La conspiration des miroirs
La conspiration des miroirs
Giulio Leoni
traduit par Nathalie Bauer
Collection Grand détective
2008
Quatrième de couverture :
Août 1300. Dans un marais proche de Florence, un bateau de guerre est échoué sur la rive de l’Arno. À son bord, les marins semblent pétrifiés, saisis par la mort. Dans la cabine du capitaine, trois Sarrasins, à l’évidence empoisonnés. À leurs pieds, un engin mécanique en morceaux, et un parchemin indéchiffrable… En qualité de prieur de la ville, Dante est mandaté sur les lieux de cette scène étrange. Les indices s’accumulent, les pistes se multiplient, plongeant le poète dans des abîmes de perplexité. Que signifie ce motif octogonal qui revient sans cesse, tracé sur des parchemins ? Quelle est cette énigmatique machine qui semble obséder tout ce que l’Italie de la Renaissance compte de savants ? Et pourquoi le nom de l’empereur Frédéric II, dont la rumeur dit qu’il aurait été empoisonné, est-il mêlé à cette affaire ? Ce que Dante ignore, c’est qu’il vient de mettre le doigt dans un engrenage fatal, un complot impliquant les plus grandes figures du pouvoir florentin…
Mon avis :
L’intérêt de ce livre réside avant tout dans son ambiantation : Dante et la Florence du Moyen-Age. L’intrigue est, quant à elle, trop complexe, trop mystérieuse, trop métaphysique. Bref, j’y ai pas compris grand chose et elle n’a pas vraiment stimulé ma curiosité.
Le style a également la lourdeur de l’intrigue. C’est beau, c’est poétique mais c’est un peu trop pesant parfois. Si ce n’avait pas été Dante ou Florence, je n’aurais sans doute pas poussé la lecture jusqu’à la dernière page ! Cela ne m’a pas empêché d’apprécier quelques tournures remarquables dont Leoni fleuri son texte.
On aurait dit qu’ils s’étaient donné rendez-vous dans l’attente d’un dernier pèlerin. Or c’était la Mort, la plus indésirable des hôtes, qui les avait rejoint. À moins qu’elle ne les eût précédés, sa face macabre dissimulé sous le visage de l’un d’entre eux, s’apprêtant à prendre la barre de leur vies dans cette tour délabrée comme elle l’avait fait un peu plus tôt sur le navire des trépassés.
Fouiller dans les livres d’autrui n’équivalait-il pas à fouiller dans son âme?
Mon incompréhension de l’intrigue vient sans doute de mon ignorance. Je n’ai que quelques vagues souvenir datant du collège sur l’histoire de l’Italie moyenâgeuse. Si ce livre m’a donné envie d’en savoir plus, je regrette qu’il n’ai pas su se mettre à la porté de tous par quelques notes en bas de page ou un petit lexique.
Le coin des curieux :
J’ai du me constituer un petit lexique pour mieux comprendre. Afin de vous éviter cette peine je partage donc le fruit de mon labeur.
Prieur
Dans le roman, on découvre que Dante est prieur de la ville de Florence. Je connaissais ce mot que j’associait à la hiérarchie des ordres religieux catholiques. Mais qu’est-ce que tout cela avait à voir avec Dante ? Et pourquoi “les prieurs de Florence” ?
Et bien voilà, si le terme désigne bien une distinction dans la hiérarchie religieuse, il est aussi utilisé au Moyen Age, dans de nombreuses communes italiennes, notamment à Florence, ville où se déroule l’intrigue. On nommait prieurs les membres du gouvernement de la ville. A Florence Palazzo Vecchio, qui se trouve sur la place de la Seigneurie, était avant nommé Palazzo dei priori.
Palazzo Vecchio
Barigel
Dante se fait seconder dans ses enquêtes par le barigel et ses soldats. Mais qu’est-ce donc un barigel ? Je ne sais pas vous, mais moi je n’avais jamais entendu ce nom avant. Ce mot vient du latin médiéval et désigne l’officier préposé au service de police dans de nombreuses communes de l’Italie du Moyen Age. C’est le cas à Florence.
Gabelou
Ce mot désigne le douanier qui est chargé de la collecte de la gabelle, impôt sur le sel. Aujourd’hui on l’utilise comme synonyme de douanier.
Guelfes et Gibelins
Les guelfes et les gibelins sont deux faction politiques qui s’opposent dans l’Italie du treizième et quatorzième siècle. D’un côté les guelfes soutiennent le pape, de l’autre les gibelins appuient le pouvoir du Saint-Empire romain germanique.
Afin de mieux comprendre, il faudrait aussi en apprendre plus sur l’empereur Frédéric Ier (Barberousse) ou encore sur le pape Boniface, deux personnages historiques importants auxquels il est fait plusieurs fois allusion. Frédéric Ier se retrouve même au premier plan de l’intrigue, bien que l’histoire se déroule en 1300 et que l’empereur Frédéric soit mort en 1190. Mais là ça demande trop de travail et… j’ai pas envie :p
Florence en 1300