qui attire tous les rats. Il les conduit à la rivière, où ils se noient. Seulement voilà, quand il vient réclamer son dû, on refuse de la payer. Il reprend alors sa flûte magique, cette fois sa musique attire les enfants qui le suivent à leur tour.
L’auteur nous dévoile que la vraie histoire est bien différente. C’est ainsi que commence ce roman qui nous amène dans la ville de Hamelin en l’an 1284. Là, nous y rencontrons Mirella, une enfant malchanceuse, née orpheline et désignée volontaire pour approvisionner la ville en eau. Hamelin est victime d’une invasion de rats et les rats amènent la peste. Les morts se multiplient et la ville devient bientôt silencieuse et lugubre. C’est là que Mirella se rend compte de son étrange pouvoir. Elle peut le voir, l’émissaire de la mort qui répand la peste dans sa ville. Mirella a bon cœur et même si les villageois ne lui ont jamais montré le moindre respect, elle décide de débarrasser la ville de la peste. Mais se battre contre un émissaire de la mort ce n’est pas si facile. D’ailleurs, cette ville, mérite-t-elle qu’on se batte pour elle ?
Comment résister à un tel point de départ ? Un roman jeunesse à la superbe couverture, un conte revisité, j’ai voulu le lire. Pourtant, entre Mirelle et moi ce ne fut pas si facile que ça. Le roman n’est pas très long (216 pages) et pourtant il m’aura fallu près de deux mois pour en venir à bout !
Je n’ai pas aimé le début de l’histoire, la mise en bouche était prometteuse, mais ensuite ça s’éternise dans le quotidien super glauque de Mirella, dans un Moyen Âge crade et dégoûtant, peuplé de gens aussi sales que détestables. Personne hormis Mirella ne semble avoir un peu de cervelle, de compassion, d’esprit critique… tous sont stupides, superstitieux, prompts à obéir aux ordres les plus absurdes à croire n’importe quoi pourvu que ça sorte de la bouche du bourgmestre ou du curé. Je n’ai vraiment pas aimé cette vision négative et ultra caricaturale du Moyen Âge. J’ai même eu beaucoup de mal à m’y faire. Le premier chapitre me donnait carrément des haut-le-coeur avec la description du bourgmestre.
Un autre aspect a rendu ma lecture laborieuse. L’auteur s’amuse avec la langue et nous livre un récit en faut vieux français. Cela pourrait être très amusant, surtout pour les jeunes geeks du Moyen Age. Je me serais bien vue, gamine, me mettre à parler comme ça, en imitant le roman pour m’amuser. Mais en vérité cela m’a demandé une énorme concentration pour lire, sans doute parce que je suis dyslexique. Ce n’est pas un aspect du livre que je n’aime pas ou que je déconseille, loin de là. J’ai trouvé l’exercice intéressant, mais à moi ça m’a demandé bien trop de concentration pour arriver à lire et cela a beaucoup ralenti mon rythme de lecture (qui est déjà naturellement très lent). Sans parler du fait que ce vieux français s’est immiscé dans ma tête, et que je me retrouver à utiliser ces expressions sans le vouloir. C’est très contagieux !
Les premiers chapitres m’ont donc demandé beaucoup de temps, j’avançais difficilement, je me suis demandé si j’en viendrais un jour à bout. Puis, finalement, Mirella découvre son pourvoir et le récit s’accélère. M’étais-je habitué à la langue ? Probable aussi. Quoi qu’il en soit, si la première moitié m’a semble durer une éternité, la seconde moitié du roman m’a séduit (enfin !). J’ai fini par m’attacher à l’héroïne. L’action s’emballe, oublions le quotidien morose, il est temps de se battre à grand coup de magie. Et Mirella a un extraordinaire pouvoir.
Et si le début est très manichéen : Mirella d’un côté et tous les autres, méchants, de l’autre, la fin l’est beaucoup moins. L’émissaire de la mort est-il vraiment mauvais ?
Une histoire originale, une écriture qui ne l’est pas moins, un personnage central fort, un contexte un peu trop caricatural à mon goût, une superbe maquette, une lecture qui aura mis le temps pour me séduire, mais que finalement je ne regrette pas.
⇒ sur le site de l’école des loisirs
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J’ai commencé ce roman pour le présenter lors du mois des contes et légendes. Finalement, j’ai été trop lente et je ne l’ai fini que début octobre. Avec son ambiance moyenâgeuse glauque, ses fantômes, ses émissaires de la mort, et une héroïne un peu sorcière, cette lecture se révèle aussi parfaite pour le challenge Halloween.
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punaise…dommage pour le debut….punaise didonc….mais cela se lit quand meme…apres tout…;)
c’est long à démarrer, mais finalement c’est un de ces livres qui font oublier leur défaut par leur qualité.
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