Jane [comics]

22 novembre 2019 7 Par Bidib

Jane Eyre de Charlotte Brontë représente tout ce que je fuis dans la littérature, je ne peux par dire ce que je n’aime pas, puisque je ne l’ai jamais lu, mais disons que le résumé contient tous les éléments qui me font penser que ce n’est pas un livre pour moi. Le résumé et l’époque. J’aime les écritures modernes, concises, où l’action prime sur les descriptions. Or Jane Eyre a été écrit en 1847. Je ne l’ai donc jamais lu et n’ai jamais eu envie de le lire. Ce qui me dérange le plus c’est le pitch. Une jeune fille pauvre qui tombe amoureuse de son riche patron. Une sorte de revisite du conte de Cendrillon, aussi tourmenté que soit l’histoire d’amour de Jane, son postulat de départ ne me plait pas du tout.

J’en étais là de mes réflexions, quand je suis tombée sur la chronique de Banldine qui présentait Jane, une adaptation en bande dessinée du célèbre roman qui transpose le roman dans le New York actuel. Sa chronique m’a donné envie d’aller jeter un œil à la BD. Je ne prenais pas grand risque, ce n’est pas comme si j’allais me jeter dans la lecture d’un long roman du XIX de plus de 600 pages.

Couverture Jane

Jane est orpheline, recueillie par sa tante, elle n’a jamais pu trouver sa place dans sa nouvelle famille. Devenue jeune femme, elle quitte sa campagne pour s’installer à New York et s’inscrire dans une école d’art. Il lui faut un travail très rapidement, elle décide de postuler à une annonce très évasive. C’est ainsi qu’elle se retrouve à travailler comme nounou pour une petite fille dont la mère est morte et dont le père est toujours absent, accaparée par son travail. Malgré l’ambiance lugubre de cet appartement luxueux, Jane décide de rester, car elle s’est attachée à la petite fille. Et ce qui devrait arriver arriva, la jeune servante tombe amoureuse du riche prince. Mais point de mariage heureux en perspective. Tout est compliqué. La situation, leurs sentiments réciproques, etc.

Bon, vous l’aurez compris, la trame me fait l’effet escompté : aucun. Je n’aime pas le postulat de départ. Je ne l’aimais pas avant de lire cet album, je ne l’aime toujours pas après. Je trouve ça classique et banal, et peu m’importe le degré de complexité qu’on met dans les sentiments.

Mais je ne regrette pas du tout d’avoir lu cet album. J’ai beaucoup aimé le dessin de Ramon K. Pérez, et la narration est bien menée. On est pris dans l’histoire et on veut savoir comment ça se termine. Et comme je n’ai pas lu le roman qui inspire cette adaptation, j’avais tout à découvrir. On ne peut pas dire que j’ai été surprise, car les révélations étaient… attendues. Mais c’est bien mis en scène et j’ai aimé les effets de couleur du dessin. Jane est très distante, loin de tout et de tous, ne trouvant pas sa place. Le dessin est en noir et blanc. Puis au fur et à mesure qu’elle s’implique, qu’elle s’ancre dans ce qu’elle vit, le décor prend des couleurs.

Bref une chouette BD mais une histoire entendue, sans réelle surprise. Je ne pense pas que je lirais le roman un jour.

sur le site de l’éditeur

⇒ Aline Brosh McKenna (scénario) (twitter)

Ramòn K. Prérez (dessin) (twitter, facebook, instagram)

⇒ sur Amazon, BD Fugue ou chez votre libraire préféré

→ à lire aussi l’avis de Blandine


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