Goyô

25 janvier 2014 13 Par Bidib

C’est avec plaisir que je vais à nouveau vous parler d’un manga d’Ono Natsume, l’une de mes mangaka favorites.

C’est par sa version animé, House of five leaves, que j’ai connu cette série. On me l’avait conseillé et, je me souviens avoir tiqué sur le dessin très particulier. Mais comme j’aime suivre les conseils avisés que l’on me donne, j’ai tenté le coup et je remercie vivement ceux qui à l’époque, m’en avaient parlé (qu’ils me pardonnent, je ne sais plus qui c’était). Dès les premiers épisodes j’étais tombée sous le charme de cette série très originale qui, plus que sur l’action, marquait par son ambiance particulière, servie d’ailleurs par une très bonne bande son.

Mais aujourd’hui, je ne suis pas là pour vous parler de la série animée ! Non, aujourd’hui je veux vous parler de l’oeuvre original : le seinen de Ono Natsume. Cette série en 8 tomes est publié par Kana dans sa collection Big kana. Ce manga de 2006 a d’abord été prépublié dans le magazine Gekkan Ikki.

goyo4

L’histoire commence avec un rônin peu ordinaire : Masa, un très grand jeune homme dont la taille impressionnante ne suffit pas à masquer sa timidité maladive. Masa ne supporte pas le regards des autres, et, bien que bon sabreur, il perd tous ses moyens dès qu’il se retrouve en public. Congédié par son daimyô, Masa est venu à Edo dans l’espoir de travailler comme garde du corps. Mais à cause de son caractère, il a bien du mal à garder un emploi. C’est alors que son chemin croise celui d’un voyou au charme envoûtant : Yaichi. Celui-ci cherche justement un garde du coups pour un coup. Après une première collaboration Yaichi tombe sous le charme maladroit de Masa et décide le le faire entrer dans sa bande, les Goyô. Masa, d’abord retissant à l’idée de commettre des crime, va très vite s’intégrer à la bande et se lier d’amitié avec les autres membres. La présence de Masa, naïf et spontané, va peu à peu influencer ses compagnons et changer la dynamique du groupe. Masa, de son côté, grâce à ses nouveaux amis et surtout à l’exemple de Yaichi, pour qui il a beaucoup d’admiration, va acquérir de l’assurance et devenir plus fort.

Ce manga, plus que sur l’action, attarde sur la dynamique du groupe, les liens qui unissent les personnages entre eux, leurs caractères, leurs histoires… Tout est dans l’ambiance, les discussions subtiles, les échanges de regards. Les activités des Goyô ne sont là que prétexte pour la véritable histoire : celle de l’amitié entre Masa et ses nouveaux compagnon qui voit le jour et l’aide à affronter un avenir incertain, loin de ses idéaux.

Les personnages sont touchants. Chacun d’entre eux à un charme particulier, sauf peut-être le jeune Ginta, dernière recrue des Goyô qui manque, je trouve, de charisme.

Si au début on ne peut qu’être envoûte par le charme mystérieux de Yaichi et éprouver quelques tendresses face à la maladresse de Masa, en refermant le dernier tome j’étais carrément amoureuse de Masa ! Alors que Yaichi devient de plus en plus sombre et taciturne, à partir du tome 6 Masa gagne et assurance pour finalement devenir, au dernier tome, un homme très séduisant, prêt à tout pour ses amis. Il se montre d’ailleurs très protecteur envers Yaichi qu’il continue de protéger malgré tout. Les personnages évoluent énormément au fil de la série et c’est ce qui est particulièrement agréable.

Goyô tome 1 et 8

Le dessin très original de Ono Natsume peut surprendre au début, surtout si on a l’habitude des manga stéréotypés, mais pour peu qu’on en oublie ses à priori, on se laisse rapidement emporter par son trait original. Dans Goyô, on voit d’ailleurs le dessin beaucoup évoluer, à l’instar des personnages à qui il donne vie. Au début de la série, les visages sont peu expressif, arborant toujours les mêmes mimiques, les mêmes regards. Peu à peu le dessin se fait plus stylisé, notamment pour ce qui est de la représentation des personnages en deuxième plan, mais aussi plus expressif. Le dôshin, Tachibana, a particulièrement changé. Si au début il est assez quelconque, il arbore un visage félin immédiatement reconnaissable à partir du tome 5 ou 6.

La série dans son ensemble est très agréable. Pourtant, le tome 4 se relève être le moins bon de tous. Ou du moins celui qui m’a le moins touché. J’ai beaucoup aimé les tomes 6 et 8.

Une série que je recommande à tous ceux qui aiment lire des manga originaux.

Mais attention, si le dessin et loin du stéréotype du manga mainstream, l’histoire et les personnages ont, malgré leur originalité apparente, quelque chose de très typique. D’ailleurs, bien que Goyô soit un seinen, on y retrouve une certaine dynamique propre au yaoi, notamment dans la relation qui lie Masa a Yaichi. Il n’est pas ici question de relation homosexuelle, loin de là ! Yaichi est un homme à femme. Mais, la façon dont leur relation est traité, ou exprimé, à quelque chose de yaoisant. Où alors ces mon imagination perverse qui me joue des tours 🙂 Enfin, mon hypothèse n’est pas complètement absurde quand on sait que Ono Natsume à également écrit des yaoi sous le nom de plume de Basso.

Si vous ne connaissez pas encore cette série, filez vite en chercher le premier tome. Si vous l’avaez déjà lu, dites-moi ce que vous en pensez 🙂

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