Calpurnia [bande dessinée]

13 mai 2018 8 Par Bidib

C’est par une fin d’après-midi, douce et agréable, à l’ombre d’un prunier, que j’ai enfin pris le temps de lire et apprécier le premier tome de Calpurnia, une bande dessinée de Dalphné Collignon (d’après le roman de Jacqueline Kelly) sorti récemment chez Rue de Sèvres.

Le cadre bucolique de mon jardin offrait l’écrin idéal pour une lecture très… naturaliste !

Calpurnia est une jeune fille de 13 qui vit au Texas avec sa famille. Une famille bourgeoise du XIX. Le père possède une petite plantation, le grand-père passe ses journées dans son laboratoire au fond du jardin, la mère mène à la baguette cette maison que Calpurnia partage avec ses 6 frères. 6 frères !! Un cadre qui, au grand dam de la mère, ne favorise pas la féminité de sa fille. Si sa mère rêve de faire de Calpurnia une jeune fille bien élevée, jouant du piano et ayant une conduite impeccable, Calpurnia préfère de loin gambader dans la forêt et observer les animaux. Calpurnia veut devenir naturaliste.

Tout commence comme un jeu, quand le grand frère adoré offre à Calpurnia un beau cahier pour jouer à l’apprenti naturaliste. La jeune fille se prend au jeu et chaque jour y note ses observations, mais un jour, une question l’obsède, pourquoi y a-t-il de plus en plus de sauterelles jaunes et de moins en moins de vertes ? Pour trouver une réponse, Calpurnia se tourne vers cet étrange grand-père qui l’impressionne et la rencontre entre les deux se fait enfin. Calpurnia découvre un grand-père érudit qui aime partager son savoir. Le grand-père découvre que Calpurnia a un sens de l’observation aiguisé et une véritable envie d’apprendre. À partir de ce moment, les deux vont passer de plus en plus de temps ensemble à observer la nature.

Entre un papillon et une fleur, notre apprentie naturaliste nous raconte, un peu à la façon d’un journal, sa vie de famille. Les béguins de ses frères, les villes histoires du grand-père, l’école… C’est par petites touches que l’on découvre la vie de la jeune fille et celle de la bourgeoisie rurale du Texas de l’époque.

J’ai beaucoup aimé cette bande dessinée, qui est à la fois légère et intelligente. Calpurnia est une jeune fille très attachante, curieuse et forte, loin de se contenter d’un avenir de potiche que pourrait lui réserver sa condition de fille, elle a des rêves. Elle veut devenir naturaliste, et s’intéresse aux sciences bien plus qu’à la mode. Et dans sa soif de savoir, elle trouve des alliés. Dans sa famille, hormis peut-être la mère qui aimerait qu’elle soit plus sage, personne ne semble s’offusquer de l’ambition de la jeune fille. Le grand-père décide même de nourrir sa curiosité en l’amenant avec lui lors de ses sessions d’observation.

Les voir observer la nature donne d’ailleurs envie de les imiter. Ou peut-être est-ce simplement parce que j’ai aussi ce penchant que j’ai trouvé cet aspect du livre très agréable ? Quoi qu’il en soit, j’ai trouvais ça plaisant d’observer une héroïne qui aime les insectes.

Mais il n’y a pas que le naturalisme dans la vie de Calpurnia, les petites anecdotes de familles sont aussi touchantes et amusantes. J’ai beaucoup aimé l’histoire du grand-père et de la chauve-souri.

Le dessin, noir blanc et sépia, rappelle un peu l’ambiance des vieux albums photo, nous ramenant en un clin d’œil à l’époque du récit. Le récit s’articule comme un journal intime et nous feuilletons cet album comme si nous avions entre les mains le cahier de Calpurnia, nous y trouvons les cases traditionnelles de la bande dessinée, mais aussi les descriptions et les croquis qu’aurait fait la jeune fille. Le tout est bien dosé et rend la lecture agréable et ludique.

Une très jolie bande dessinée, un album épais qui ne nous laisse pas sur notre faim, mais qui donne quand même envie de lire la suite, de retrouver Calpurnia et ses observations naturalistes.

L’album m’a également donné envie de découvrir le roman. J’ai hâte de voir ce que Mimiko va penser de cette bande dessinée.

Calpurnia, tome 1 sur le site Rue de Sèvres

le roman publié chez l’école des loisirs

le site de Daphné Collignon


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