Le cadeau des Rois Mages [album jeunesse]

5 janvier 2020 7 Par Bidib

Couverture Le cadeau des Rois Mages

J’ai acheté cet album en vue du challenge Christma Time. Je trouvais la couverture très belle et comme je n’avais, dans ma bibliothèque, pas beaucoup d’albums sur le thème de Noël, je me suis dit que se serait l’occasion d’enrichir ma collection et découvrir de nouveaux auteurs.

Cette édition grand format date de 2013 (Minedition), le texte est d’O. Henry (1862-1910) et les dessins de Sonja Danawski.

Cet album me laisse une drôle d’impression. Autant j’ai aimé les superbes illustrations de Sonja Danawski, saisissantes de réalisme, autant le texte m’a déplu. Aucune indication n’est donnée dans le livre concernant le texte, si ce n’est le nom de l’auteur et le titre original (The gift of the Magi). Ne connaissant absolument pas le nom de cet auteur, je me suis donc fié à la date de publication de l’album : 2013. J’ai commencé à lire et là je me suis dit que le style était plutôt vieillot, les tournures désuètes. Et je ne suis pas particulièrement friande de texte écrit à l’ancienne. Plusieurs passages m’ont fait tiquer, notamment dans la façon qu’a l’héroïne de l’histoire de se positionner dans sa relation avec son mari. Je me suis d’ailleurs demandé à quelle époque ce texte avait bien pu être écrit pour partager un tel message et en voyant la date de 2013, j’ai été choquée.

Maintenant que je suis allé voir qui était donc ce O. Henry et que je sais que c’est un auteur de la fin du XIX, début XX, je comprends mieux. Peut-être aurait-il été judicieux de noter la date à laquelle le texte original avait été écrit. Je l’aurais sans doute pris autrement si j’avais su. Ne sachant pas, je n’ai vraiment pas adhéré à l’ambiance générale qui se dégage de cette histoire. De l’obsession de cette femme à être à la hauteur pour son mari. Un autre aspect m’a déplu : le rapport à l’argent et la richesse. Les protagonistes sont pauvres, et, si je comprends bien la morale de l’histoire, ce qui est important ce n’est pas tant la valeur de ce qu’ils vont s’offrir mutuellement, mais les sacrifices qu’ils sont prêts à faire l’un et l’autre pour se faire des cadeaux. Mais le texte prend le temps de nous dire à quel point ils sont fiers de ces trésors et comment ils aiment les mettre en valeur pour que les autres en soient jaloux. Un trait de caractère certes très humain, mais pas franchement touchant.

Si la reine de Saba avait vécu dans l’appartement d’en face, Della aurait laissé ses cheveux pendre par la fenêtre, sous prétexte de les sécher, juste pour diminuer la valeur des bijoux et des cadeaux de Sa Majesté. Si le roi Saloman avait été le gardien de l’immeuble, avec tous ses trésors amoncelés dans la cave, Jim aurait sorti sa montre chaque fois qu’il passait, juste pour le voir s’arracher la barbe d’envie.


En conclusions, un très bel album, des illustrations magnifiques, mais un texte auquel je n’adhère pas. Je ne retiendrais que le nom de l’illustratrice Sonja Danowski.

Sonja Danowski (instagram)


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