La bête, tome 1 [BD]

18 novembre 2020 29 Par Bidib

Couverture La Bête, tome 1

Comment ça « fin de l’épisode » ? ! Comment ça « fin » ?!! me suis-je écrié, choqué en lisant la dernière page de ce premier tome. J’étais tellement plongé dans la lecture de La Bête, bande dessinée de Zidrou et Frank Pé tout fraichement sortie chez Dupuis, que j’ai eu un choc en arrivant à la fin. J’en voulais encore !

Vous l’aurez sans doute reconnue sur la couverture, la bête c’est le Marsupilami, cet étrange animal venu de Palombie créé par André Franquin en 1952 et apparu pour la première fois dans Spirou et Fantasio avant d’avoir sa propre série. Le Marsupilami a bercé mon enfance, comme celle de nombreux enfants. Moi je l’ai découvert assez tard, en arrivant en France alors que j’étais déjà au collègue, mais j’en ai tout de même lu plusieurs.

Inutile de présenter le Marsupilami, tout le monde connaît. C’est ce qui m’a tout d’abord donné envie de découvrir la bête de Zidrou et Pé, je me demandais comment ils allaient se saisir du sujet, et cette couverture à l’ambiance inquiétante me laisser entrevoir quelque chose d’original et bien loin de la version originale. Et bien je n’ai pas été trompé, Zidrou et Pé nous livrent un récit bien plus glauque et sombre que ce que proposent les traditionnelles histoires du Marsupilami, bête joyeuse et amicale quoi que bagarreuse. Ici le Marsupilami est une bête sauvage, arrachée à sa forêt par des chasseurs peu scrupuleux, puis amenée en Belgique par des contrebandiers dans des conditions affreuses. Il arrive apeuré, affamé, déshydraté. Il est sale, farouche, affamé, épuisé, apeuré. Mais ce n’est pas sur lui que ce centre ce premier épisode. L’histoire est construite autour du jeune François. Nous sommes à Bruxelles, en 1955, François vit seul avec sa mère, il est le fils d’un soldat allemand. La guerre a beau être finie, les blessures n’ont pas encore cicatrisé et le jeune François en fait les frais. Harcelé dans son école, il trouve refuge auprès d’une ménagerie d’animaux estropiés qu’il ramasse au grès de ses vagabondages, eu grand désarroi de sa mère qui voit leur maison transformé en zoo de fortune. C’est ainsi, qu’un soir, après avoir été victime de brimades sévères, il revient à la maison avec une étrange bête, vous l’aurez compris François a trouvé le Marsupilami et veut l’apprivoiser, le soigner. Mais on va lui mettre des bâtons dans les roues, parce que la connerie ne vient jamais seule (en général elle a des parents…).

Je ne vous en dis pas plus, j’ai le sentiment d’avoir déjà trop parlé. Mais je conseille cette bande dessinée à tout le monde, que vous aimiez le Marsupilami ou pas. Car si la bête a bien les caractéristiques de l’animal de Franquin, l’ambiance de cette bande dessinée est bien plus grave et traite de sujet intéressant comme le rejet, le harcèlement à l’école, la solitude, etc. Et, si l’histoire est rondement bien menée, nous tenant du début à la fin, les dessins sont superbes, les planches du bateau dans le port d’Anvers sont à couper le souffle. J’ai beaucoup aimé la mise en page alternant des illustrations plain page avec des planches plus classiques. L’histoire est assez sombre, mais il y a aussi des touches d’humour qui m’ont beaucoup amusé, le directeur de l’école avec ses démonstrations par l’absurde est très drôle.

Tout cela pourrait se résumer en un mot : j’adore ! J’ai hâte de découvrir la suite.

sur le site des éditions Dupuis

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→ à lire aussi les avis de Mo et La pomme qui rougit


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avec cette lecture je participe également aux challenges Animaux du Monde et Des livres en cuisine

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