Quelques yôkai à (re)découvrir
Coucou, me revoici avec un nouveau billet en direction du Japon et de ses créatures folkloriques. En faisant quelques recherches pour mon article sur les yûrei je suis tombé sur des yôkai dont je n’avais pas parlé dans mon article Yokaï, ces créatures sorties du folklore japonais qui peuplent les manga.
Et j’ai eu envie de faire un nouveau billet pour en présenter quelques-uns cette année encore pour le challenge Halloween.
Ibaraki
Quand j’étais gamine j’étais tombé sur un animé qui racontait l’histoire du Ibaraki, que j’identifié comme une sorcière plus qu’un démon, qui se faisait couper un bras par un samouraï et revenais pour récupérer son bras. Je me souviens que cette histoire m’avait terrifié. Je n’ai jamais réussi à retrouver le titre de l’anime en question, mais voilà que je retombe par hasard sur cette sorcière croquée par Yoshitoshi (1839-1892).
Cette légende remonte à l’époque Heian. Ibaraki-dōji était un démon qui hantait la porte de Rashomon à Kyoto. Watanabe no Tsuna, fidèle serviteur de Minamoto no Raiko et vaillant guerrier se rend à la porte de Rashomon pour chasser le démon. Il se bat contre celui-ci et lui coupe un bras. Il ramène le bras chez lui comme un trophée. Le démon prend alors l’apparence de sa vieille tante et vient lui rendre visite. Elle demande à voir le bras du démon. Watanabe ne se méfie pas, lui montre le bras, le démon s’en empare et s’enfuie. Depuis ce jour il ne hante plus la porte de Rashomon.
Je n’ai pas retrouvé l’anime qui m’a traumatisé enfant, mais on retrouve Watanabe et Ibaraki dans d’autres anime comme Kai Doh Maru ou Otogizoushi.
Noppera-bō
Les noppera-bô sont des esprits à forme humaine sans visage. L’un des noppera-bô les plus connus c’est celui décrit par Lafcadio Hearn dans Kwaidan, ou Histoires et études de choses étranges dans le conte intitulé Mujina.
Un marchand se promène sur la route d’Akasaka quand il rencontre une jeune femme en pleur qui cache son visage. Il s’arrête pour lui porter secours et insiste pour l’aider, mais quand enfin elle se tourne vers lui, il découvre une tête sans visage. Effrayé il court jusqu’à une échoppe de soba. Il explique au marchant qu’il a rencontré une femme qui lui a montré une chose affreuse, le marchant ri et lui dit « affreuse comme celle-ci » Le marchant lève la tête et s’aperçoit que le vendeur de soba n’a pas de visage.
On retrouve ce conte dans le livre histoires de fantômes du Japon où Bajamin Lacombe met en image des contes de Lafcadio Hearn.
Hearn intitule ce conte Mujina. Ce terme est un mot de vieux japonais qui désigne le blaireau japonais et/ou le chien viverrin (tanuki) selon les régions. Le blaireau, tout comme le tanuki, à la réputation de pourvoir se métamorphoser et prendre forme humaine. Il peut s’amuser à jouer des tours au humains en prenant la forme d’une noppera-bô (fantôme sans visage).
On rencontre un noppera-bô également dans l’anime Mononoke où celui-ci cache son absence de visage derrière un manque de renard.
on croise un noppera-bô également da Yo-kai watch
Rokuro Kubi et Nukekubi
Toujours dans Histoires de fantômes du Japon, dans le conte Le fantôme à la tête coupé, Lafacadio Hearn raconte l’histoire d’un ancien samouraï devenu moine qui un soir dans les montagnes fait la rencontre d’un rokuro kubi. Dans ce conte l’homme qui accueille le moine, détache sa tête de son corps pour aller chercher de quoi manger, laissant son corps inerte dans la maison.
Je vous avais déjà parlé des rokuro kubi dans mon précédent article. Je vous présentais ce yôkai a forme humaine comme une créature capable d’allonger sont cou.
Le Nukekubi en revanche est un yôkai capable de détacher sa tête de son corps. Et corresponds davantage à la créature décrite dans le conte de Hearn.
Kubinashi dans Nura le seigneur des Yôkai est un nukekubi.
Super des yokai ! L’histoire de la femme sans visage me fait penser à « Pompoko » ! Les tanukis se transforment en yokai pour effrayer les hommes du chantier. J’avais aussi lu cette légende dans le magnifique recueil d’histoires de Lafcadio Hearn illustré par Benjamin Lacombe. Faudrait que je me procure le deuxième volume…