Asana n’est pas hétéro [manga]

15 août 2020 3 Par Bidib

Asana n'est pas hétéro

La semaine dernière je vous présentais le premier tome d’Our colorful days, le nouveau manga de Genroroh Tagame. Aujourd’hui je vous parle d’un autre titre, tout juste sorti, lui aussi chez Akata, et qui, comme les manga de Tagame, abordent la question de l’homosexualité avec une approche bienveillante et pédagogique pour un monde plus tolérant en passant par des tranches de vie, fictive pour Our colorful days et Le mari de mon frère, réelle pour Asana n’est pas hétéro.

Sakuma Asana est un jeune homme japonais travaillant dans la mode. Dans ce manga autobiographique, d’abord paru sous forme de webcomic, il nous livre son quotidien en tant qu’homosexuel vivant au Japon, une société pas encore très tolérante vis-à-vis de l’homosexualité. Ce qui motive Asana c’est de faire comprendre à ses compatriotes ce que c’est l’homosexualité et en finir avec bon nombre d’idées reçues. Une volonté pédagogique accompagnée d’une bonne dose d’humour. Asana ne se prends pas trop au sérieux, s’adresse directement au lecteur et nous livre des petites bribes de son quotidien et des difficultés qu’il rencontre en tant qu’homosexuel.

Le livre, tout en couleur, s’ouvre sur quelques pages introductives et instructives où Asana livre quelques définitions et explications sur les différentes orientations sexuelles et identités de genre (et pour une fois il y a une case où je peux me ranger ! I’m happy). La suite se divise en 4 chapitres : La vie insolite d’Asana, la vie d’Asana l’étudiant, la vie amoureuse d’Asana et Asana et Tetsu. L’auteur aborde de nombreux sujets et nous raconte des anecdotes drôles et moins-drôles de sa vie. On le découvre enfant, jouant les sirènes au fond le la piscine, adolescent en train d’essayer de faire comprendre à sa mère que non, il ne se mariera jamais (le mariage homosexuel n’étant pas autorisé au Japon), sur les bancs de la fac faire face à l’homophobie ordinaire, ou devoir réfléchir à comment répondre à une simple question telle que « t’as une copine ? ». À travers son témoignage, on se rend compte à quel point la société est hétérocentrée, et à quel point elle exclut même sans le vouloir. Parce que tous ses interlocuteurs ne sont pas homophobes, loin de là, mais presque tous ont des idées reçues sur ce qu’est un homosexuel ou tout simplement ne se figurent même pas que les personnes en face d’eux ne sont peut-être pas hétéro.

Si en France, je pense, la société est maintenant plus ouverte et qu’il sans doute plus facile d’être homosexuel chez nous qu’au Japon, on se reconnait dans ce que raconte Asana, que l’ont du côté de l’homosexuel ou de l’hétéro qui fait des remarques déplacées sans penser à mal.

Mais ce manga ne fait pas que dénoncer l’homophobie ou l’hétérocentrisme, il nous livre aussi une part de l’intimité d’Asana, ses goûts, ses amis, ses rencards, ses relations avec ses parents… Le dessin tout en couleur avec un trait simple et léger m’a beaucoup plus. Il amène beaucoup de légèreté et donne une ambiance chaleureuse et paisible, bienveillante. Un manga léger qui fait réfléchir et sourire, qui fait du bien et qui apporte sa petite pierre pour un monde plus tolérant.

Bref, je recommande à tout le monde ! A avoir dans les bibliothèques et les CDI.

sur le site des éditions Akata 

→ sur Amazon, BD Fugue, ou chez votre libraire préféré

→ à lire aussi les avis de Pommy, Ma lecturothèque


avec cette lecture je participe aux challenges

(cliquez sur les logo pour en savoir plus)

Share