Le Sauvage
Il y a parfois des livres qui vous appellent. Le sauvage est l’un ce ceux là. Il était enfuis dans la pile des retour que les bibliothécaires n’avaient pas encore eu le temps de ranger. Moi j’étais en train d’enregistrer les emprunts de la semaine quand je l’ai vu. Du coin bleu-vert de sa couverture qui dépassait de la pile il m’a appelé. « Regarde-moi ! » J’ai donc demandé si je pouvais y jeter un œil et la bibliothécaires me l’a tenu tout en me disant le grand bien qu’elle en pensait. Puis, jetant un regard vers Mimiko qui se tenait à mes côté, elle a ajouter “ce n’est pas pour les jeunes enfants”. Bon, ben tant pis, je l’emprunterais pour moi toute seule, alors. Je ne pouvais pas résister aux couleurs de la couverture.
Le sauvage c’est l’histoire d’une enfants qui perd son père et qui, pour se décharger du trop plein d’émotions qui l’assaillent, se met à écrire. Il écrit l’histoire du “sauvage” un sauvageon qui vit dans une grotte, qui grogne, qui chasse, qui les épie…
Ce livre m’a appelé, pourtant ma première réaction a été le rejet. Comme toujours dans ce genre d’histoire. Mon rejet n’est pas du à la qualité du livre, mais à la trop grande résonance de son histoire avec la mienne. “Il a perdu son père, et alors ! Moi j’en ai perdu 2, est-ce qu’en fait tout une histoire !” avais-je envie de crier, tel un enfant encore en proie à sa rage. Mais ma conscience a pris le dessus, cesse de te lamenter, écoute l’histoire de Blue. Alors j’ai écouté ma conscience. Et j’ai écouté l’histoire de Blue. Et j’ai laissé le flot de souvenir, de vieilles émotions désormais digérée remonter à la surface. Oui, moi aussi j’en ai fait tout une histoire, j’en ai fait des histoires. Tout comme Blue j’ai écrit pour sortir ses histoires de moi. Je n’ai pas écrit Le sauvage. Mais j’ai été le sauvage !
Ce récit est touchant de vérité. Il nous raconte le chemin d’un enfant sur la route difficile du deuil. Il nous la raconte sans pathos, sans mélodrame, avec justesse. Les mots sont parfois durs et violents, mais comment faire le deuil de son père sans exprimer de la rage ?
Les dessins blue-vert accompagnent parfaitement ce récit, exprimant à la fois cette rage par les expression des visages et un je-ne-sais-quoi d’apaisante par sa couleur. Le bleu et le vert, la couleur du calme et de la paix retrouvé. Enfin, pour moi en tout cas.
Un très beau roman graphique pour adolescent mais aussi pour les grandes personnes qui ont encore un enfant intérieur à consoler. A moins que ce ne soit l’inverse. En lisant ce livre j’ai eu le sentiment que celui qui cherchait à me consoler c’était mon enfant intérieur. Un peu comme s’il me disait “tu voix, tu n’a pas besoin d’oublier”. Quant un livre vous appelle, il faut l’écouter.
Le sauvage (The savage)
texte de David Almond
illustrations de Davis McKean
traduction de Cécile Dutheil de la Rochère
2010
à lire aussi les avis de Sarah et Mo’
Il faudrait que je redonne une chance à cet album. J’ai été focalisé sur les fautes (volontaires) d’orthographe et du coup j’ai lâché prise au scénario… dommage.
moi je suis dyslexique alors les fautes volontaires… je les ai à peine vues ^^
Personnellement il m’a fallu quelques pages avant d’entrer dans le livre. Mais en le refermant j’étais conquise
Un album qui m’a touché, même si comme Lunch j’ai d’abord eu du mal à entrer dans l’histoire !
les premières pages j’ai eu du mal aussi, mais une fois prise dans l’histoire j’ai beaucoup aimé