Me revoici enfin avec une nouvelle chronique lecture. Que je suis en retard !! Aujourd’hui, je vous propose un petit panier de BD (ça faisait longtemps!) avec 3 lecture faites ces dernier mois grâce à NetGalley. Je vais les classer par ordre de préférence.

La marche brume, tome 1 : le souffle des choses

de Stéphane Fert (Dargaud, 2023)

Résumé : Avant, on n’avait pas peur des forêts sombres et des vieilles croyances, des cris de bêtes qui déchirent la nuit et des ombres incertaines qui rôdaient dans les champs. On se moquait bien des trolls cachés sous les ponts, des déesses vengeresses, des géants de nuages ou des diables des crevasses…

Alors on brûlait les arbres millénaires pour se chauffer au printemps et on empoisonnait la terre pour la forcer à vomir ses fruits. Et puis un jour, la Brume a tout emporté.

Oh, pas la petite brumouille du matin ou la semi-brume des lendemains de pluie, non ! La brouillasse, la vraie. La purée de boue, la bouillie de charbon, noire et épaisse comme de l’encre en suspension. Celle qui engloutit tout pour recracher des monstres qui vous dévorent à leur tour. Celle dont personne ne revient… sauf la petite Tempérance, une ogresse attachante. Sauvée de justesse par Grisette la Semeuse, une sorcière aussi puissante que bourrue, la petite fille est élevée dans la tranquillité d’une sororité de vieilles femmes qui vivent dans les montagnes.

Mais dix-huit ans plus tard, la Brume terrifiante finit par frapper durement la communauté, forçant un petit groupe de sorcières à quitter le village pour tenter de percer les mystères du fléau.

Il est temps de sortir les grigris et de se rappeler des vieilles incantations et des leçons de kung-fu pour se lancer dans une grande aventure qui changera le destin de la jeune Tempérance à jamais.

Un conte écologique moderne, drôle et sombre à la fois, empreint de métaphores servant de belles réflexions et jouant, non sans humour, avec les stéréotypes du monde foisonnant de la sorcellerie. (source : Livraddict)

 

J’ai tout de suite été attirée par cette sublime couverture. Les couleurs, ce personnage imposant au regard intrigant. Je voulais en savoir plus. Le pitch n’a fait que renforcer mon envie. Des sorcières, une aventure et un ton qui s’annonce un peu décalé, voilà qui devrait me plaire. Et mon flair ne m’avait pas trompé, j’ai adoré cette lecture !

On va suivre la jeune ogresse et ses compagnes dans les prémices d’une aventure qui s’annonce passionnante. Le dessin a tout de suite fait mouche avec moi, j’ai aimé le trait et les couleurs résolument modernes, avec une touche enfantine qui amuse et un soupçon de sensualité. Mais ce qui m’a le plus séduit c’est l’équilibre entre légèreté et réflexion. Au premier abord on a des personnages burlesques (les sorcières sont assez comiques), mais derrière ce premier voile d’humour léger et enfantin, se cachent des pensées plus profondes qui nous amènent à réfléchir à la tolérance et à l’écologie.

Nous avons une opposition assez classique entre d’un côté le monde des hommes avec une société patriarcale violente et intolérante avec aucun pouvoir magique, et de l’autre la société des sorcières exclusivement féminine, qui vivent en harmonie avec la nature, solidaires et unies, avec des pouvoirs magiques. Jusque là rien de bien nouveau, mais ce que j’ai trouvé intéressant c’est de découvrir ce qui se cache dernière cet univers. Les allures moyenâgeuses du début m’avaient induit en erreur et découvrir plus tard de quoi il en retourne donne un tout autre message à l’ensemble.

Par ailleurs, tout n’est pas aussi manichéen que cela peut sembler au début et on voit comment la graine de la zizanie peut vite germer en terrain fertile. Chez les sorcières aussi il y a une certaine forme d’intolérance. L’héroïne va devoir surmonter un bon paquet de préjugé et de peur pour réussir dans sa quête.

J’ai adoré cette BD parce qu’elle offre à la fois une lecture légère et distrayante et un univers intéressant qui peut nous amener à réfléchir sur différents aspects de notre société à la façon d’un conte qui derrière l’aventure cache toujours une morale. Et vous savez que j’aime les contes. La marche brume nous offre un conte moderne que je suis ravie d’avoir découvert.

Après avoir eu la chance de le découvrir en numérique, j’ai très envie de m’offrir la version papier pour profiter au mieux des dessins. Hâte de lire la suite !

À lire aussi : l’avis de Tachan

→ sur le site des éditions Dargaud

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À l’école des lettres

PoPésie et Maïté Robert (Dargaud, 2023)

Je connaissais cette série pour la suivre assidument sur la page Instagram de Matin. J’aime beaucoup cette page et je suis plusieurs des séries qu’on peut y découvrir. À l’école des lettres est une de mes préférées. Pas de découverte donc, mais le plaisir de retrouver tous les auteurs connus dans cette étrange école où les écrivains partagent les bancs d’école dans des classés divisé par époque.

Nous découvrons ainsi les écrivains du XXe, du XIXe, du XVIIIe… qui se chamaillent, jouent, s’envoient des piques et expérimentent. À travers ces caricatures on souligne leur spécificité, une façon très amusante de ce familiariser avec les écrivains connus, surtout français, mais aussi quelques autres.

Le petit plus qu’offre cet album par rapport à ce qu’on a peut-être déjà vu si on suit la page Instagram de Matin, ce sont les doubles pages explicatives où l’on nous donne plus de détails sur les écrivains mis en scène.

Le dessin tout en rondeur à l’air enfantin ne doit pas vous tromper, ce n’est pas pour les enfants. Cette BD s’adresse avant tout au passionné de littérature.

Une petite lecture légère et amusante.

→page Instagram de Matin

→ album sur le site des éditions Dargaud

 

 

Ombre des lumières, tome 1 : l’ennemi du genre humain

Alain Ayroles et Richard Guérineau (Delcourt, 2023)

J’avoue que ce premier tome m’a laissé assez perplexe. J’avais eu envie de le découvrir pour son scénariste, Alain Ayroles, dont j’avais entendu le plus grand bien après la sortie des Indes fourbes que je n’ai pas lues. Je n’avais que survolé le résumé, compris qu’on se situait à l’époque des lumières, mais je n’avais pas capté qu’il allait être question, entre autres, de libertinage. Et j’avoue que je suis passé à côté de toute la première partie du tome.

Dans cette première partie on va suivre les déboires d’une femme de vertu qu’un homme semble persécuter d’avances trop insistantes. Et pourquoi ? Juste pour le plaisir de gagner un pari. Autant vous dire que niveau empathie j’étais mal partie pour apprécier le héros de l’histoire. Ce n’est qu’au dernier tiers de l’ouvrage que j’ai commencé à m’intéresser à cette histoire. Le personnage essayant des revers de fortune qui annoncent une aventure un peu plus intéressante que son passetemps favori : séduire des femmes qui n’ont rien demandé et flatter la cour du roi pour accéder à un quelconque poste de prestige.

Un héros frivole et sans intérêt qui aura eu du mal à me séduire. Néanmoins, la fin du tome m’a suffisamment intrigué, avec un départ pour le Nouveau Monde, pour me donner envie de lire la suite.

→ sur le site des éditions Delcourt