Enfant de l’hiver
Je ne sais pas pourquoi, mais dès que j’ai vu ce vieux livre sur l’étalage de livres d’occasion j’ai eu une irrépréhensible envie de le lire. Et c’est ce que j’ai fait. Maintenant mon cœur est tiraillé entre révolte et empathie.
La préface de Han Suyin disait « Scintillante Etoile rouge a une qualité universelle qui le rend immédiatement accessible non seulement aux petits enfants chinois, mais à tous les enfants du monde. »
C’était une épopée universelle que je m’apprêtais à lire. Mais c’est un livre de propagande communiste qui m’a été offert. Je n’ai cessé de bondir à chaque phrase de propagande scandé. J’en étais horripilée !
Faire la révolution, c’est abattre les agresseurs japonais et autres impérialistes, abattre tous les Hu Hansan gros et petits et autres guomindaniens, propriétaires terriens et capitalistes compradores.
D’un bout à l’autre du livre on nous raconte à quel point les chien blanc (comprendre propriétaires terriens, riches commerçants et autres capitalistes) sont d’horribles créatures et combien l’Armée rouge et le peuple opprimé sont vertueux. Ce récit est tellement manichéen qu’il me donne la nausée. Les riches sont tous des ordures, les pauvres tous des saints !
Je n’ai eu cesse de me révolter contre cet aspect du livre pourtant je ne l’ai pas abandonné. Au delà de la propagande, Han Suyin disait vrai : « un vrai livre d’aventures ! ». Enfant de l’Hiver traverse de nombreuses épreuves et on souffre avec lui, on espère avec lui, on voyage avec lui. Malgré mon aversion pour la révolution communiste j’ai éprouvé de l’empathie pour Enfant de l’Hiver et les siens. J’ai eu envie de suivre ses aventures. Si la propagande avait été moins ostentatoire, ce serait un bon livre. Intéressant tout de même, témoignage d’une époque et d’une idéologie.
Lu dans le cadre du challenge :