Tokyo électrique
Tokyo électrique
Nouvelles traduites du japonais par Corinne Quentin
2006
Ce livre regroupe cinq nouvelles d’écrivains tokyoïtes, toutes se déroulent dans la ville de Tokyo. Le recueil est paru en 2000 simultanément en France (pays pour lequel il a été conçu) aux éditions Autrement et au Japon aux éditions Kinokumiya. En 2006 les éditions Picquier proposent la version de poche (celle que j’ai lu).
Quatrième de couverture :
Cinq écrivains japonais de premier plan nous livrent leur vision de Tokyo. Des vison de l’intérieur, où chacun s’approprie le paysage d’une cité aux multiples visages, des dancing de Shinjuku à la douceur des quartiers gagnés sur la mer de la ville basse. La prostituée philippine, la ménagère au poste de police, la femme qui disparaît après avoir brillé dans le cœur des habitués d’un bar comme la brusque flamme d’une allumette, l’homme qui s’est installé une tente au sommet d’une tour et découvre soudain de là-haut les étoiles. Autant d’éclat d’histoires qui, de nuit comme de jour, illuminent la ville de Tokyo et en dessinent la géographie sentimentale.
Les nouvelles :
Yumeko de Muramatsu Tomomi :
Un groupe d’amis discute dans un bar dans le quartier de Fukugawa…
Les fruits de Shinjuku de Morito Ryûji :
Deux étudiants désœuvrés et drogués traînent dans le quartier de Shinjuku avec une prostitué.
Amants pour un an de Hayashi Mariko :
Une jeune femme propose à l’homme avec qui elle vient de passer la nuit d’être sa petite amie pour un an, jusqu’à retour de la fiancé de se dernier, partie étudier à l’étranger.
La tente jaune sur le toit de Shiina Makoto :
Fujii rentre du travail et découvre que son immeuble a pris feu. Après avoir récupérer quelques affaires, il cherche un logement de fortune. Ce sera le toit de l’immeuble où il travaille.
Une ménagère au poste de police de Fujino Chiya :
Natsumi, mère au foyer, se met à observer les poste de police de quartier après que sa fille lui ai demandé pourquoi il n’y a pas de femme dans les postes de police.
Mon avis :
Tokyo électrique… Ce recueil aurait plutôt du s’intituler Tokyo soporifique ! C’est du moins ce que j’ai pensé à la lecture de la première nouvelle, Yumeko. Ce n’est pas qu’elle soit désagréable à lire, mais il n’y s’y passe absolument rien. Des hommes, menant une vie plus paisible les uns que les autres, pimentant leur quotidien en projetant des fantasmes sur une belle femme apparue dans le quartier, et repartie sans laisser de traces. Les digressions sont nombreuses et à plusieurs reprises je me demandait où l’auteur voulait en venir. Soporifique l’est encore plus la nouvelle de Fujino Chiya – une ménagère au poste de police – qui conclue se recueil de façon assez déplaisante. Je n’ai pas du tout aimé cette dernière nouvelles, qui d’ailleurs est aussi la plus longue et la moins intéressante. les personnages y sont attachants mais l’intrigue ne va nulle part et c’est beaucoup trop long.
Electrique aurait pu être Les fruits de Shinjuku, mais, là encore, si l’ambiance du quartier est agitée, les personnages eux sont complémentent shootés. Ils se traînent plus encore que les autres. Dans la poste face, Corinne Quentin nous explique que le but de ce recueil est de montrer le Tokyo vu par les écrivains tokyoïtes, vision qui viendrait se confronter à celle que véhiculent les nombreux écrivains immigrés ou de passage. Et bien, après lecture, j’ai le sentiment que le titre du livre véhicule justement l’idée que nous transmettent ces voyageurs et pas tellement celle que l’on ressent à la lecture des nouvelles. En lisant ces nouvelles on ne découvre pas une Tokyo surpeuplée et survolté. Ce sont plutôt des vies de quartiers tranquilles. Un peu comme si de nombreux villages étaient collé les uns aux autres, avec chacun sa spécificité. On ne ressent pas de frénésie dans ces récit.
Si la première est la dernière nouvelles sont plutôt ennuyeuses, j’ai beaucoup aimé le texte de Shiina Makoto : La tente jaune sur le toit. L’histoire est amusant et le style vivant et agréable. le style de Hayashi Mariko aussi n’est pas mal. Mais j’ai moins aimé son histoire qui donne une image assez négative des femmes tokyoïtes.
D’ailleurs, de ce recueil, plus qu’une photographie de la ville de Tokyo, ce que j’ai retenu c’est l’image de la femme que projettent plusieurs nouvelles. J’ai du mal à trouver les mots pour exprimer avec exactitude ce que j’ai ressenti en lisant ses nouvelles, mais j’ai eu le sentiment d’une société rétrograde où les femmes, bien qu’émancipée financièrement, occupent une position sociale que je ne leur envie pas du tout. Position dans laquelle, d’ailleurs, elle se mettent elle-même, à l’instar de l’héroïne de Amants pour un an qui accorde plus d’importance au statut social de son amant qu’à sa moralité douteuse. Globalement, je trouve que ses nouvelle donnent une image assez négative de la femme japonaise.
J’ai été un peu déçue en lisant ce livre. Ce n’est pas que je m’attendais à quelque chose d’autre, mais, mise à part la nouvelle de Shiina Makoto, dont j’aimerais lire d’autres textes, je me suis plutôt ennuyée.