Rage against the Machisme [audiolivre]
Bonjour. Aujourd’hui, c’est la journée de la femme. Enfin, non, en vrai, c’est la journée des droits des femmes. Alors, non merci, je ne veux pas de fleurs. Ce qui me ferait plaisir ce sont des avancées politiques pour le respect des droits des femmes, une véritable égalité de salaires, la fin du sexisme, la fin du harcèlement sexuel, etc.
Bref, cette journée me paraissait parfaite pour vous parler du dernier livre féministe que j’ai lu (ou plutôt écouté) : Rage against the machisme de Mathilde Larrère, dans sa version audio publiée par Audiolib et lu par Lola Naymark.
Dans ce livre l’autrice (que je découvre avec cet ouvrage) raconte l’histoire du féminisme en France depuis la Révolution française jusqu’à nos jours. Elle revient sur les différents mouvements féministes et leurs différentes revendications, les différentes luttes au fil du temps. Un parcours chronologique qui a le mérite de remettre certaines fausses croyances en perspective. Non, la féminisation de la langue n’est pas une lubie des féministes du XXIe siècle. Depuis bien longtemps des femmes luttent contre la masculinisation de la langue française (masculinisation artificielle, voulue par des intellectuels hommes au pouvoir, soit dit en passant).
Tout au long des divers chapitres et au fil des luttes des diverses époques, on s’intéresse à plein d’aspects différents de la lutte féministe. L’engagement politique avec la lutte pour le droit de vote, le doit du travail avec les luttes ouvrières, le droit à l’éducation, la lutte contre le sexisme, la lutte pour IVG dans les années 60-70, la lutte contre les violences sexuelles avec le mouvement #metoo…
Et si dans l’histoire du féminisme certains noms se sont fait particulièrement entendre, Mathilde Larrère donne ici la parole à celle dont on a oublié les noms, les femmes anonymes qui durant des siècles ont animé la lutte. Elle nous parlera de certaines de ces femmes en particulier, citant des noms peu connus, mais aussi de toutes les autres, celles dont on ne connaît pas les noms, mais qui ont participé aux luttes de diverses façons.
J’ai trouvé cela très intéressant, surtout de voir comment, selon les époques, la lutte féministe s’articule, quels sont les priorités à tel ou tel autre moment de l’histoire en fonction du contexte socio-économique et des droits déjà acquis. J’ai appris beaucoup de chose. Autant d’informations qui viendront enrichir et alimenter mon argumentaire féministe. Car, si je suis féministe depuis aussi longtemps que je sais parler ou presque (je me souviens encore de prise de parole en famille où je me dressais contre l’oppression patriarcale du foyer alors que je dépassé d’à peine une tête la table de la salle à manger), je ne m’étais jamais vraiment intéressé à l’histoire du féminisme avant l’année dernière. Depuis, j’ai lu (enfin, surtout écouté), plusieurs livres féministes, sur des réflexions contemporaines ou sur l’histoire des femmes et du féminisme. Et je trouve ça fascinant.
Le livre de Mathilde Larrère est parfait si, comme moi, vous n’y connaissez rien, mais que vous êtes curieux et que vous avez envie d’une approche historique. Le tout dans un langage accessible et agréable à lire. Mathilde Larrère est historienne, professeur universitaire. Elle sait de quoi elle parle et ça se sent. C’est très documenté, et j’ai appris plein de choses dont je n’avais encore jamais entendu parler. Mais les chapitres sont très courts, fluides, écrits dans une langue accessible à tous. On est dans la vulgarisation, loin des textes académiques. Le ton y est très engagé. On sent la militante féministe derrière chaque mot. Mais il ne s’agit pas pour autant d’un manifeste. Le livre s’il est militant, il est avant tout informatif et historique.
Mieux connaitre l’histoire pour mieux lutter dans le présent, c’est un peu l’idée subjacente de ce livre. Et cette approche rentre particulièrement en résonnance avec ma sensibilité personnelle, puisque l’Histoire est une matière qui m’a toujours passionné.
Les divers chapitres sont agrémenté de slogans féministes des époques traité, extraits de manifestes, textes de chansons. La version papier se termine par une chronologie et une bibliographie.
Comme je le disais plus haut, j’ai découvert ce livre dans sa version audio, lue par Lola Naymark. Et je dois avouer que si j’ai trouvé le contenu du livre passionnant (au point d’avoir acheté la version papier juste après avoir fini l’audiobook), j’ai eu un peu plus de mal avec la version audio dont je vous ai déjà parlé dans mes vlog lecture. En effet, la narratrice adopte un ton très revendicateur terminant chaque phrase par un point d’exclamation. Or si certains passages s’y prêtent, d’autre sont purement informatifs et ce ton agressif et revanchard y était complètement hors d’à propos. Ce n’est pas parce qu’on parle féminisme, qu’il faut adopter à tout pris un ton de protestation ! Il y a un temps pour protester, hausser la voix et même taper du poing sur la table s’il le faut. Mais il y a un temps pour énumérer posément des faits historiques. Pas besoin de point d’exclamation à ce moment-là, ce n’est pas une revendication, c’est une information. J’avoue que le ton m’a parfois agacé (pour ne pas dire souvent) et que c’est principalement à cause de ce ton de narration que j’ai mis si longtemps à le terminer. J’avais envie d’en savoir plus, mais le ton agressif de la lectrice me tapait facilement sur les nerfs, surtout quand je voulais l’écouter en travaillant.
Là, encore c’est une question de sensibilité personnelle. J’ai du mal avec les tons agressifs qui pour moi sont contreproductifs. Je trouve que les arguments ont plus de poids quand ils sont énoncés calmement. D’autres aimeront sans doute ce ton légèrement agressif, incisif, qui met l’emphase sur la lutte, les revendications, plus que sur l’aspect historique et informatif.
Durant mes vlog vous avez pu aussi m’entendre râler sur le choix du titre en anglais que je ne comprenais pas, je laisse la parole à l’autrice elle-même qui nous explique dans cette vidéo son choix.
La vidéo me donne envie de relire le livre !
→ liens vers les éditions du détour
J’avais déjà noté le titre sans trop savoir son contenu. Maintenant tu me donnes envie de le lire. Je suis une féministe que depuis peu, je suis plutôt fataliste à la base, à croire que rien ne peut changer. Mais je me soigne en lisant beaucoup sur le sujet.
il est court, facile à lire et très instructif. Je ne peux que te le conseiller 😉