Les histoires du Petit chaperon rouge racontées dans le monde

26 septembre 2019 2 Par Bidib

Dans ce recueil Fabienne Morel et Gilles Bizouerne nous racontent 11 versions du célèbre conte du petit Chaperon rouge. Trois versions françaises, deux Italiennes, trois venues d’Afrique et trois d’extrême orient. Le recueil est illustré par Julia Wanters. Publié par les éditions Syros, dans la collection tour du monde d’un conte.

L’homme bien laid et sa truie [Touraine – France]

Cette version ne prend pas la peine de déguiser le prédateur en loup. C’est un homme qui tue la grand-mère dans l’intention de manger la petite fille. Celle-ci, rusée, arrive à s’enfuir sans que personne ne vienne la sauver.

La fille et le loup [Valay – France]

Comme dans la version précédente, il est question de faire manger la chair et le sang de la grand-mère à la fillette (oui ! les contes traditionnels c’est gore !). Mais ici le méchant est un loup et ce n’est pas sa grand-mère que la fille vient voir, mais ça mère.

Le conte se termine brutalement par :

-mère, quelles dents longues vous avez.

-C’est pour te manger !

Le léopard [Chine]

Plus de loup, mais un méchant léopard qui veut dévorer deux soeurs après avoir mangé leur mère et leur frère. Ici les filles s’en sortent grâce à l’aide combiné de 4 bienfaiteurs qui chacun leur tour donnent un objet.

La petite fille et le lion [Nondi – Afrique de l’est]

Dans cette version, le lion, après avoir dévoré la grand-mère morceau par morceau, veut dévorer la petite fille. Celle-ci, par la ruse, arrive à le distraire assez pour trouver refuge chez ses frères. Ceux-ci, aussi rusés qu’elle, trompent le lion qui est tué.

La petite Aïcha et le grand-père Bouissa [Maroc]

Le méchant de cette histoire est un ogre. Comme le loup il veut tromper le grand-père et la petite fille pour les manger, mais seul le grand-père se laisse berner. Aïcha comprend la tromperie et avertit aussitôt son père, qui, avec les autres villageois, fait bruler la cabane avec l’ogre dedans.

Les sœurs et le démon [Japon]

Comme le léopard chinois, le démon japonais dévore la mère puis se rend dans la maison pour y dévorer les filles. Mais la cadette comprend la tromperie et grâce à elle, les deux filles sont sauvées. Elles grimpent à un arbre et chantent pour demander l’aide divine. Du ciel descendent 2 cordes, une de soie pour les filles, une de cendre pour le démon.

Le p’tit piqueur de gomme [Canada]

Cette version ressemble beaucoup au conte classique sauf qu’il ne s’agit pas d’une petite fille et d’un loup, mais d’un garçon et d’un ours. Pas de fin heureuse, du moins pas pour le p’tit gars qui se fait croquer. L’ours, lui, doit être bien content.

L’ogresse poilue [Abruzzes – Italie]

La grand-mère a été dévorée par une ogresse poilue qui prend sa place dans le lit. Encore une fois il est question de faire boire le sang à la fillette, encore une fois celle-ci sort du lit prétextant une envie pressante, encore une fois le méchant attache la fille et encore une fois ce stratagème ne fonctionne pas. (Cette version ressemble beaucoup à la version de Touraine) Détail amusant, la fillette s’en sort grâce à une porte et un fleuve à qui elle a fait des offrandes à l’allée pour qu’il la laissent passer. On retrouve ce processus dans un autre conte dont je vous ai déjà parlé: Prezzemolina, version italienne du célèbre conte de Raiponce.

Le loup et les trois filles [Lombardie – Italie]

Ce n’est pas une, mais trois filles qui partent avec leur panier et croisent le loup. Les deux premières lui donnent leurs provisions et reviennent à la maison. La troisième, se croyant plus maline, prépare un gâteau aux clous pour le loup. Mais ça ne fait que le mettre en colère. Il court à la maison de la mère, l’avale et attend la fille cachée dans le lit. Ce sont finalement les villageois qui tuent le loup et sortent la mère et la ville du ventre du loup.

L’origine du Soleil et de la lune [Corée]

Cette histoire je l’avais déjà découverte avec cet album. Elle ressemble beaucoup à la version japonaise et chinoise. Le tigre après avoir mangé la grand-mère, se rend dans la maison pour manger les petits enfants, ceux-ci s’enfuient en grimpant à un arbre. Comme dans la version japonaise ils font une prière. Du ciel descend une chaîne solide pour les enfants et une corde de paille pourrie pour le tigre. Mais si les deux sœurs japonaises, grâce à leur corde, peuvent redescendre, le frère et la sœur coréens montent au ciel pour y devenir le soleil et la lune. Elle sera le soleil et lui la lune.

Le Petit Chaperon rouge [France]

Le recueil se termine  avec le texte de Charles Perrault, inutile de vous le présenter. Sachet seulement que dans cette version il n’y a pas de chasseur, sa se fini avec le chaperon dévoré.

En lisant ce livre, j’ai eu une pensée pour Blandine qui nous a déjà beaucoup parlé du Chaperon Rouge (clic) et aussi pour Kiona, qui l’année dernière pour le mois des Contes nous avait fait un florilège de Chaperons (clic).

J’aime le principe de ce recueil qui nous montre bien qu’on retrouve les mêmes histoires partout à travers le monde, avec de variation parfois très grande, mais qui au fond nous racontent la même histoire, donnent la même mise en garde. C’est amusant de les comparer et d’y trouver des points communs avec d’autres contes.

sur le site des éditions Syros

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