Petites coupures à Shioguni

25 juin 2015 9 Par Bidib

C’est au Festival d’Angoulême que j’ai découvert pour la première fois cette BD, le dessin de Florent Chavouet (que je connaissais déjà pour son Tokyo Sanpo) ainsi que la mise en scène et le découpage des pages m’avaient tout de suite plus. Mais je n’en avait fait qu’une lecture en diagonale et n’avais pas tout suivi de l’intrigue. Un lecture commune avec l’équipe k.bd était l’occasion rêvé pour revenir sur cette BD (et une excellente excuse pour me l’offrir !). C’est donc en toute hâte que je me suis rendue hier matin à la librairie et que j’en suis revenue avec le précieux trésor et intersession de faire un petite chronique dans la foulée (je suis déjà à la bourre!!)

N’ayant que préalablement survolé le livre, j’ai pris un réel plaisir à le (re)découvrir.

Après avoir publié deux carnet de voyage (Tokyo Sanpo et Manabé Shima) Florent Chavouet se lance dans une nouvelle aventure, celle de la bande dessinée, avec Petites Coupure à Shioguni. Pour une première, elle est drôlement réussie !

Petites Coupures à Shioguni  est un drôle de roman policier où tout ce que l’on croyait avoir compris n’était en fait qu’une fausse piste. Un jeu de piste fait de petites coupures de journaux, de témoignages récolté par un journaliste, de notes écrites sur son carnet…

Tout commence dans un petit restaurent de Shioguni (ville fictive), trois yakuza entrent dans le resto pour réclamer à Kenji, le jeune cuisinier, l’argent qu’il leur a emprunté. Du moins c’est ce que raconte la fille au sweat rose. Mais que faisait là cette fille ? Simple témoin ? Où est-elle passé ?

De témoignage en témoignage on remonte le fils de l’histoire, une histoire qui finalement ne se relève pas si simple que ça. Une histoire ? Y-a-t il au moins une histoire ?

Un scénario très original servi par une mise en page très hétérogène, ou s’entremêlent prises de notes, passages narratifs, flashback, interviews… Un cahos qu’on retrouve également dans les illustrations de Chavouet, très riches en détails et en couleur. Le découpage de l’action, avec des allées et venues dans la chronologie des évennement à quelque chose de très cinématographique, tout comme l’ambiance de vieux polar qui s’en dégage. Une histoire construite en puzzle qui se révèle très drôle, tout en gardant un rythme et une tension propre au récit à suspens.

Visuellement c’est aussi agréable qu’inattendu. Inattendu par sa mise en page particulière ne laissant aucune place au vide. Il n’y a pratiquement aucune case, tout comme il n’y a aucune page blanche, ni au début ni à la fin de l’ouvrage. Quant au dessin de l’auteur, s’il a évolué par rapport Tokyo Sanpo, il garde cette patte particulière et ce trait de crayon et de couleur que j’avais aimé dans son carnet de voyage.

Bref un très beau livre. Seul bémon, vous allez rire, l’odeur. Oui, l’odeur ! Je n’aime pas l’odeur de papier que décage le livre. J’espère qu’elle va s’estomper. Je fait partie de ces gens bizarres qui aiment sniffer les livres alors pour moi c’est important.

2015-06-24 18.32.18

à lire aussi les avis de Jérôme, Mo’,  ChocoYvan et Kiba-chan

découvrez le site ce Florent Chavouet

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