Le Festival International de la BD d’Angoulême 2015
ça y est !! Je vous propose enfin mon compte rendu du Festival International de la BD d’Angoulême, FIBD pour les intimes. Comme on dit, mieux vaut tard que jamais 🙂
Si l’année dernière je redécouvrais le festival en totale dilettante, pour la cession 2015 (pile poile 20 ans après mon tout premier FIBD! ) j’avais droit à un passe presse. La classe ! On peut passer devant tout le monde, on reçoit plein de mails officiels… Trop de mail ! J’en ai reçu tellement que j’ai même pas eu le temps de tous les lire. Mis à part une conférence de presse pour le fun (et pour les petits fours), j’ai visité le festival en toute simplicité accompagnée cette année de mon acolyte Yomu-chan.
Les expo :
Cette année j’ai eu moins de temps pour profiter du festival et je n’ai pas eu (pris) le temps de visiter toutes les expos. Je me contenterais de vous parler ici de celle qui m’ont marquées :
Jirô Taniguchi :
La star du FIBD 2015. Il était là et une expo lui était consacrée. Une expo très peu mise en scène mais où on pouvait admirer de nombreuses planches originales et découvrir ou redécouvrir les différentes facettes du travail de Taniguchi : les manga contemplatifs qu’on lui connais mais aussi du sport, du fantastique, de la SF, des illustration de roman… Il y avais de très belles choses à voir. Ce qui m’a le plus charmé, c’était la petite expo consacré à ses aquarelles de Venise. Une luminosité et une transparence étonnante invitant à la découverte de la ville. Il s’en dégagé une ambiance particulièrement paisible, avec une petite touche de mélancolie. Bref, de quoi faire un très beau carnet de voyage. Ou presque ! Je n’ai vraiment pas aimé la version imprimé de ce carnet estampillé Louis Vuitton où on ne retrouve ni la luminosité, ni la transparence des aquarelles originale (et c’est tant mieux pour mon porte-monnaie ! Le prix du carnet est simplement scandaleux!).
Calvin et Hobbes :
Ah ! Calvin et Hobbes ! J’adore. Alors cette expo ne pouvait que me plaire… Oui, c’était sympa, parce que Calvin et Hobbes c’est toujours Calvin et Hobbes ! Parce que voir des planches originales ça fait toujours quelque chose, parce que connaitre la genèse de ses personnages préférées c’est toujours intéressant mais… Là encore aucune scénographie ! Que c’est-il donc passé cette année ?! Pourquoi des expos si dépouillées ? Je rêvais de voir un Calvin et Hobbes géant à l’instar de Mafalda l’année dernière ! ça manquait un peu de peps. Dommage.
Les Démons Bleus :
Hein ? Quoi C’est le démon du blues ? oups ! C’est vrais qu’il n’étaient pas bleu le démon, mais plutôt noir…
Une très belle expo dans la cave du théâtre était consacré au blues. Des dessins de Mezzo, Frantz Duchazeau, Robert Crumb et Steve Cuzor, et du bon son qui nous a donne envie de découvrir des auteurs et des BD qui nous étaient totalement inconnue à moi comme à Yomu-chan. Nous avons toutes les deux été très touchée par cette expo et plus particulièrement par les planches de Mezzo et Steve Cuzar. La mise en musique de l’expo était également très agréable.
Le donjon de la Cerise :
C’est dans une des tours de ma mairie (très beau bâtiment soit dit en passant) que se tenait cette année encore une expo proposé par la maison d’édition la Cerise. Cette année c’était Au pays du cerf blanc de Li Zhiwu et Chen Zhongshi qui était à l’honneur. De très belles planches, un très beau dessin qui donnait vraiment envie de découvrir l’ouvre. Je n’ai pas craqué pour cause de budget serré mais je retiens le nom pour y revenir plus tard.
Les rencontres :
Jirô Taniguchi :
Présent au festival Taniguchi a donné une longue conférence qu’avec Lunch et Badelel nous n’aurions loupé pour rien au monde. C’est sympa de voir et entendre les auteurs que nous aimons mais il y a dans cet exercice de la conférence quelque chose d’assez frustrant. Pour tous ceux qui ne connaissaient pas l’auteur, c’était sans doute intéressant. Il est revenu sur plusieurs des ses œuvres publiés en France et sur la façon dont celles-ci ont vu le jour. Mais pour quelqu’un qui connais bien Taniguchi et le monde du manga, le tout ressemblait plus à un catalogue de ses manga publié en France qu’à une mine d’informations.
Les albums mise à l’honneur étaient :
- L’Homme qui marche
- Furari
- Le journal de mon père
- “Avoir un chien” extrait de Anthologie
- La montagne magique
- Le sommet des Dieux
- Au temps de Bochan
Il y a néanmoins une question, posé par le public, que j’ai envie de citer. L’intervenant se demandais si le fait que tous les personnages de Taniguchi se ressemblent autant était du à une volonté de rendre ses récit universel… ou quelque chose dans ce goût là. La réponse m’a beaucoup fait rire, d’autant plus que si je fait un reproche au dessin de Taniguchi, c’est justement de ne pas assez différencier ces personnages, surtout dans ses manga tranche de vie. Et bien figurez-vous que M. Taniguchi était bien embarrassé par la question, il a le sentiment lui de faire des personnages très différents les uns des autres.
Sinon il y a aussi eu une question très drôle sur le 5ème dimension…. j’ai pas bien compris. Je pense que la femme qui a posé cette question n’était pas dans la même dimension que nous…
Atsushi Kaneko :
J’avais eu le plaisir de le rencontrer l’année dernière (on dirait qu’il aime beaucoup le FIBD), non seulement je l’avais personnellement rencontré pour une dédicace, mais j’avais également assisté à une (ou deux, je ne sais plus) rencontres internationales. Comme à l’époque je ne connaissez pas du tout l’artiste, j’avais trouvé ça intéressant.
Cette année il était de retour, je ne suis pas aller le rencontrer lors des dédicaces mais j’ai assisté à la brève rencontre qui a eu lieu à l’espace Polar SNCF. Son Wet Moon était nominé pour le prix polar. Mais comme cette année il avait déjà remporté le fabuleux prix K.BD, le prix polar a été pour quelqu’un d’autre.
Une nouvelle série de Kaneko sortira en France en septembre, chez Casterman : Deathco. Hâte de voir ça !
Florent Chavouet :
La encore, c’est à l’espace Polar SNCF que nous avons été le voir. Il y présentait sa BD fraîchement sortie chez Pascquier : Petites coupures à Shioguni, nominé pour le prix polar. Nous avons d’ailleurs pu y lire ça BD qui nous a fait très envie à moi comme à Yomu-chan.
Habitué des carnets de voyage illustrés au crayon de couleurs, avec Petites coupures à Shioguni Chavouet se lance dans la BD. Le résultat est atypique. Il a souhaité garder la mise en page “bordélique et libre” (c’est ses propres mots) de ses carnets de voyage et on a une bande dessinées sans cases, sans bulles, drôle et efficace. C’est d’ailleurs son titre qui remporte le prix polar SNCF ! Pour l’occasion il a même posté un petit billet à découvrir sur son blog.
La BD asiatique au FIBD :
L’année dernière j’’avais été frappée par le très Little Asia. Cette année 2 espaces étaient dédiés à la bd asiatique : le Pavillon Chine et Little Asia où Taïwan était à l’honneur. Autant dire que l’Asie était très… chinoise cette année ! Très peu (encore moins que l’années dernière) de mahnwa coréen et aucun manga japonais ! (quant au reste de l’Asie… elle n’existe même pas !)
On a tout de même bien profité de ces espaces pour découvrir de nouveaux auteurs et aussi un nouveaux label manhua : Uban China (sur le site il y a rien à voir pour le moment mais on peut s’y inscrire à une newsletter).
Les auteurs qui ont attiré mon attention :
Parmi les nombreux auteurs chinois et taïwanais présentés certains ont particulièrement attiré mon attention.
Wei Yao :
Wang Hangli :
Lin Wuzhi (panda power !)
Nie Jun :
Nos trouvailles à nous :
Le budget était serré mais on s’est fait plaisir. En flânant par-ci par-là on a craqué pour du manhua, de la BD et du livre jeunesse.
#FIBD Notre butin 🙂 Une photo publiée par Bidib Ma Petite Médiathèque (@bidibmpm) le
Nous avons même rapporté de jolies dédicaces, mais je vous les présenterais en temps voulu, là il commence à y avoir beaucoup trop d’images dans cet article !
Il est temps de conclure !
Les prix :
Je finirais par le palmarès de cette cession 2015 :
- FAUVE D’OR – PRIX DU MEILLEUR ALBUM : L’Arabe du futur, Tome 1 de Riad Sattouf / Allary
- FAUVE D’ANGOULEME – PRIX SPECIAL DU JURY : Building Stories de Chris Ware / Delcourt
- FAUVE D’ANGOULEME – PRIX DE LA SÉRIE : Lastman, Tome 6 de Balak, Mickaël Sanlaville et Bastien Vivès / Casterman
- FAUVE D’ANGOULEME – PRIX RÉVÉLATION Yekini, le roi des arènes de Lisa Lugrin et Clément Xavier / Editions Flblb
- FAUVE D’ANGOULEME – PRIX DU PATRIMOINE : San Mao, le petit vagabond de Zhang Leping / Fei
- FAUVE D’ANGOULEME – PRIX DU PUBLIC CULTURA : Les Vieux fourneaux, Tome 1 – Ceux qui restent de Wilfrid Lupano et Paul Cauuet / Dargaud
- FAUVE POLAR SNCF : Petites coupures à Shioguni de Florent Chavouet / Philippe Picquier
- FAUVE D’ANGOULEME – PRIX JEUNESSE : Les Royaumes du Nord, Tome 1 de Clément Oubrerie et Stéphane Melchior / Gallimard
- FAUVE D’ANGOULEME – PRIX DE LA BANDE DESSINÉE ALTERNATIVE : Dérive urbaine Édité par l’association Une autre image (France)
Que pensez-vous de ces prix ? Moi personnellement j’en pense pas grand chose… Je n’ai rien lu mis à part Petites coupures de Shioguni que j’ai découvert sur le festival.
Quant au Grand prix, cette année il à été attribué à Otomo Katsuhiro, le père de Akira.
Il est temps pour moi de vous quitter (enfin !).
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Je voulais acheter Room de 61chi mais je n’ai pu en réserver. Quel dommage! J’ai aussi acheté La princesse Vagabonde, car j’ai bien failli me l’acheter en chinois 🙂 . Une belle surprise donc. J’ai remarqué qu’il y a bel et bien un truc avec la BD chinoise ces temps-ci… comme une sorte de “nouvel Eldorado”. Je trouve l’expo Calvin & Hobbes vraiment bien pour ma part, car elle remettait bien ce strip dans l’histoire du strip américain.
Room il ont du aller fouiller leur réserve pour m’en avoir un, mais je l’ai eu ! 🙂 Pas encore eu le temps de le lire, je te dirais ce que j’en pense
Pour ce qui est de la ruée vers le manhua, j’ai un peu l’impression que c’est la roue de secours pour la saturation du marché du manga, mais bon, si ça nous permet de découvrir de nouveaux auteur chinois, je dis pas non ! Ici je n’ai cité que peu de nom, pour pas m’éterniser, mais je ferais peut-être un nouveau billet sur le sujet, il y a avais pas mal de choses qui ont attiré mon attention, faut maintenant que je trouve le temps de faire quelques recherches…
Pour l’expo Calvin et Hobbes j’ai prix beaucoup de plaisir à lire toutes les planches et voir l’évolution de Calvin et Hobbes dans le temps, mais j’ai trouvé ça dommage que ce soit si dépouillé. J’ai trouvé ça trop sérieux ! Il y avait aucun délire, c’était studieux. Pour les gamin ça devait pas être très marrant. Je dis ça mais je n’ai pas eu le temps d’y amener Mimiko qui elle ne nous a rejoint que le dimanche après-midi. Je l’ai amené voir Taniguchi et là il y avais pas spécialement de mise en scène non plus pourtant elle a pas eu l’air de s’y ennuyer, au contraire
Room, tu l’as eu en anglais? J’hésite à l’acheter lors d’une prochaine commande vers Taïwan.
Taniguchi, ça manquait vraiment de quelque chose, de cohérence. C’était très dépouillé et ça la jouait “zen” japonais.
Calvin & Hobbes était fait dans cette démarche de sérieux je pense.
Room je l’ai en anglais du coup il n’y a qu’une histoire, le volume chinois était beaucoup plus gros. Mais comme je pipe pas un mot de chinois… j’avais très envie de comprendre un minimum. La couverture m’a tout de suite plu, j’ai pas pu résister à la version abrégé en anglais
Pour ce qui est des expo, j’ai trouvé aussi que l’expo Taniguchi n’avait pas une bonne mise en scène. J’ai même pas trouvé ça zen. J’ai juste trouvé ça dépouillé. Tout comme Calvin et Hobbes était trop sérieux. Après tout la BD est drôle pourquoi pas faire une expo drôle et ludique. Faut que les amateurs de BD arrêtent de se prendre pour des intélos ! C’est un peu ce que j’ai ressenti de façon générale sur les expo que j’ai vu cette année, par rapport à l’année dernière en tout cas ou un gros travail de scénographie avait été fait. Je pense notamment à l’expo Tardi qui était superbement mis en scène et pourtant le sujet lui, pour le coup, n’était vraiment pas ludique !
Cette année j’ai pas fait toutes les expos mais celle que j’ai faite, sauf le démon du blues ou il y avait de la bonne musique, étaient un peu plates. Après, ça n’enlève en rien à la valeur et l’intérêt de ce qui est à voir : les planches originales.
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