Brokeback Mountain – Annie Proulx

19 août 2016 2 Par Bidib

C’est dans la pochette surprise de la médiathèque que j’ai découvert cette nouvelle de Annie Proulx. Je connaissais déjà Brokeback Mountain pour en avoir vu l’adaptation cinématographique en 2005, mais j’ignorais que c’était une adaptation. Il y a quelques semaines j’ai emprunté une pochette surprise (4 documents dont on ignore tout si ce n’est le thème commun inscrit sur la poche) intitulé “follement gay”. Quel ne fut ma surprise en découvrant Brokeback Mountain et d’apprendre que c’était une nouvelle tirée du recueil Les pieds dans la boue d’Annie Proulx daté de 1999.

Je garde un souvenir très ému du film. J’étais ressortie les yeux rouges de larmes mais heureuse. Un très beau film, une histoire terriblement triste. C’est donc avec nostalgie et plaisir que j’ai plongé dans la nouvelle.

Jack et Ennis se rencontrent alors qu’ils n’ont pas 20 ans. Engagé par Farm et Ranch Employment comme berger, les deux cow-boys vont passer l’été seuls sur la montagne. L’un est assigné au camp, l’autre au pâturage. Sans se le dire les deux jeune hommes tombent amoureux l’un de l’autre mais un tel amour n’a pas sa place dans l’Amérique des années soixante. Malgré la vie qui continue, leurs mariages respectifs, la pression de la société et la peur, les deux hommes ne cessent de s’aimer gardant dans leur cœur ces instants précieux passés sur Brokeback Mountain. Mais pour eux pas de bonheur.

Une histoire très émouvante d’un amour sincère qui ne peut s’exprimer librement. De deux être prisonnier de leur temps et de leur sentiment.

Le texte Annie Proulx est très court. Par les mots elle sait retranscrire l’ambiance du ranch, ça sent la transpiration, la retenue, l’incapacité de ce dire ce que l’on ressent avec les mots, la brutalité d’un sentiment qui nous dépasse… la poussière et l’odeur de cheval… Ce langage rend le récit très vrai, on s’y crois vraiment. Mais au même temps cela le rends moins émouvant que je ne l’attendais. On ne verse pas de larme.

Alors que le film m’avait beaucoup émue, ici j’ai trouvais que tout est beaucoup plus dans la retenue. On sent la tristesse, la désolation. On a de la peine pour les héros, mais pas de larmes. Et finalement c’est très bien comme ça. D’une part parce que cette absence de larme va avec le décor. Chez les cow-boys on ne s’épanche pas en sentiments. Et puis parce que cela fait découvrir l’histoire sous un angle un peu différent. C’est plus rustique, moins esthétique.

Maintenant j’ai envie de revoir le film.

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