Top Ten Tuesday #74 – documentaires/biographies/faits vécus
Rendez-vous hebdomadaire, créé par The Broke and the Bookish et repris par Frogzine. Chaque semaine, un top ten sur un thème imposé (ou pas).
Les 10 documentaires / biographies / faits vécus que vous aimeriez lire j’ai lu
Quand l’histoire rencontre la grande Histoire
La biographie (tout comme l’autobiographie) est un exercice littéraire qui m’intéresse peu, j’en lis rarement et je ne suis à priori pas attiré par ce genre de livres. Il m’est pourtant arrivé d’en lire certaines que j’ai trouvé très intéressantes. En littérature j’aime la fiction, l’aventure. Mais l’Histoire, celle avec un grand H, m’a toujours intéressée. Alors, quand l’Histoire rencontre une histoire personnelle, quand un témoignage me permet de découvrir où mieux comprendre un événement historique, je suis intéressée. En voici quelques-unes :
Voici 4 titres où les histoires inviduelles sont frappées par la grande Histoire et dont la lecture m’a particulièrement touché.
Une jeunesse au temps de la Shoah est extraite de l’autobiographie de Simone Veil (Une vie). J’ai acheté ce livre après qu’il ait été mis en avant à la mort de l’écrivaine. J’avais déjà entendu le nom de Simone Veil, mais je savais assez peu de choses sur elle. Je ne me voyais pas me lancer dans la lecture de sa biographie complète alors je me suis laissé tenter par cet extrait. Un livre que j’ai lu avec plaisir et intérêt et qui m’a beaucoup touché, tant cette période de l’histoire me bouleverse.
Les larmes interdites et rescapés du camp 14 ont en commun d’avoir été écrits par des journalistes après de longs échanges avec les personnes dont ils racontent la vie. Si l’écriture romance, les vies qu’ils racontent sont vraie et d’une cruauté absurde qui sont, tout comme les camps de concentration racontés par Simone Veil, perdre confiance en l’humanité.
Les larmes interdites racontent l’histoire d’une petite fille arrachée sa vie de citadine par l’arrivée des Khmers rouges au pouvoir au Cambodge. J’avais déjà tenté une lecture biographique sur le sujet, mais la plume n’avait pas su me captiver au-delà de l’histoire qu’il racontait. Ici j’ai été vraiment amené par l’écriture. Ce livre se lit comme un roman, mais il est d’autant plus bouleversant qu’il retrace des événements réels. Le personnage a 4 ans au début et je doute qu’elle ai pu vraiment garder des souvenirs intact de ce qu’il lui est arrivé, mais sans doute le souvenir personnel de Navy Soth a été complété par les recherches de Sophie Ansel. Le résultat est un livre émouvant, bouleversant qui m’a fait beaucoup pleurer, mais que je ne regrette vraiment pas d’avoir lu.
Rescapé du camp 14 : De l’enfer nord-coréen à la liberté, écrit par Blaine Harden mêle les témoignages de Shin, un jeune coréen du nord qui a réussi a s’évader d’un camp de prisonniers, avec les recherches qu’il a faites sur la Corée du Nord. On suit la vie de Shin, de sa naissance dans le camp à son arrivée aux États-Unis, le tout en apprenant beaucoup de choses sur la Corée du Nord et ses relations internationales. Le récit que livre Shin de sa vie dans le camp est absolument hallucinant. On peine à croire qu’une telle chose soit possible. On n’en comprend d’ailleurs pas les raisons d’un tel comportement, quel est l’intérêt du gouvernement ou des gardes du camp. Le livre m’a bouleversé, mais j’ai récemment lu des articles mettant en doute la véracité du témoignage de Shin, je ne sais donc pas s’il faut conseiller ce livre ou pas. En tout cas, moi je l’ai trouvé intéressant, au-delà de la vie de Shin, l’auteur ajoute beaucoup de détails plus génériques sur la Corée du Nord et c’est très intéressant.
Le dernier livre diffère des précédents, car ce n’est ni une autobiographe, ni une autobiographie accompagnée, mais une biographie d’un personnage historique. Dans Ishiwara, l’homme qui déclencha la guerre, Bruno Birolli retrace la vie d’un soldat japonais qui joua un rôle déterminant dans la guerre cino-japonaise des années 30. Conflit qui précède l’entrée en guerre du Japon contre les États-Unis. On nous apprend que c’est avec l’attaque de Pearl Harbor que le Japon rejoint la Deuxième Guerre mondiale, faisant fit des années de guerre qui l’ont précédé. Le Japon est en guerre avec la Chine depuis plusieurs années déjà au moment ou il déclare la guerre aux États unis. J’ai lu ce livre 2 fois et je le trouve passionnant. Il se lit comme un roman, c’est bien écrit, agréable à lire t très bien documentée. On y apprend beaucoup de choses, sans avoir pour autant l’impression de lire un documentaire.
Petit bonus BD : dans la même veine que les récits précédents, Une vie chinoise, BD franco-chinoise, retrace la vie de Li Kunwu, auteur chinois. Avec lui on suit aussi l’évolution de la Chine, de Mao à nos jours. Si j’ai beaucoup aimé le premier tome où les auteurs reviennent sur l’enfance de Li Kunwu, j’ai beaucoup moins aimé la suite. Dans la partie dédiée à sa jeunesse, les auteurs n’hésitent pas à critiquer ouvertement Mao et sa politique. Par la suite le récit devient beaucoup plus consensuel et aucune critique ou presque n’est émise à l’encontre du gouvernement soi-disant communiste actuel.
Des vies ordinaires
Si mon intérêt pour l’Histoire me pousse parfois à lire des (auto)biographies, il est encore plus rare que je lise des récits de vies ordinaires. Par ordinaires je veux dire des vies de gens normaux n’ayant aucun rapport avec des événements historiques importants. Mais rare, ne veut pas dire jamais.
Mange, prie, aime est typiquement le genre de livre que je ne lis pas et pourtant, je l’ai lu. L’occasion s’est présentée grâce à un service de presse et j’ai eu envie d’en profiter pour sortir de mes habitudes de lecture. J’ai beaucoup aimé ce livre et je ne m’attendais pas à ce que ça me parle autant. L’auteur profite de son expérience personnelle et de son cheminement pour nous livrer un livre sur le développement de soi. Une démarche dans laquelle je me suis retrouvé et qui m’a inspiré.
Très différents du premier, Trois langues dans ma bouche n’est absolument pas un livre de développement de soi, mais une introspection, l’auteur nous parle de lui-même et de sa relation avec les langues qu’il parle et plus particulièrement avec le basque, langue de son enfance. Un livre que j’ai découvert grâce à la masse critique de Babelio. Je l’ai choisi parce qu’il est très différent de ce que j’ai l’habitude de lire, et je l’ai beaucoup aimé.
Totto-chan et Sans aller à l’école, je suis devenu mangaka, sont deux livres que j’ai lu pour la même raison : 2 enfants pour qui l’école n’a pas fonctionné. Totto-chan quitte l’école ordinaire pour une école alternative, alors que le mangaka quitte l’école pour suivre des cours à la maison. Le sujet de la déscolarisation et des éducations alternatives m’intéresse beaucoup et c’est ce qui m’a poussé à lire ces deux récits, tout deux Japonais. Et tous deux m’ont déçue. Je n’y ai pas trouvé ce que j’étais venu chercher. Je cherchais des idées, des pistes à explorer, je me suis retrouvé dans des récits très autocentrés qui parlent plus des émotions ressenties par les deux auteurs que d’éducations. J’espérais y trouver plus de renseignements sur les éducations alternatives. Les auteurs nous livrent ici leur expérience personnelle et rien de plus. Et cela ne me suffit pas.
Je garde un doux souvenir de “Totto-chan”, mais on n’y cherchait sans doute pas la même chose. Et j’ai bien aimé le film “Mange, prie, aime”. Chouette sélection !! 🙂
je n’ai pas vu le film et j’avoue que ça ne me tente pas plus que ça, mais j’ai bien aimé le livre que j’ai écouté en audio. Pour Totto-chan ma déception était double, d’une part je n’y ai pas trouvé les information que je cherchait, d’autre part je n’ai vraiment pas aimé le style. Beaucoup de répétitions et un peu trop de pommade passé au professeur.
Un collègue a également adoré Rescapé du camp 14 : De l’enfer nord-coréen à la liberté. De ton joli top, c’est le seul ouvrage que je connaisse avec Mange, prie, aime. Merci des découvertes !
Rescapé du camp 14 m’a beaucoup marqué
Rescapé du camp 14 est dans ma PAL. Je me note Les larmes interdites. Merci pour la découverte.
avec plaisir
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