La Leçon
Aujourd’hui, je vous reviens avec un nouvel album des éditions Frimoüsse : La leçon.
Son austère et inquiétante couverture a titillé ma curiosité. Quelle leçon un si terrifiant loup va-t-il nous donner ?
C’est l’histoire d’un homme qui vit dans la forêt. La bête a encore dévoré ses poules. Il est furieux. Il sort son fusil, des pièges… Il est bien décidé à se débarrasser de la bête une bonne fois pour toutes. Mais, tout à sa colère, il ne voit pas le piège se refermer sur sa jambe. Le voici pris à son propre piège, au sens littéral du terme. Gisant dans une mare de sang. Il voit la bête l’observer. Ça y est son heure est venue. Mais la bête ne le dévore pas.
-pourquoi ne m’as-tu pas dévoré ? Pourquoi me venir en aide ?
-si je te tue, je mourrai aussi, dit la bête. Sans tes poules, je ne survivrai pas à l’hiver.
L’homme sera alors confronté à un choix : sauver sa peau ou tuer la bête. Quelle décision va-t-il prendre ? À vous d’interpréter.
J’ai trouvé cet album très sombre, et assez inquiétant. Mais j’ai été touché par sa morale. Au lieu de se battre contre la nature pour la domestiquer, l’homme doit apprendre à composer avec. L’homme n’a pas tort de vouloir protéger ses poules, mais tuer la bête est-ce la bonne solution ? La bête n’a-t-elle pas le droit de vivre dans cette forêt, elle aussi ?
J’étais, je l’avoue, un peu inquiète par la noirceur du récit. Les images, à l’instar du texte sont tout sauf gaie. Mais ce fut finalement une très belle surprise. Pour moi comme pour Mimiko, qui se croyait trop grande pour ce livre. Je l’ai lu à haute voix et la première surprise fut d’y trouver un texte très facile à déclamer, fluide, simple et poétique à la fois. C’est important pour moi qui ai souvent des difficultés à lire à haute voix. La seconde surprise fut de voir Mimiko qui, dans un premier temps, faisait mine de ne pas s’intéresser au livre, s’approcher puis se pencher au-dessus des pages. Elle a été comme happée par ce récit dont la tension est vraiment palpable. Le texte est très court, mais en peu de mots l’auteur arrive à faire monter le suspens. Mimiko écoutait, inquiète.
La fin est ouverte. J’avoue ne pas totalement comprendre ce choix. Pourquoi laisser cette fin ouverte, surtout après un récit ayant ainsi fait monter la pression. Les jeunes lecteurs aiment se rassurer à la fin d’un récit. Surtout un récit qui fait un peu peur. Ici l’auteur ne dit pas clairement le choix que l’homme va faire et j’ai senti que je devais moi-même finir l’histoire pour rassurer Mimiko. En voyant la dernière image cela me semblait, à moi, évident, mais pour elle ce n’était pas assez clair et ne pas savoir l’inquiétait.
Avec Dino lune, que je vous avais présenté la semaine dernière, nous avions un album simple et gai, coloré et absurde. Ici, c’est tout le contraire, des couleurs sombres, une histoire inquiétante et une morale à méditer. Bien que diamétralement opposé, j’ai trouvé les deux albums très réussis.
La leçon s’adressant à des enfants plus grands, plus grand même que la brièveté du texte ne le laisse supposé, puisque, j’ai pu le constater moi-même, Mimiko du haut de ses 9 ans a été captivé par cette histoire. Et nous avons pu discuter un peu de la morale.
La leçon
Michaël Escoffier
Kris Di Giacomo
Frimoüsse
collection la Question (l’Album philo)
2017
Très beau billet demoiselle, m’en vais regarder d’un peu plus près cet album 😉
Des bisous <3
merci m’dame 😉 j’espère que l’album te plaira 🙂
[…] Ma petite médiathèque avec La leçon […]
Une leçon bien intriguante… je l’utiliserais bien en classe dans un atelier philo pour débattre du questionnement moral.
Je serais intéressée par le retour de tes élèves
L’album a l’air super ! Je suis intriguée.. Mais en lisant l’article j’ai l’impression qu’il faut faire attention à ne pas le proposer à des jeunes lecteurs trop sensible…
C’est sombre certes mais pas terrifiant
[…] avions déjà parlé de l’un des album philo des éditions Frimoüsse. Dans leur collection La Question c’est l’album […]
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