Nous en resterons là [roman]

Nous en resterons là [roman]

19 janvier 2023 3 Par Bidib

Couverture Nous en resterons là

de Chloé Lambert, éditions du Rocher (2022)

J’ai acheté ce roman à La Foire du Livre de Brive en novembre dernier. Nous y avions rencontré l’autrice m’avait vendu ce roman comme un huis clos entre l’héroïne et son psy mené à la façon d’un thriller. Du coup, j’étais très curieuse.

Je ressors un peu mitigée de cette lecture. J’ai adoré le début, j’ai trouvé la fin longue et le personnage trop passif à mon goût.

Mais avant de vous expliquer pourquoi, deux mots sur l’intrigue. Margot, 17 ans, souffre des divers maux. Elle ne s’alimente plus, ne dors plus, n’arrive pas à aller à l’école… les différents médecins n’ont pas pu l’aider et c’est en désespoir de cause, et sans trop se faire d’illusions, qu’elle débarque chez le docteur Donnelheur, psychiatre. Avec lui elle va entreprendre une longue, très longue psychanalyse. (Un peu trop longue peut-être ?) Nous allons suivre l’héroïne qui se débat avec ses démons, dans le cabinet du psychiatre pendant plusieurs années. Dans la première moitié du roman, l’héroïne est adolescente et cache de lourds traumatismes familiaux. Dans la seconde moitié, elle est devenue adulte, mais ne s’est toujours pas libérée de ses démons et retourne chez son psy après une longue pause.

Il devait y avoir un twist dans l’histoire, sauf que si vous lisez la quatrième de couverture vous savez déjà comment cela va se finir. C’est dommage. Le résumé en dit vraiment trop et gâche tout effet de surprise. Donc, pour le côté thriller c’est raté. Si on nous explique la fin dès le résumé, on ne risque pas d’avoir du suspens. Et pour être tout à fait honnête même sans avoir lu le résumé on à plusieurs indices nous mettant sur la piste. Ce qui rend l’héroïne d’autant plus agaçante. Et c’est justement l’héroïne qui fait que je sors de ma lecture assez mitigée.

J’ai adoré la première moitié du roman. J’aimais beaucoup le style de l’autrice. Je trouvais ça percutant et poétique à la fois. Ça me parlait, j’éprouvais de l’empathie pour l’héroïne et sa souffrance. J’étais très touchée, trop même.

Je vais vomir tant la douleur me broie les entrailles. La petite Margot remonte à la surface. Elle a la langue bien pendue, les cheveux couverts de mémoire, l’oeil en feu, l’oeil en arme. Elle ne s’arrêtera plus de déverser son histoire.

Sauf que, l’héroïne évolue peu, elle stagne, elle se complait dans son mal-être et sa position de victime. Plusieurs années plus tard, elle en est pratiquement au même point. À se demander à quoi ont bien pu servir ses longues années de thérapie. Et là, mon empathie s’est étiolée à mesure que l’héroïne s’enfonce dans ses tourments. Elle est très passive, très naïve, et surtout très soumise face à son psychiatre. Et ça m’a agacé énormément. Je pense que si je me suis tant agacé face à sa passivité c’est justement parce qu’elle m’avait beaucoup touché. La voir toujours prise dans sa toile d’araignée m’a mise en colère. Ce n’est pas ça que je veux lire. Je veux des personnages qui guérissent. J’en ai besoin. Margot ne guérit pas, elle lutte péniblement, arrivant à peine à sortir la tête de l’eau.

Arrivent enfin la conclusion et les révélations. Et, entre le résumé qui en dit trop et les indices distillés tout au long du roman, je n’ai pas eu d’effet surprise. Et cette conclusion est à mon goût un peu trop longue. J’avais vraiment hâte d’en venir à bout. L’agacement l’ayant définitivement emporté sur l’ensemble des émotions ressenties durant cette lecture.

Je ne suis donc pas complètement convaincue par ce roman qui traine un peu trop en longueur malgré le nombre de pages très raisonnable (à peine plus de 220). Je retiens surtout le style de l’autrice qui m’a beaucoup plus et que j’aimerais retrouver dans une lecture peut-être plus dynamique, avec une héroïne moins passive.

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